EDEN LOG (2007)

Clovis Cornillac plonge corps et âme dans un voyage initiatique conceptuel aux résonances bibliques

EDEN LOG

2007 – FRANCE

Réalisé par Franck Vestiel

Avec Clovis Cornillac, Vimala Pons, Zohar Wexler, Sifan Shao, Arben Bajraktaraj, Abdelkader Dahou, Toni Amoni, Antonin Bastian

THEMA FUTUR I VEGETAUX I MUTATIONS

Eden Log nous ramène à l’aube des années 80, époque où certains cinéastes français osaient se lancer dans des exercices de science-fiction atypiques et conceptuels tels que Le Bunker de la Dernière Rafale de Caro et Jeunet ou Le Dernier Combat de Besson et Jolivet. On retrouve dans le premier long-métrage de Franck Vestiel ce goût prononcé pour la monochromie épurée, la plastique glacée et l’épure du dialogue. Quand le film commence, c’est presque à la Genèse que nous croyons assister. Un homme nu et apeuré reprend conscience au fin fond d’une grotte. Qui est-il ? D’où vient-il ? Le mystère est entier. Dès cette scène d’introduction au rythme languissant, dans laquelle les grognements remplacent les mots, où la pénombre règne, où les décors s’avèrent boueux et sales, le spectateur est prévenu : il va devoir être patient, attentif et participatif. Peu à peu, la boue élémentaire révèle un décor industriel qui semble à l’abandon. De vieilles hélices rouillées apparaissent à l’arrière-plan, des hologrammes féminins parlent dans toutes les langues… Au fil de son parcours, notre homme trouve des vêtements poussiéreux, une lampe de poche, et se civilise peu à peu, quittant sa première apparence quasi-paléolithique.

Le premier dialogue n’arrive au bout de 17 minutes, et se résume à ces deux répliques : « Qui es tu ? », « Je ne sais pas ». Nous voilà bien avancés ! Les brumes de l’énigme se dissipent tout de même au bout d’un moment. Le labyrinthique laboratoire en ruines qu’arpente notre héros appartient à Eden Log, une compagnie jadis en quête de nouvelles énergies puisées dans les arbres. Or au fil des prélèvements de sa sève, la plante a commencé à se défendre et à se développer au-delà de tout contrôle, transformant les ouvriers en mutants monstrueux qui ne sont pas sans évoquer le concept de Doom. Tout le film peut d’ailleurs s’appréhender comme un jeu vidéo dont le héros s’efforce de traverser chaque niveau en échappant aux opposants (soldats et monstres) lancés à ses trousses. Le maquillage des créatures, œuvre de Jean-Christophe Spadaccini, est particulièrement réussi et extraordinairement mis en valeur par la photographie tout en contrastes de Thierry Pouget.

La terrible mutation

Bientôt, le protagoniste lui-même semble être sur le point de connaître la terrible mutation. D’où une scène d’amour pour le moins étonnante. Notre protagoniste l’imagine romantique, mais en réalité c’est un viol, et le montage parallèle alterne les deux versions, soutenu par une bande sonore perturbante. Toute la question du Ça, de la bête intérieure et du contrôle de soi est abordée en quelques secondes. Dans Eden Log, Clovis Cornillac mouille plus que jamais sa chemise, même si ce sont moins ici ses talents d’acteur que son énergie et sa présence physique qui sont sollicités. Le film de Vestiel bénéficie donc, on l’aura compris, d’une mise en scène et d’une direction artistique impeccables. Mais son audace suscite assez rapidement un hermétisme et une austérité un brin agaçants. Ce qui aurait sans doute fait fureur sur un format de court-métrage peine à captiver sur une durée d’une heure et demie, et le dénouement incompréhensible nous laisse un peu sur notre faim.

 

© Gilles Penso

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TED 2 (2015)

Une séquelle du conte de fées pour adultes de Seth MacFarlane qui se transforme en road movie puis en film de tribunal absurde

TED 2

2015 – USA

Réalisé par Seth MacFarlane

Avec Mark Wahlberg, Amanda Seyfried, Seth MacFarlane, Jessica Barth, Giovanni Ribisi, Morgan Freeman, Sam Jones

