SOLEIL VERT (1973)

Richard Fleischer nous décrit un monde futur terriblement réaliste gangréné par la surpopulation

SOYLENT GREEN

1973 – USA

Réalisé par Richard Fleischer

Avec Charlton Heston, Edward G. Robinson, Joseph Cotten, Chuck Connors, Brock Peters, Whit Bissell, Leigh Taylor-Young

THEMA FUTUR

Habitué aux futurs post-apocalyptiques depuis La Planète des singes et Le Survivant, Charlton Heston s’y frotte à nouveau à l’occasion de cet inoubliable Soleil vert, qui nous décrit un avenir pessimiste d’autant plus inquiétant qu’il est réaliste. Adapté d’un roman homonyme d’Harry Harrison publié en 1966, le récit se situe en 2022. Suite à une gigantesque catastrophe écologique, le monde est nimbé d’un brouillard vert et opaque. La surpopulation et le chômage sont tels que les gens vivent dans des voitures abandonnées et dorment par centaines sur les marches des escaliers. New York elle-même compte pas moins de cinquante millions d’habitants. La hausse des prix est vertigineuse, les denrées alimentaires sont insuffisantes, et les queues pour se procurer un peu d’eau et de nourriture sont démesurées. Les émeutes sont donc fréquentes, et les autorités sont contraintes de les réprimer avec des bulldozers et des camions-benne. Le suicide est encouragé officiellement, et organisé sous forme d’injections dans des centres spécialisés, tandis que sont projetées en musique des images de la Terre telle qu’elle était avant la catastrophe.

Restent encore quelques nantis, qui gardent jalousement leurs richesses, vivent dans des immeubles ultra-protégés et acquièrent des prostituées comme on achète des meubles. Dans ce futur décidément atroce, la population doit se nourrir de tablettes synthétiques dénommées « soleils » (« soylent » en anglais, contraction des mots soja et lentille). Selon le jour de la semaine, on mange du soleil rouge, jaune ou bleu… Un jour, on lance sur le marché le soleil vert, de composition inconnue. Heston incarne ici le détective Robert Thorn, plongé jusqu’au cou dans une enquête sur la mort d’un des chefs de la société qui fabrique les pâtisseries suspectes, à l’aide de son coéquipier Sol Roth (Edward G. Robinson). Bientôt, Thorn est sommé par ses supérieurs d’interrompre ses investigations. L’homme étant du genre buté, il ne s’arrête pas en si bon chemin, malgré les tueurs lancés à ses trousses. Et lorsqu’il découvre enfin l’incroyable vérité, le spectateur est autant désarçonné que la population réfugiée dans une église-dortoir où Thorn livre la terrible révélation…

Anticipation minimaliste

La noirceur du film ne l’empêche pas de se permettre quelques écarts humoristiques (Heston qui pille sans vergogne l’appartement d’une victime dont il tente d’élucider la mort), ainsi qu’une poignée de séquences profondément émouvantes (notamment le suicide de Sol aux accents de Tchaïkovsky, Beethoveen et Grieg, d’autant plus marquant que le comédien Edward G. Robinson s’éteignit d’un cancer peu de temps après le tournage). Le film de Richard Fleischer ne souffre finalement que du minimalisme de sa reconstitution futuriste, pour le moins datée aujourd’hui. A cette réserve près, Soleil vert est une œuvre intensément éprouvante, riche en séquences d’action brutes et en tableaux oppressants qui témoignent sans concession des préoccupations écologiques de la population en ce milieu des années 70. Le consultant technique du film fut d’ailleurs Frank R. Bowerman, alors président de l’Académie Américaine de l’Environnement.

© Gilles Penso

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THE DARK KNIGHT (2008)

Ce volet central de la trilogie Batman réalisée par Christopher Nolan impose Heath Ledger comme un redoutable Joker

THE DARK KNIGHT

2008 – USA

Réalisé par Christopher Nolan

Avec Christian Bale, Heath Ledger, Aaron Eckhart, Maggie Gyllenhaal, Michael Caine, Morgan Freeman, Gary Oldman