THEMA JOUETS

Fort du succès de sa première aventure, l’ourson mal léché est de retour dans une séquelle déjantée qui reprend les protagonistes du film précédent à peu près là où nous les avions laissés en 2012. L’ours en peluche grivois et la belle Tamy-Linn (Jessica Barth) ont décidé de se marier, ce qui semble ne poser aucun problème aux yeux de la loi ou de l’église. En effet, comme les dinosaures de Jurassic World, ce jouet vivant et turbulent n’étonne plus personne. Les gens se sont habitués à sa présence, signe d’une société de plus en plus blasée et de moins en moins encline à l’émerveillement. Lorsque l’ours et son épouse humaine décident de se reproduire, les choses se compliquent. La voie naturelle étant exclue (notre ami Ted n’est pas physiquement « équipé » pour procréer) et l’insémination ne fonctionnant pas, l’adoption semble être la seule solution viable. Mais en remplissant les documents administratifs nécessaires, Ted alerte le gouvernement qui finit par se demander si un ours en peluche a les mêmes droits qu’un être humain. Les conséquences ne tardent pas : Ted est destitué de son statut de citoyen américain. Il perd son emploi, voit son mariage annulé et redevient aux yeux du monde un simple objet.

La question existentielle que soulève le scénario de Ted 2 est potentiellement passionnante : un objet doué de raison et d’émotion doit-il être considéré comme un bien matériel ou comme une personne ? A vrai dire, le scénario n’exploite que superficiellement ces interrogations, proches de celles soulevées par Steven Spielberg dans A.I. Intelligence Artificielle, pour se concentrer sur son moteur principal : la satire potache, grasse et de préférence située en dessous de la ceinture. Les spectateurs qui ne sont pas allergiques aux gags paillards et aux loufoqueries puisées dans la culture geek verront leurs zygomatiques sollicités avec autant d’efficacité que pour le premier Ted, les deux films cultivant le même esprit salace et le même humour référentiel. Les autres ont tout intérêt à passer leur chemin sous peine de pousser de longs soupirs d’exaspération tout au long du métrage. Car Seth MacFarlane est bien conscient d’avoir ses fans et ses détracteurs, caressant les premiers dans le sens du poil sans se soucier des autres. 

Guest stars et cascade de gags

Désireux de ne pas se cantonner à l’espace étriqué d’une comédie traditionnelle, le scénariste/réalisateur/acteur a décidé pour cette séquelle d’élargir son horizon, empruntant tour à tour les codes du film de tribunal (le cœur du récit est un procès au cours duquel Ted clame son humanité), du road movie (les trois héros traversent une partie de l’Amérique en voiture pour trouver un avocat) et même de la comédie musicale, le temps d’un générique flamboyant hérité des chorégraphies de Busby Berkeley. Comme toujours, quelques guest stars viennent égayer le film. Sam Jones, héros du Flash Gordon de 1980, revient ainsi jouer son propre rôle, Morgan Freeman incarne un vieil avocat acquis tardivement à la cause de Ted et Liam Neeson nous gratifie d’un passage hilarant dans lequel il semble autoparodier sa prestation tourmentée dans Taken. Cerise sur le gâteau, le climax du film se situe en plein Comic Con, prétexte idéal pour une cascade de gags absurdes conçus comme autant de clins d’œil aux fans de SF et de comics.

 

© Gilles Penso

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ANT-MAN (2015)

Le plus petit des Avengers se lance dans une aventure à mi-chemin entre Mission Impossible et L'Homme qui rétrécit

ANT-MAN

2015 – USA

Réalisé par Peyton Reed

Avec Paul Rudd, Michael Douglas, Evangeline Lilly, Corey Stoll, Hayley Atwell, Michael Peña, Bobby Carnavale 

THEMA SUPER-HEROS I NAINS ET GEANTS I SAGA AVENGERS I MARVEL

Distribué en salles trois mois après un Avengers : l’ère d’Ultron un peu indigeste marquant l’essoufflement du système Marvel, médiatisé par le départ de son réalisateur Edgar Wright pour cause de « différends artistiques » avec la production, Ant-Man ne partait pas gagnant. Sa réussite n’en est que plus remarquable. S’éloignant sciemment du schéma héroïque des Avengers, le cinéaste Peyton Reed nous dépeint un homme ordinaire et sans envergure dont le seul titre de gloire est sa capacité à cambrioler son prochain. Tout juste sorti de prison, incapable de s’occuper de sa famille, colocataire d’une poignée de malfaiteurs minables aux ambitions étriquées, Scott Lang (Paul Rudd) n’a pas vraiment l’étoffe d’un héros.

Le décalage entre sa situation précaire et sa destinée hors du commun est le moteur principal d’Ant-Man, qui permet non seulement d’appréhender cette histoire de costume rétrécissant avec un certain second degré mais aussi de trouver auprès de cet anti-héros un terrain d’identification idéal. Bardé de défauts et de faiblesses, Scott Lang est l’archétype du protagoniste cher à Stan Lee et nous évoque souvent Peter Parker, même si les deux personnages diffèrent par bien des aspects. Ainsi, alors que l’homme-araignée est un être solitaire, l’homme-fourmi travaille au sein d’une équipe menée par le scientifique Hank Pym, qui porta le costume avant lui et qui agit à ses côtés comme un mentor. Dans le rôle de cet aîné parfois dépité par le manque de maturité de son élève, Michael Douglas excelle. Sa fille Hope, interprétée par Evangeline Lilly, constitue l’autre pilier de cette équipe hors norme à laquelle s’adjoignent trois malfrats à la petite semaine.

Espionnage, comédie et science-fiction

Si les enjeux narratifs d’Ant-Man visent une fois de plus la préservation du monde libre, ses péripéties restent ancrées sur terre, d’autant que l’aventure prend vite les allures d’un « film de casse » à l’ancienne, en une sorte de mariage surprenant entre L’homme qui rétrécit et Mission impossible (la bande originale de Christophe Beck rendant régulièrement hommage à Lalo Schifrin). Le parti pris d’une intrigue plus proche de l’espionnage que de la science-fiction n’empêche nullement Ant-Man de se déchaîner en matière d’effets spéciaux, et ce dès le pré-générique, où Michael Douglas redevient quadragénaire par l’entremise d’un rajeunissement numérique incroyablement réaliste. Confiés à une dizaine de compagnies, les effets visuels permettent de donner corps aux multiples miniaturisations de Scott ou aux armadas de fourmis l’accompagnant dans ses missions. Certes, l’affrontement final d’Ant-Man avec une sorte de double monstrueux obéit à un lieu commun déjà présent dans Iron Man et L’Incroyable Hulk, mais une fois de plus Peyton Reed désamorce la séquence par un humour omniprésent, la situant au beau milieu d’un train électrique lancé à vive allure digne d’une aventure de Wallace et Gromit. Garni de morceaux d’anthologie et d’idées de mise en scène réjouissantes (les flash-back racontés en play-back par Michael Peña), Ant-Man est un spectacle délectable à l’issue duquel l’univers de Scott Lang finit par croiser celui des Avengers, prélude à un Captain America : Civil War très attendu.

 

© Gilles Penso

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LE BAL DES VAMPIRES (1967)

Entre deux œuvres tourmentées, Roman Polanski s'offre un éclat de rire en parodiant les films d'épouvante gothique de l'époque

THE FEARLESS VAMPIRE KILLERS / DANCE OF THE VAMPIRES

1967 – GB / USA

Réalisé par Roman Polanski

Avec Roman Polanski, Sharon Tate, Jack MacGowran, Alfie Bass, Jessie Robbins, Ferdy Mayne, Iain Quarrier, Terry Downes

THEMA VAMPIRES

Le Bal des Vampires ressemble à un OVNI au milieu de la filmographie de Roman Polanski, et l’on pouvait légitimement se demander, à l’époque, ce que cette farce débridée venait bien faire entre Cul de Sac et Rosemary’s Baby. L’explication est pourtant simple : le réalisateur avait envie de se détendre et de s’offrir quelques éclats de rire entre deux œuvres tourmentées. Sans doute est-ce l’une des raisons qui l’on poussées à tenir lui-même le rôle du clown, autrement dit Alfred, assistant maladroit d’un vieux chasseur de vampires nommé Abronsius (Jack MacGowran). Tous deux débarquent dans une auberge d’Europe Centrale, au milieu du 19ème siècle, afin de mettre la main sur le redoutable compte Von Krolock (Ferdy Mayne). Ils apprennent bien vite que tout le village a la morsure facile.

Flanqué de son fidèle scénariste Gérard Brach, Polanski s’essaie ainsi à l’exercice de la comédie fantastique sans chercher particulièrement à pasticher les grands classiques, même si l’ombre des productions Hammer plane inévitablement sur le film, notamment Le Baiser du Vampire de Don Sharp duquel provient l’idée du grand bal. Si l’hilarité n’est pas toujours au rendez-vous et si le rythme s’essouffle par moments, Le Bal des Vampires est une œuvre sincère et éminemment rafraîchissante, sans doute parce que Polanski refuse de dépeindre ses vampires comme de simples monstres définis uniquement par leur voracité et leur soif d’hémoglobine.