THEMA SUPER-HEROS I SAGA BATMAN I DC COMICS

Jack Nicholson était-il un Joker trop caricatural à votre goût ? Tommy Lee Jones basculait-il dans le grotesque dans le rôle de Double Face ? Qu’à cela ne tienne : Christopher Nolan remet les monstres à l’heure avec The Dark Knight, redonnant tout le panache qu’ils méritent aux deux super-vilains les plus complexes de l’univers de Batman. Accessoirement, il réalise aussi le meilleur long-métrage jamais consacré à l’homme-chauve-souris, pour peu qu’on accepte une alternative aux visions gothiques de Tim Burton. Car The Dark Knight s’inscrit dans la continuité de Batman Begins, prônant la noirceur et l’hyper-réalisme tout en évitant les deux écueils majeurs du film précédent : un méchant un peu fade et un scénario sans surprise. A contre-emploi total, Heath Ledger livre une performance hallucinante en Joker sinistre et psychopathe, performance d’autant plus marquante qu’elle fait office de testament pour cette jeune étoile trop tôt éteinte. Quant à Aaron Eckhart, il bascule progressivement de la sagesse charismatique à la folie destructrice sous les traits d’Harvey Dent, soutenu par un maquillage numérique horriblement surréaliste. Influencé par l’atmosphère des albums les plus sombres de la saga (« The Killing Joke », « Arkham Asylum »), The Dark Knight s’attache à nous décrire le chaos qui règne sur Gotham City, miroir à peine déformant de notre société.

La première originalité du scénario consiste à traiter les dommages collatéraux provoqués par la présence en ville d’un super-héros tel que Batman : profusion de justiciers amateurs se masquant comme lui pour se livrer à l’auto-défense, effervescence des gangs redoublant d’efforts pour poursuivre leurs activités… Batman ne fait-il pas autant de mal que de bien en se substituant à la police ? La baisse de la criminalité ne reposerait-elle pas plus prosaïquement sur les épaules d’Harvey Dent, procureur opiniâtre et incorruptible ? C’est au cœur de cette polémique que surgit le Joker, un être machiavélique et psychotique qui camoufle ses cicatrices sous un maquillage de clown, défie sans vergogne les autorités et les mafieux, et ne semble vivre qu’avec un seul but : éliminer Batman. A feu et à sang, la cité va connaître une explosion de violence sans précédent…

Gotham City à feu et à sang

Paré de seconds rôles épatants (Michael Caine, Gary Oldman, Morgan Freeman, Eric Roberts), The Dark Knight collectionne les séquences de suspense éprouvantes, le sommet en la matière se déroulant à bord de deux ferry-boats promis à une explosion imminente, acheminant le film vers un questionnement ultime sur la nature humaine. Les amateurs d’action iconique se régaleront par ailleurs des exploits du super-héros s’envolant pour la première fois comme une chauve-souris géante au-dessus des toits de ses concitoyens, ou slalomant sur le bitume à bord de son impressionnante « bat-moto ». Seules fausses notes : un triangle amoureux un peu convenu (avec une Maggie Glynnehaal pas beaucoup plus convaincante que Katie Holmes dont elle reprend le rôle) et une partition impersonnelle co-signée à nouveau par Hans Zimmer et James Newton Howard. Pour le reste, The Dark Knight est un véritable cadeau offert aux amateurs purs et durs du «Chevalier Noir».

 

© Gilles Penso

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DOROTHY (2008)

Qu'est-il arrivé à la jeune Dorothy Mills ? Pourquoi a-t-elle tenté d'assassiner le bébé dont elle avait la garde ?

DOROTHY MILLS

2008 – FRANCE

Réalisé par Agnès Merlet

Avec Carice Van Houten, Jenn Murray, Gary Lewis, David Wilmot, Ger Ryan, David Ganly

THEMA FANTÔMES

Le Village des damnésThe Wicker ManLes Innocents… Lorsqu’Agnès Merlet cite ses sources d’inspiration, on ne peut s’empêcher de partager son enthousiasme. Mais se mesurer à de tels chefs d’œuvre est un pari risqué, et tel n’est pas l’objectif de la cinéaste. « J’ai commencé mes démarches en me documentant sur des faits réels, comme si j’allais m’attaquer à un documentaire », explique-t-elle. « Petit à petit, le récit s’est fictionné, jusqu’à intégrer des éléments surnaturels. » (1) Carice Van Houten (Black Book) incarne Jane Morton, une psychiatre bouleversée par la mort accidentelle de son jeune garçon. Pour exorciser ce drame, elle décide de mener l’enquête sur Dorothy Mills, une adolescente vivant sur une petite île au large de l’Irlande qui est accusée d’avoir tenté d’assassiner un bébé dont elle avait la garde.

Échappant de peu à un accident de voiture qui manque de lui coûter la vie, Jane est escortée jusque dans une auberge vétuste par le shérif du coin. Sur place, l’accueil est glacial. Les insulaires voient en effet d’un très mauvais œil cette citadine venue déterrer un passé qu’ils aimeraient bien continuer d’oublier. Lorsqu’elle rencontre enfin Dorothy, Jane découvre une jeune fille fragile et terrorisée par des démons intérieurs. Ses accès brutaux de colère et ses sautes d’humeur violentes laissent imaginer un cas de possession. Mais Jane met bientôt à jour l’origine des troubles de Dorothy : elle est atteinte du syndrome de la personnalité multiple. Dans son esprit cohabitent ainsi une demi-douzaine d’individus aussi dissemblables que complémentaires. Le cas est spectaculaire, mais pas hors de portée d’un traitement médical approprié. Jusqu’à ce que Jane découvre l’impensable : la plupart des êtres qui parlent à travers Dorothy sont des fantômes, prêts à tout pour mettre à jour un lourd secret et révéler la cause inavouable de leur mort…