« Pourquoi un Juif craindrait-il la croix ? »

Se prenant d’affection pour eux, il crée au sein même de leur caste des minorités et en tire des gags surprenants. Notamment un vampire blond homosexuel (visiblement inspiré par le comte Meinster des Maîtresses de Dracula), fils efféminé de Krolock, qui courtise le malheureux Alfred au cours d’une séquence mémorable empreinte de slapstick, ou un vampire juif insensible à la présence du crucifix. Cet effet comique inattendu nous renvoie directement à Richard Matheson qui, dans « Je suis une légende », posait pragmatiquement la question : « pourquoi un Juif craindrait-il la croix ? » Mais le gag le plus réussi du film est peut-être celui du miroir dans lequel, parmi tous les invités du bal, se reflètent uniquement les trois héros, lesquels espéraient passer inaperçus dans la foule. Le cinéaste s’amuse ainsi à détourner une fois de plus les codes habituels du genre, le miroir ne servant pas ici à démasquer les vampires mais à repérer les humains. Même le dénouement se soustrait aux clichés habituels pour contourner le happy end traditionnel. Paré d’un casting idéal (dont la délicieuse Sharon Tate, à laquelle Polanski préférait initialement Jill St John, et qui hélas allait périr assassinée deux ans plus tard), Le Bal des Vampires se bonifie en vieillissant, tirant une partie de son charme d’un humour parfois amer et désenchanté, loin des parodies millimétrées d’un Mel Brooks ou d’un Jerry Lewis. Précisions que le titre original complet du film, digne des Monty Pythons, est The Fearless Vampire Killers or Pardon Me, But Your Teeth Are In My Neck, autrement dit « Les tueurs de vampires sans peur, ou excusez-moi mais vos dents sont dans mon cou » !

 

© Gilles Penso

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DOCTEUR JERRY ET MISTER LOVE (1963)

Jerry Lewis brosse une savoureuse parodie du mythe de Jekyll et Hyde en inversant les attributs physiques du bon docteur et de son redoutable alter-geo

THE NUTTY PROFESSOR

1963 – USA

Réalisé par Jerry Lewis

Avec Jerry Lewis, Stella Stevens, Del Moore, Kathleen Freeman, Med Flory, Norman Alden, Howard Morris, Elvia Allman 

THEMA JEKYLL ET HYDE

Comme dans Les Deux visages du docteur Jekyll, Jerry Lewis a inversé le concept de base de la nouvelle de Robert Louis Stevenson dont il s’inspire et de la plupart de ses adaptations cinématographiques. En effet, cette fois ci le docteur est laid et maladroit, et son alter ego s’avère jeune et séduisant. Et Jerry Lewis d’exhiber ici toute la latitude de son talent, tour à tour affreux rat de bibliothèque aux dents proéminentes et au regard torve, et bel hidalgo au cheveu gominé et au charisme indéniable. Le maquillage de Wally Westmore aide un peu, mais c’est surtout le jeu de l’acteur/réalisateur qui fait toute la subtilité de cette métamorphose. La première séquence de transformation sacrifie tout de même aux canons du cinéma d’épouvante, avec force gesticulations du scientifique, et même apparition furtive d’un faciès bestial et d’une main recouverte de poils. Une séquence surprenante par son inspiration horrifique au beau milieu d’une comédie aussi légère.

Timide et introverti, affublé d’un nœud papillon d’un autre âge et d’une paire de lunettes bancale, le professeur de chimie Julius Kelp décide d’inventer cette potion le jour où un joueur de football l’humilie publiquement dans le lycée où il exerce, l’enfermant dans une armoire de sa classe. Pathétique aux yeux de ses élèves, et surtout de la jolie Stella Purdy (Stella Stevens) dont les charmes ne le rendent guère insensible, notre savant trouve le moyen d’annihiler toutes ses inhibitions grâce à son double Buddy Love. Petit problème : les effets du produit miracle ne durent que quelques instants, obligeant le séducteur à s’éclipser souvent en pleine conversation, sous peine de retrouver ses traits initiaux. D’où un certain nombre de situations comiques savoureuses. Jusqu’à cet inoubliable dénouement où le beau Buddy redevient progressivement le timide et bégayant docteur Julius Kelp, sous l’œil médusé des naïves donzelles charmées jusqu’alors par sa gouaille inimitable. 