Les dérives du fanatisme religieux

Évitant tout manichéisme trop prononcé et contournant habilement les codes de la traditionnelle « ghost story », Agnès Merlet brosse le portrait peu reluisant d’une micro-société coupée du reste du monde et aveuglée par sa bigoterie. Dorothy agissant comme un révélateur, le rôle du monstre qu’on lui attribue bien hâtivement s’inverse bientôt. « Il me semblait qu’un tel sujet ne pouvait fonctionner que s’il était ancré dans une réalité », raconte la réalisatrice. « Le film commence comme un thriller psychologique, puis des éléments étranges viennent petit à petit s’insérer dans la narration, jusqu’au basculement dans le fantastique. » (2) La réussite du film est le résultat d’une heureuse alchimie et d’une parfaite combinaison de talents. La mise en scène libre et naturaliste (caméra à l’épaule, décors réels, lumière simple, absence d’effets spéciaux) favorise une approche réaliste et crédible, tandis que le scénario millimétré imbrique une à une les pièces du puzzle, combinant le présent et le passé, les vivants et les morts, jusqu’à un ultime coup de théâtre aussi surprenant qu’émouvant. Quant au casting, il est tout simplement prodigieux. Carice Van Houten est un parfait pôle d’identification, alliant la grâce et la sensibilité tout au long du métrage, et Jenn Murray, pourtant actrice débutante, s’avère époustouflante dans le rôle complexe d’une adolescente tiraillée par des caractères contraires.

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2008  

 

© Gilles Penso

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ALIENS VS PREDATOR REQUIEM (2008)

Ce second crossover entre les deux races extra-terrestres les plus agressives de l'histoire du cinéma quitte l'espace au profit de la terre ferme

ALIENS VS PREDATOR REQUIEM

2008 – USA

Réalisé par Colin et Greg Strause

Avec Steven Pasquale, Reiko Aylesworth, John Ortiz, Johnny Lewis, Shareeka Epps, Ariel Grade, Kristen Hager 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA ALIEN I PREDATOR

Créateurs d’effets spéciaux visuels haut de gamme via leur compagnie Hydraulx (dont le CV comprend entre autres X-Men : l’affrontement finalLes Quatre Fantastiques et 300), Colin et Greg Strause sont des amateurs inconditionnels des sagas Alien et Predator, et leurs propos à l’encontre du Alien vs. Predator de Paul W. S. Anderson étaient des plus virulents. Lorsqu’ils furent promus réalisateurs d’Aliens vs Predator Requiem et qu’ils clamèrent revenir aux sources des deux mythes (tout en évacuant au maximum les trucages numériques au profit des maquillages, des costumes et de l’animatronique), un regain d’espoir gagna les fans des extra-terrestres virulents jetés pour la première fois sur les écrans par Ridley Scott et John McTiernan. Malheureusement, l’enthousiasme fut de courte durée face au manque d’intérêt global de cette inutile séquelle.

Ignorant superbement l’Alien vs. Predator précédent, celui-ci se situe chronologiquement après Predator 2 et avant Alien. Le contexte n’est donc pas futuriste, et le récit se situe dans une petite ville montagneuse du Colorado, Gunnison (reconstituée à Vancouver pour les besoins du tournage). Dans des bois nocturnes qu’on croirait empruntés à la série X-Files, un vaisseau spatial se crashe avec à son bord un Predator en piteux état. Attaqué par un Alien, il vient de donner naissance à une créature hybride, le « Predalien », qui ressemble comme deux gouttes d’eau au monstre conçu en 1979 par Giger, si ce n’est qu’il arbore en prime des dreadlocks. Lâchée dans la nature, la bête commence à semer la mort dans la bourgade américaine, accompagnée par une horde de « face huggers » qui s’apprêtent à pondre leurs œufs dans tous les humains qui passent à leur portée.

Personne n'est épargné

Quelques années-lumière plus loin, sur sa planète natale, un Predator découvre la scène et décide de voyager jusqu’à la Terre pour détruire cette créature hybride. L’affrontement entre les deux monstres prend donc la tournure d’une vendetta personnelle, tandis que s’agitent de toutes parts des protagonistes humains insipides obéissant à tous les lieux communs du genre (nous avons même droit à une jeune mère sportive qui se prend pour Ripley, dégommant les aliens à coup de fusil pour protéger sa fillette). Finalement, Aliens vs. Predator Requiem ressemble à un Horribilis qui aurait oublié tout humour et tout second degré. Autant dire que ses attraits sont quelque peu limités. Généreux en gore, le film ne lésine pas sur les têtes qui explosent, les visages qui fondent, les bras qui s’arrachent ou les ventres qui se déchirent. Les enfants eux-mêmes ne sont pas épargnés, la scène de la maternité étant à ce titre particulièrement gratinée. Mais ces accès de violence ne riment à rien étant donnée la faible teneur des enjeux dramatiques. Les monstres eux-mêmes, conçus par l’indéboulonnable duo Alec Gillis et Tom Woodruff, sont plutôt impressionnants, mais la qualité de leurs costumes animatroniques ne rend pas leurs combats plus palpitants. Toutes les belles intentions des frères Strause s’évaporent donc dans la nature. A bien y réfléchir, le sous-titre Requiem était prophétique, car avec ce nouvel opus, la double saga Alien et Predator semble bel et bien avoir rendu l’âme…

 

© Gilles Penso

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THE CROW (1994)

Une très belle adaptation de la bande-dessinée de James O'Barr, qui fut endeuillée par la mort de son acteur principal

THE CROW

1994 – USA

Réalisé par Alex Proyas

Avec Brandon Lee, Ernie Hudson, Michael Wincott, David Patrick Kelly, Angel David, Rochelle Davis, Ling Bai, Laurence Mason

THEMA FANTÔMES I SAGA THE CROW

Adapté de la bande dessinée homonyme créée par James O’Barr, The Crow conte la triste destinée d’Eric Draven, chanteur dans un groupe de rock et amoureux fou de la belle Shelly Webster. La veille de leur mariage, tous deux sont sauvagement assassinés. Or, selon une ancienne croyance, l’âme d’un défunt est conduite par un corbeau au pays des morts. Et parfois, lorsque cette âme n’est pas en paix, le corbeau la ramène pour qu’elle rétablisse le bien. Ainsi, un an après le drame, le corbeau ramène Eric à la vie… Un peu en rupture avec la production fantastique de son époque, The Crow est un film noir et mélancolique, évacuant pratiquement tout humour pour nous conter les exploits désespérés d’un super-héros de bande dessinée revenu d’entre les morts pour une vengeance d’outre-tombe, sous la forme d’un clown funèbre vêtu de noir. Une indéniable poésie visuelle se dégage des magnifiques images du film, véhiculée notamment par le corbeau alter ego du héros qui ne cesse de traverser le ciel toujours noir de cette cité lugubre et pluvieuse aux allures de Gotham City. « Mon inspiration sur The Crow vient surtout de la bande dessinée de laquelle est tirée le film », nous explique Alex McDowell, le créateur des somptueux décors « Le choix d’une palette quasi-monochrome était en accord avec le dessin noir et blanc du comic-book, et l’atmosphère du film est inspirée du centre-ville de Détroit, où se situe l’histoire écrite et dessinée par James O’Barr. » (1)

Pour un réalisateur pratiquement débutant, Alex Proyas s’avère particulièrement doué, et ses influences transparaissent parfois à travers les scènes d’action violentes et les gunfights, évoquant tour à tour Russel Mulcahy et John Woo. Brandon Lee apporte tout le charisme, l’agilité, la tristesse et la beauté nécessaires à ce héros plus noir que le Batman de Tim Burton. Son allure de clown triste, partiellement inspiré par le look du chanteur Robert Smith des Cure, fait écho à un autre personnage de Burton, Edward aux mains d’argent, mais la haute stature et la souplesse aérienne du fils de Bruce Lee se démarquent du pantin maladroit aux doigts métalliques incarné par Johnny Depp. Face à Brandon Lee, Michael Wincott s’avère une fois de plus taillé sur mesure dans le rôle d’un méchant vraiment digne de ce nom, sa voix rauque et son visage de rapace ayant déjà fait leur preuve dans 1492 de Ridley Scott et Les Trois Mousquetaires de Stephen Herek.

« Le véritable amour dure toujours… »

Le climax de The Crow, sous forme d’un affrontement bon/méchant sur les toits de la ville, semble un peu obéir aux conventions du genre, mais le film s’achève en toute beauté, sur une jolie réplique fermant la boucle du récit : « Si les gens que nous aimons nous sont enlevés, le seul moyen de les garder en vie est de ne jamais cesser de les aimer. Les immeubles brûlent, les gens meurent, mais le véritable amour dure toujours. » Le message est d’autant plus touchant que Brandon Lee mourut pendant le tournage du film, suite à un accident malencontreux brisant net l’envol d’une carrière qui s’annonçait pleine de promesses. Avec l’accord de sa famille, Alex Proyas fut donc contraint d’effectuer quelques tours de magie numériques pour intégrer le comédien dans les scènes qu’il n’avait pas encore eu le temps de tourner, complétant ainsi son film-testament.