Un petit air de Dean Martin

Nombreux sont ceux qui ont vu dans le personnage de Buddy Love une caricature de Dean Martin, partenaire de longue date de Jerry Lewis dans une quinzaine de films où chacun restait sagement confiné dans un rôle taillé sur mesure, respectivement le tombeur de ces dames et le clown empoté. Le duo se sépara en 1956, après une dispute fort médiatisée, mais Jerry Lewis n’avoua jamais s’être inspiré de son ex-compagnon d’affiche pour Docteur Jerry et Mister Love. Influence subconsciente ou déni embarrassé ? Qu’importe après tout. Ce qui prime, c’est que nous avons affaire là à l’un des pastiches du cinéma fantastique les plus réussis qu’on ait vu de mémoire de cinéphile, aux côtés du Frankenstein Junior de Mel Brooks. Pour y parvenir, Jerry Lewis n’a pas hésité à mouiller sa chemise, cumulant les postes de scénariste (avec Bill Richmond), de producteur, de réalisateur et d’interprète principal (il incarne même le bébé Kelp le temps d’une scène burlesque). Les spectateurs les plus attentifs remarqueront, au milieu des figurants incarnant des bodybuilders dans l’hilarante séquence où Kelp s’essaie au culturisme, la massive silhouette de Richard Kiel, futur « Requin » de L’Espion qui m’aimait et Moonraker.

 

© Gilles Penso

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LES OISEAUX 2 (1994)

Une séquelle du chef d'œuvre d'Alfred Hitchcock tellement pas assumable que le réalisateur se cache derrière un pseudonyme

THE BIRDS 2 : LAND’S END

1994 – USA

Réalisé par Alan Smithee (alias Rick Rosenthal)

Avec Brad Johnson, Chelsea Field, James Naughton, Jan Rubes, Tippi Hedren, Stephanie Milford, Megan Gallacher, Richard Olsen

THEMA REPTILES ET VOLATILES

Les Oiseaux 2 : le titre de ce téléfilm résume à lui seul l’aberration de son concept. Où diable peut bien résider l’intérêt d’une suite du chef d’œuvre animalier d’Alfred Hitchcock quelque trente ans plus tard ? Certes, Les Oiseaux laissait la menace en suspens au cours de sa mémorable séquence finale, mais c’était justement toute la force de cette fin ouverte, qu’une suite aurait fatalement amenuisée. D’ailleurs, Les Oiseaux 2 ne se hasarde pas sur une tentative de séquelle directe, puisqu’il n’entretient finalement que peu de rapport avec son modèle. L’intrigue ne se situe pas sur Bodega Bay mais sur une toute autre île du nom de Gull Island, et les personnages n’ont aucun lien avec ceux d’Hitchcock, y compris Tippi Hedren qui campe une commerçante sans rapport avec la Melanie Daniels qu’elle incarnait en 1963. A mi-chemin entre le remake (les crédits du générique prétextent une nouvelle adaptation de la nouvelle de Daphné du Maurier) et la suite (un personnage fait référence aux événements survenus trente ans plus tôt à Bodega Bay), Les Oiseaux 2 ne sait visiblement pas sur quel pied danser. 

Les protagonistes sont ici Ted Hocken (Brad Johnson, tête d’affiche de Always de Steven Spielberg), un père de famille professeur de biologie venu s’isoler pour rédiger une thèse, son épouse May (Chelsea Field) décrochant un petit boulot auprès d’un photographe local qui la drague lourdement, et leurs deux fillettes qui batifolent alentour en compagnie de leur bon gros chien baptisé Scout. Tout ceci est d’un ennui mortel, et si ce n’étaient quelques timides attaques de volatiles chichement parsemées au fil du récit, on se croirait dans n’importe quel téléfilm dramatico-sentimentalo-soporifique du dimanche après-midi, programmé entre un soap opéra et un jeu télévisé pour ménagères de moins de cinquante ans. 

Le retour de l'angoisse !

Les spectateurs les plus courageux verront tout de même leur admirable patience récompensée par une scène de panique finale assez gratinée, au cours de laquelle mouettes, goélands et corbeaux s’en prennent méchamment à la population, déchirant les chairs à coup de bec, provoquant jets de sang et explosions à répétition, et détruisant tout sur leur passage. La violence de l’attaque surprend, tant la mièvrerie s’était emparée du reste du récit, et les effets spéciaux mi-numériques mi-mécaniques sont tout à fait honorables. Mais une seule scène ne compense pas l’insipidité de 90 minutes de métrage, et l’ombre immense d’Hitchcock empêche ce petit film mal fichu de décoller. Le final nous montre la nuée des volatiles agressifs se diriger vers le continent, prélude à une invasion à plus grande échelle. Mais pitié, épargnez-nous Les Oiseaux 3 ! D’ailleurs, le cinéaste Rick Rosenthal (réalisateur du très réussi Halloween 2 faisant directement suite à La Nuit des Masques de John Carpenter), eut tellement honte de son « œuvre » qu’il emprunta le fameux pseudonyme hollywoodien « Alan Smithee » pour la signer. Précisons enfin que les distributeurs québécois, qui ne reculent devant rien, sortirent le film sous le titre L’Attaque des Oiseaux 2 : le retour de l’angoisse !