(1) propos recueillis par votre serviteur en juillet 2005

© Gilles Penso

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FRONTIÈRE(S) (2008)

Xavier Gens inscrit l'horreur la plus radicale et les péripéties les plus sanglantes dans un contexte socio-politique tangible

FRONTIÈRE(S)

2008 – FRANCE

Réalisé par Xavier Gens

Avec Karina Testa, Samuel Le Bihan, Estelle Lefébure, Aurélien Wilk, David Saracino, Chems Dahmani, Maud Forget

THEMA TUEURS I CANNIBALES

De prime abord, Frontière(s) est une simple réponse française au Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper. Le schéma du groupe d’amis tombant en pleine campagne sur une famille de bouchers dégénérés et cannibales y est en effet reproduit avec une indéniable fidélité. Mais le propos du premier long-métrage de Xavier Gens ne se limite pas au simple remake d’un classique de l’horreur des années 70. En effet, le film s’inscrit dans un contexte social directement inspiré par les événements politiques survenus en France en 2002, et tout ce qui s’y déroule est la conséquence directe de cette situation critique. En ce sens, Frontière(s) n’est pas éloigné de l’univers de George Romero.

L’extrême droite étant sur le point d’accéder au pouvoir suite au premier tour des élections présidentielles, quatre jeunes banlieusards s’apprêtent à quitter la France, emportant le butin d’un braquage qu’ils viennent de commettre. En pleine forêt, à la limite de la frontière luxembourgeoise, ils trouvent refuge dans une auberge isolée qui abrite une communauté néo-nazie de la pire espèce. Dès lors, le carnage amorce un crescendo dont le paroxysme ne semble pas avoir d’équivalent à l’écran, même si d’autres perles du cinéma extrême made in France (Haute tension, A l’intérieur) nous viennent à l’esprit.  La réussite de Frontière(s) est à mettre avant tout au compte d’un réalisateur particulièrement inspiré (son découpage est au cordeau et sa direction artistique impeccable), soutenu par un casting en grande forme (Samuel le Bihan et Estelle Lefébure abordent leurs rôles de « bad guys » avec un enthousiasme manifeste) et par un producteur amoureux du genre, Laurent Tolleron, à qui nous devons les séries Chambre 13, Les Redoutables, Les Mythes urbains et Sable noir« J’ai le sentiment que c’est dans le genre fantastique que tout se passe », nous livre-t-il. « C’est là que le cinéma se réinvente, que les nouvelles écritures naissent. Les plus grands talents actuels, comme Peter Jackson ou Sam Raimi, viennent du genre, et ce n’est pas un hasard. » (1)

Le petit coup de pouce de Luc Besson

Tourné en 2006 pour un budget d’un million et demi d’euros, Frontière(s) n’est sorti sur les écrans que deux ans plus tard. Xavier Gens et Laurent Tolleron ont en effet bataillé avec leur distributeur initial, qui refusait notamment que le film soit interdit aux moins de seize ans, et trouvèrent finalement gain de cause auprès de Luc Besson, lequel leur permit d’achever le film dans des conditions économiques relativement confortables et surtout de conserver les aspects gore les plus radicaux de l’œuvre. Face aux nombreuses imitations de Massacre à la tronçonneuse qui ornent les écrans depuis belle lurette, Frontière(s) se défend donc sans mal, même si l’on peut regretter que l’aspect « politique-fiction » du récit ne serve finalement que de prétexte sans interférer directement sur le conflit opposant les infortunés protagonistes et leurs bourreaux. Ici, le fascisme s’ajoute à la liste des tares de ces derniers (par ailleurs psychopathes, anthropophages et probablement consanguins) mais ne permet pas de construire une satire sociale digne de ce nom. A cette petite réserve près, le film fait mouche et Gens s’affirme comme un réalisateur à suivre de très près.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en août 2007

 

© Gilles Penso

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CASINO ROYALE (2006)

Les producteurs de la saga officielle James Bond récupèrent enfin les droits du premier roman d'Ian Fleming et dotent l'agent 007 d'un tout nouveau visage

CASINO ROYALE

2006 – GB / USA

Réalisé par Martin Campbell

Avec Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen, Judi Dench, Caterina Murino, Jeffrey Wright, Giancarlo Giannini