 

© Gilles Penso

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TERMINATOR GENISYS (2015)

L'un des réalisateurs clé de la série Game of Thrones tente maladroitement de relancer la franchise créée par James Cameron

TERMINATOR GENISYS

2015 – USA

Réalisé par Alan Taylor

Avec Arnold Schwarzenegger, Jai Courtney, Jason Clarke, Emilia Clarke, Lee Byung-Hun, Matt Smith, J.K. Simmons

THEMA ROBOTS I VOYAGES DANS LE TEMPS I FUTUR I SAGA TERMINATOR

Polymorphe et quelque peu insaisissable, Terminator Genisys est le fruit contre-nature du recyclage auquel Hollywood ne cesse de se livrer avec ses franchises les plus populaires pour les adapter à un nouveau public et en tirer de juteux bénéfices. En ce sens, le film d’Alan Taylor est un véritable cas d’école, puisqu’il s’agit à la fois d’une prequel, d’une séquelle, d’un remake et d’un reboot de Terminator et Terminator 2 ! Ignorant les épisodes réalisés par Jonathan Mostow et McG, ce cinquième opus revient aux sources du mythe créé par James Cameron. Si les premières minutes du film nous racontent, dans le futur, les événements qui précèdent l’envoi dans les années 80 d’un Terminator pour tuer Sarah Connor puis d’un humain pour la sauver, suscitant un inévitable sentiment de déjà vu, les événements se compliquent par la suite. Car nous sommes visiblement en présence d’une année 1984 parallèle dans laquelle rien ne s’est déroulé comme prévu (on pense aux lignes du temps expliquées par Emmet Brown dans Retour vers le Futur 2, mais les points communs avec le classique de Robert Zemeckis s’arrêtent là).

Dans cet univers alternatif, Sarah Connor a été rendue orpheline à l’âge de neuf ans et élevée par un T-800 programmé pour la protéger. Lorsque Kyle Reese débarque du futur pour la sauver, il ne trouve donc pas la serveuse faible et innocente qu’il s’attendait à voir mais une guerrière armée jusqu’aux dents flanquée d’un gentil Terminator qu’elle surnomme Papy et dont les tissus humains vieillissent sur sa carcasse métallique (une astuce scénaristique visant à expliquer pourquoi Arnold Schwarzenegger n’a plus sa fraicheur d’antan). A partir de là, la prequel/séquelle se transforme quasiment en remake des deux premiers Terminator, dans la mesure où Alan Taylor et ses scénaristes s’efforcent de reconstituer la majorité des séquences d’action concoctées jadis par James Cameron, y compris le combat de Reese contre un T-800 squelettique ou le surgissement d’un T-1000 qui, à l’instar du Robert Patrick de 1991, se déguise en policier pour tenter de passer inaperçu. Même les décors des affrontements sont similaires. La comparaison avec T1 et T2 est donc inévitable, et à ce jeu là Terminator Genisys n’a évidemment aucune chance. Ici, aucune scène de combat ou de poursuite ne parvient ne serait-ce qu’à égaler celles qui précédèrent.

Papy Arnold

Il faut tout de même reconnaître que Terminator Genisys s’efforce de respecter autant que possible le matériau original et de lui rendre hommage parfois très maladroitement – les reprise des répliques « viens avec moi si tu veux vivre » ou « I’ll be back » sont puériles, la bande originale de Lorne Balfe martèle lourdement le thème créé par Brad Fiedel – mais avec une apparente sincérité. Du coup, bizarrement, ces maladresses rendraient presque touchant ce film bancal qu’on aimerait aimer malgré sa balourdise – les traits d’humour y sont navrant – et qui, avouons-le, s’apprécie avec un de ces plaisirs coupables qui incitent à l’indulgence. Il est d’ailleurs possible que Terminator Genisys soit réévalué à la hausse dans quelques années, un peu comme Terminator 3 qui, à l’époque de sa sortie, avait déchaîné une colère sans borne chez les fans du cyborg créé par James Cameron.