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Jusqu’alors, les producteurs de la saga James Bond n’avait jamais pu adapter officiellement le roman « Casino Royale », suite à un problème de droits qui fut réglé lors de l’acquisition de la franchise par Sony. Déjà aux commandes de Goldeneye, Martin Campbell reprend du service et se lance dans une sorte de « post-préquelle » aux allures de reboot. Ainsi Casino Royale raconte-t-il les débuts de l’agent 007 et ses premières missions après l’obtention de son permis de tuer, le tout en 2006 (avec Judi Dench qui, pour sa part, conserve le rôle de M qu’elle tenait depuis 1995). Et puisque nous assistons à la renaissance d’un héros, il était logique de le doter d’un nouveau visage. Surprenant, le choix de Daniel Craig est un vrai coup de génie. Ses traits burinés et son corps trapu s’adaptent parfaitement à cet assassin mal dégrossi encore loin de l’espion sûr de lui que nous connaissons. D’où de savoureuses joutes verbales avec M. « Difficile de faire comprendre ça à un bulldozer, mais l’arrogance et l’introspection ne font pas bon ménage » lui lance-t-elle ainsi après qu’il soit entré par effraction chez elle. La brutalité de notre homme est apparente dès l’ahurissante séquence d’action qui ouvre les festivités, au cours de laquelle il course un terroriste incarné par Sébastien Foucan (Yamakazi). L’agilité acrobatique de l’un (qui évite les obstacles en se contorsionnant avec grâce) contraste fortement avec la rudesse de l’autre (qui a plutôt tendance à défoncer les murs !).

Autre morceau de choix : une poursuite en camion à couper le souffle qui n’est pas loin de nous rappeler celles des Aventuriers de l’Arche Perdue ou de Mad Max 2. La mission de Bond se précise alors : il doit affronter Le Chiffre (un vilain suave aux larmes de sang qui rappelle le Christopher Walken de Dangereusement Vôtre) au cours d’une partie de poker dans un casino du Montenegro. Le but de l’opération est de ruiner ce banquier dont la clientèle est constituée de terroristes internationaux. 007 est épaulé par Vesper Lynd (la sublime Eva Green), qui représente le Trésor Public. Une inévitable idylle se noue entre eux, mais qu’elles sont loin les James Bond girls affables qui se pâment devant le beau James avant de s’offrir à lui ! Vesper est une femme complexe, entreprenante et peu impressionnable. Lorsque Bond lui lâche nonchalamment « vous n’êtes pas mon genre », elle se contente de lui rétorquer, le sourire aux lèvres : « intelligente ? »

 

James Bond Begins

Le jeu du chat et de la souris s’achève par une histoire d’amour intense comme on n’en avait pas vue depuis Au service secret de Sa Majesté. Tout ce que 007 va vivre au cours de cette mission va peu à peu définir le personnage archétypique auquel vingt films nous ont familiarisé. Nous comprenons dès lors sa méfiance des femmes, son amour pour les voitures de luxe et les cocktails raffinés, sa prise d’assurance. La métamorphose du héros transparaît à tous les niveaux du film, depuis la redéfinition de la classique scène pré-générique jusqu’à la partition de David Arnold qui n’aborde jamais frontalement le célèbre James Bond Theme, sauf au moment d’un épilogue très gratifiant. Vivre une nouvelle aventure de l’agent 007 comme si nous le découvrions pour la première fois : voilà le cadeau que nous offrent là Martin Campbell et ses producteurs.

 

© Gilles Penso

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ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE (1994)

Neil Jordan adapte avec sensibilité le roman d'Ann Rice et s'entoure d'un casting de premier ordre

INTERVIEW WITH THE VAMPIRE

1994 – USA

Réalisé par Neil Jordan

Avec Tom Cruise, Brad Pitt, Antonio Banderas, Stephen Rea, Christian Slater, Kirsten Dunst

THEMA VAMPIRES

Vampirismes et homosexualité ont toujours fait bon ménage, surtout depuis la publication de la nouvelle «Carmilla» de Sheridan le Fanu et ses nombreuses adaptations cinématographiques. Mais jusqu’alors, ce sont les femmes qui étaient généralement au cœur de ce motif récurrent. La donne a changé en 1976 avec la sortie du roman «Entretien avec un vampire» d’Anne Rice, dans lequel le sexe et le sang touchent cette fois-ci la gent masculine, même si cette fois-ci l’acte sexuel n’est jamais ouvertement narré. Ce récit sulfureux inspira à Sting l’une de ses plus belles chansons, «Moon Over Bourbon Street», mais il faudra attendre une vingtaine d’années pour que le livre devienne enfin un film. Le choix du réalisateur Neil Jordan semblait d’autant plus approprié que ce dernier avait déjà joué la carte de l’attirance physique ambiguë dans Crying Game, et s’était même laissé aller à mêler psychanalyse, érotisme larvé, contes de fées et loups-garous dans La Compagnie des loups.

L’intrigue d’Entretien avec un vampire démarre à San Francisco, de nos jours. Le journaliste Malloy (Christian Slater) y recueille les confidences de Louis (Brad Pitt), un homme mystérieux qui affirme être un vampire. Plusieurs heures durant, le reporter fasciné va écouter le récit incroyable de sa vie, structurant dès lors le film sous la forme d’un long flash-back. Louis raconte sa rencontre avec le vampire Lestat (Tom Cruise), son pacte, son initiation, ses premières extases, l’ivresse du sang puis ses doutes, ses déchirements, sa quête illusoire de la fraternité, ses affrontements avec la secte parisienne du Théâtre des Vampires et l’incurable solitude qui l’accompagne depuis des siècles.

Sex symbols masculins

La réussite du film repose en grande partie sur son casting, Jordan ayant choisi pour interpréter ses vampires quelques-uns des sex-symbols masculins les plus en vogue de l’époque, autrement dit Tom Cruise, Brad Pitt et Antonio Banderas. Suaves, ils campent chacun avec leur manière la surnaturelle androgynie qui fascina Louis lors de sa première rencontre avec Lestat, et que la romancière décrivait en ces termes : « C’était un homme de grande taille, au teint clair, à la chevelure blonde et abondante, aux mouvements gracieux, presque félins. » Au beau milieu de cet univers d’hommes brille la révélation du film, la toute jeune Kirsten Dunst, future vedette de Spider-Man, qui incarne avec beaucoup de sensibilité Claudia, une femme prisonnière dans le corps d’une fillette dont les rapports avec Louis sont également assez troubles. Esthétiquement, Entretien avec un vampire est une pure merveille, le gothisme du récit éclaboussant chaque élément visuel du film, des décors aux costumes en passant par la magnifique photographie de Philippe Rousselot. Signalons aussi le maquillage extrêmement subtil de Stan Winston qui fait apparaître sous la peau très pâle des vampires un lacis de veines discrètes. La seule réserve est finalement d’ordre musical. Car si la partition d’Elliot Goldenthal est de toute beauté, dommage que le tonitruant «Sympathy for the Devil» vociféré par Guns’n Roses au cours du générique de fin ait été préféré à l’envoûtante chanson composée par Sting.

© Gilles Penso

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THE X-FILES : REGENERATION (2008)

Ce second long-métrage dérivé de la cultissime série de Chris Carter lance les agents Mulder et Scully sur les traces d'un épouvantable traffic d'organes

THE X-FILES : I WANT TO BELIEVE

2008 – USA

Réalisé par Chris Carter

Avec Gillian Anderson, David Duchovny, Amanda Peet, Billy Connolly, Callum Keith Rennie, Mitch Pileggi, Xzbit, Adam Godley

THEMA MEDECINE EN FOLIE I POUVOIRS SURNATURELS

Six ans après la fin de la série X-Files, dix ans après un premier long-métrage pas spécialement enthousiasmant, ce X-Files régénération avait-il une quelconque légitimité ? Et surtout, que fallait-il en attendre ? Chris Carter ayant prouvé la diversité de son talent (notamment avec la série Millenium), Gillian Anderson s’étant efforcé de casser son personnage de Dana Scully à travers plusieurs longs-métrages éclectiques et David Duchovny ayant triomphé dans un rôle aux antipodes de celui de Fox Mulder grâce à la série Californication, on aurait pu attendre de ce nouveau long-métrage une totale révolution par rapport au concept initial. Or justement, la surprise de X-Files régénération provient de son indéfectible propension à revenir aux sources de la série. Surprenant, ce parti pris fait ressembler le film à un des meilleurs épisodes des trois premières saisons. La structure dramatique, l’enjeu et les rebondissements sont en effet très proches de ceux des récits imaginés par Carter et son équipe au début des années 90. D’ailleurs, comme pour effacer les erreurs de X-Files le filmX-Files régénération ne tient pas du tout compte de la thématique récurrente de la série (l’invasion insidieuse des extra-terrestres et le vaste complot gouvernemental) pour se concentrer sur une histoire inédite et autonome.

Lorsque le film commence, Carter profite de toute la latitude du format Cinémascope (un luxe qu’il n’avait évidemment pas sur le petit écran) pour aligner une foule d’agents du FBI dans un gigantesque paysage glacé, sous l’œil de plusieurs hélicoptères survolant lentement ce panorama presque surréaliste. Tous sont à la recherche d’une collègue fraîchement disparue, leurs seuls indices provenant d’un médium dont les visions permettent de faire avancer l’enquête. Convoqué en désespoir de cause, Fox Mulder n’accepte de reprendre du service qu’à une condition : refaire équipe avec Dana Scully. Celle-ci s’exécute avec d’autant moins de grâce que son poste de pédiatre l’accapare nuit et jour.