 

© Gilles Penso

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LE SIXIEME SENS (1986)

Une adaptation stylisée du roman de Thomas Harris, dans laquelle Hannibal Lecter (ici rebaptisé Lecktor) fait sa première apparition à l'écran

MANHUNTER

1986 – USA

Réalisé par Michael Man

Avec William Petersen, Brian Cox, Joan Allen, Kim Greist, Dennis Farina, Tom Noonan, Stephen Lang, David Seaman

THEMA TUEURS I CANNIBALES I SAGA HANNIBAL LECTER

En 1981, l’écrivain Thomas Harris publie le roman « Dragon Rouge » et provoque un petit émoi dans la communauté des amateurs de polar. Eprouvant, tendu et constellé de détails réalistes, le texte s’inspire en partie de l’expérience d’Harris, ancien journaliste spécialisé dans les affaires criminelles. Cinq ans plus tard, Michael Mann, créateur de Deux Flics à Miami et réalisateur de La Forteresse Noire, décide d’adapter le roman en y injectant sa propre sensibilité. Dès les premières minutes du Sixième Sens, tout l’univers du futur auteur de Heat et Révélations envahit l’écran cinémascope : un océan à perte de vue, une magnifique photographie bleutée de Dante Spinotti, une musique synthétique planante, des ombres chinoises qui se découpent sur un ciel épuré… Will Graham (William Petersen) est un des experts légistes les plus habiles du FBI. Doté d’un instinct exceptionnel (auquel le film doit son titre français), il a la capacité d’entrer dans la peau des tueurs pour percer à jour leurs pensées, leurs rêves, leurs fantasmes. Alors qu’il a rendu son tablier depuis trois ans suite à l’arrestation de l’assassin anthropophage Hannibal Lecktor (Brian Cox), son ancien supérieur Jack Crawford (Dennis Farina) lui demande de reprendre du service pour enquêter sur le massacre de deux familles perpétré par l’énigmatique « tueur de la pleine lune ». C’est en voyant les photos tendues par Crawford que Graham accepte.

Là, toute la subtilité de Michael Mann se fait jour. Car au lieu des clichés atroces que l’on imagine, notre héros découvre les portraits heureux de deux familles nombreuses. Force est de reconnaître que l’impact de ces images est bien plus fort que s’il s’agissait de scènes de crimes éclaboussées d’hémoglobine, puisque c’est l’imagination du spectateur qui est sollicitée. Un peu rouillé, Graham doit retrouver ce qu’il appelle « la tournure d’esprit ». Il rend donc visite à Lecktor dans sa prison, mais l’entretien s’avère éprouvant dans la mesure où le cannibale lui démontre calmement à quel point tous deux sont semblables. « Nous recevons notre nature en même temps que nos viscères, pourquoi ne pas l’accepter ? » lui dit-il sans sourciller. Le caractère policier du film est palpitant. Mais c’est son aspect « autre », frôlant l’horreur et le fantastique sans jamais s’y conformer totalement, qui fascine le plus.

La fureur du dragon rouge

En ce domaine, la prestation du tueur incarné par Tom Noonan s’avère exceptionnelle. Terrifiant, comme lorsqu’il séquestre le reporter, un bas sur la moitié du visage, invoquant la fureur du dragon rouge, il est aussi paradoxalement touchant, fragile et à fleur de peau. Michael Mann applique ainsi à merveille l’adage selon lequel les monstres les plus intéressants sont ceux qui émeuvent et suscitent de l’empathie. Cette dualité chez l’assassin trouve son écho dans la mise en scène, alternant les séquences choc (le fauteuil roulant en flammes dans le parking) et les moments magnifiquement poétiques, comme cette jeune femme aveugle (Joan Allen) caressant un tigre endormi. Le Sixième Sens mit du temps à trouver son public, mais est désormais considéré comme une œuvre d’exception à laquelle de nombreux cinéastes se réfèrent et rendent hommage.

 

© Gilles Penso

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DRAGON ROUGE (2002)

Suite au succès du Silence des Agneaux et de Hannibal, cette prequel s'imposait… Même si elle souffre de la comparaison avec la version de Michael Mann

RED DRAGON

2002 – USA

Réalisé par Brett Ratner

Avec Anthony Hopkins, Edward Norton, Ralph Fiennes, Harvey Keitel, Emily Watson, Mary-Louise Parker, Philip Seymour Hoffman 

THEMA TUEURS CANNIBALES I SAGA HANNIBAL LECTER

Le Sixième Sens de Michael Mann n’ayant connu qu’un petit succès d’estime malgré ses grandes qualités, Dino de Laurentiis décida d’en produire un remake en 2002, profitant des triomphes au box-office du Silence des Agneaux et d’Hannibal. D’où ce Dragon Rouge, censé compléter de manière cohérente la trilogie des aventures du cannibale Hannibal Lekter en donnant à nouveau la vedette à Anthony Hopkins. L’idée n’est pas plus mauvaise qu’une autre, si ce n’est que le considérable échec artistique d’Hannibal n’incitait guère à l’enthousiasme. D’autant qu’après les prestigieux Michael Mann, Jonathan Demme et Ridley Scott, la réalisation de Dragon Rouge fut confiée à Brett Ratner, dont les seuls titres de gloire furent quelques clips ainsi qu’un éléphantesque Rush Hour avec Jackie Chan et Chris Tucker.