L'éternelle lutte entre la croyance et le scepticisme

Une fois de plus, Mulder et Scully opposent croyance et scepticisme, foi intrinsèque et rigueur scientifique, tandis que se profile au bout de l’enquête un épouvantable trafic d’organes à côté duquel les expériences du docteur Frankenstein ressemblent à des pâtés de sable. Par sa simplicité, sa sincérité apparente et sa nostalgie manifeste, X-Files régénération attire automatiquement la sympathie. Gillian Anderson n’a jamais été aussi belle, David Duchovny déborde une nouvelle fois de charisme, et de vraies scènes de tendresse entre eux nous sont enfin offertes. Car le facteur humain prime ici, au détriment du surnaturel qui, une fois n’est pas coutume, n’occupe pas le devant de la scène. Et si le sous-titre français, Régénération, laisse entendre une renaissance du concept (avec l’éventualité d’une nouvelle série de longs-métrages), le sous-titre original, I Want to Believe, a beaucoup plus de force. Non content de faire écho à une phrase culte de Fox Mulder (affichée tel un slogan au-dessus d’un poster représentant une soucoupe volante dans son bureau), il cristallise toute la thématique du film et toute la richesse du conflit intellectuel et moral opposant ses deux personnages principaux.


© Gilles Penso

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PREDATOR (1987)

Arnold Schwarzenegger réendosse la panoplie de Commando pour aller se frotter contre un extra-terrestre belliqueux

PREDATOR

1987 – USA

Réalisé par John McTiernan

Avec Arnold Schwarzenegger, Carl Weathers, Elpidoa Carrilo, Bill Duke, Jesse Ventura, Kevin Peter Hall, Sonny Landham 

THEMA EXTRA-TERRESTRESSAGA PREDATOR

La genèse de Predator est assez surprenante. L’idée du film serait née d’une blague absurde : un combat au sommet entre Rocky et E.T. ! Lorsque le concept d’un acteur musclé affrontant un alien fut pris un peu plus au sérieux, on envisagea une créature difforme, affublée d’un long cou, d’un faciès canin et d’un œil unique, tandis que le projet porta un temps le titre de « Hunter ». Le film ne prit sa forme définitive qu’avec l’arrivée du réalisateur John McTiernan, des scénaristes Jim et John Thomas, et du concepteur de la créature Stan Winston. Dans un rôle taillé sur mesure, Arnold Schwarzenegger incarne ici le major Dutch Schaeffer, un homme d’action, un soldat d’élite qui a combattu sous toutes les latitudes, à la tête d’un commando spécialisé dans les missions à hauts risques. Lorsque Predator commence, Dutch et ses hommes sont envoyés en Amérique latine pour sauver trois hommes, otages de la guerilla. Largués dans la jungle, ils exécutent leur mission, mais bientôt ils sentent rôder autour d’eux un ennemi inattendu, une créature invisible, féroce, silencieuse, d’une agilité et d’une puissance terrifiantes, qui entreprend de les détruire un à un. Venu d’une planète lointaine, ce prédateur a en effet choisi la Terre comme terrain de chasse et le commando comme gibier…

Etant donné qu’Arnold Schwarzenegger joue ici un rôle très similaire à celui qu’il tenait dans Commando, l’auto-dérision en moins, et comme en outre la première partie du film présente de fortes similitudes avec les Rambo qui triomphaient alors sur les écrans, Predator part d’emblée avec un sérieux handicap : celui du film d’actions guerrières musclé et stéréotypé à outrance. Mais ce serait oublier que le brillant John McTiernan, un an à peine avant son prodigieux Piège de cristal, se trouve derrière la caméra. Ici, l’affrontement entre l’homme et la bête prend une tournure incroyablement iconique, le salut de l’être humain semblant paradoxalement reposer sur sa capacité à évacuer son humanité pour redevenir une sorte de bête aux instincts primaires, et surtout pour faire de la forêt son allié – alors que la jungle était jusqu’alors représentée à ses yeux comme un obstacle. L’efficacité de la mise en scène repose souvent sur sa stylisation, notamment lorsque McTiernan joue sur les reports de mise au point, emploie des éclairages très graphiques, ou utilise les arrières-plans comme supports de suspense, un peu à la manière de John Carpenter dans La Nuit des masques.

« Aiguise-moi ça ! »

Les capacités de mimétisme du prédateur nous sont décrites par d’extraordinaires effets visuels signés Boss Film, et la créature elle-même est une grande réussite, malgré des attitudes et des postures souvent humanoïdes. Son faciès de crustacé et son armure tribale la transformeront illico en icône du cinéma de SF. C’est l’athlétique Kevin Peter Hall qui endosse le costume animatronique de l’extra-terrestre, après des essais non concluants effectués avec un jeune acteur belge nommé… Jean-Claude Van Damme ! S’il ne peut s’empêcher de glisser dans la bouche de Schwarzenegger quelques répliques gag pour le moins déplacées (la plus improbable étant sans doute « Aiguise-moi ça » adressé à un ennemi dans le ventre duquel il vient de planter un couteau !), le film évite tous les pièges de la caricature et ne se laisse pas tenter par la conventionnelle love story qu’on sentait pourtant poindre à l’horizon.


© Gilles Penso

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