Étrangement, Ratner ne cherche pas à se distinguer ici par l’effet de style à tout prix ou la nervosité héritée de la génération MTV. Au contraire, sa mise scène joue la carte du classicisme efficace mais sans invention, empruntant la plupart de ses idées à ses prédécesseurs. Les séquences mettant en scène le profiler du FBI Will Graham et le tueur de la pleine lune singent sans vergogne celles de Michael Mann, parfois au découpage près, tandis que les scènes d’Hannibal Lekter s’inspirent largement de celles de Jonathan Demme, imitant la direction artistique et le montage du Silence des Agneaux. Le scénario lui-même est une copie conforme de celui du Sixième Sens, à l’exception d’un prologue racontant l’arrestation d’Hannibal Lekter par Will Graham.

Un casting prestigieux ne suffit pas

Mais l’absence d’ambition artistique de ce remake se ressent surtout à travers la direction de ses acteurs. Car rarement casting aussi prestigieux aura été autant sous-exploité. Anthony Hopkins, dont chaque regard glaçait d’effroi dans Le Silence des Agneaux, se repose ici sur ses acquis avec décontraction et sans se soucier de la moindre demi-mesure. L’excellent Edward Norton s’avère bien fade dans le rôle de Will Graham, tout comme l’immense Harvey Keitel, assurant le strict minimum en interprétant le directeur du FBI Jack Crawford. Quant à Ralph Finnes, qui s’avérait terrifiant dans La Liste de Schindler, il faut avouer qu’il laisse indifférent en tueur psychopathe, malgré l’atrocité des actes que l’on attribue à son personnage. Jamais on ne retrouve ici l’intensité du jeu de Tom Noonan dans Le Sixième Sens, notamment au cours de son éprouvante confrontation avec l’infortuné journaliste. Cet état de fait s’applique aussi aux personnages féminins, plus en retrait, notamment Mary-Louise Parker qui joue l’épouse de Graham et Emily Watson en jeune aveugle qui se laisse séduire par le tueur. Bref chacun est ici très en deçà de son immense potentiel, prouvant une fois de plus que la multiplication de têtes d’affiche ne permet aucun miracle si le réalisateur n’y met pas du sien. Après tout, aucun des acteurs du Sixième Sens n’était célèbre en 1986, et la qualité du film n’en souffrit guère. Dragon Rouge est donc l’archétype du remake inutile, propre sur lui et sans bavures, mais pâlissant considérablement à la lumière de son  magistral modèle.

 

© Gilles Penso

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WOLFCOP (2014)

50% homme, 50% loup, 100% flic : telle pourrait être la phrase d'accroche de cette variante lupine de l'inspecteur Harry

WOLFCOP

2014 – CANADA

Réalisé par Lowell Dean

Avec Leo Farard, Amy Martysio, Jonathan Cherry, Sarah Lind, Aidan Devine, Jesse Moss, Corrine Conley

THEMA LOUPS-GAROUS

Wolfcop n’est pas exactement la comédie potache que son titre laisse imaginer. Certes, le grain de folie y est constant et le sérieux n’y a pas vraiment droit de cité, mais le deuxième long-métrage du cinéaste canadien Lowell Dean nous prend par surprise en optant pour des choix inattendus et en redéfinissant à sa manière le mythe du lycanthrope. Leo Farard y incarne l’inspecteur Lou Garou (!), un policier alcoolique qui travaille à Woodheaven, une petite ville du fin fond du Canada. Cela dit, « travailler » est un bien grand mot, puisqu’il traîne bien plus souvent dans les bars que sur les scènes de crimes. Un soir où il daigne enfin délaisser le comptoir pour enquêter dans les bois sur une affaire de tapage nocturne, il trouve un homme pendu à un arbre par les pieds et une troupe de gens encapuchonnés qui lui tombent dessus. Lorsqu’il revient à lui dans son appartement, c’est pour découvrir un pentagramme gravé sur son torse. Désormais ses sens semblent surdéveloppés, ce qui permet au réalisateur toute une série de jeux habiles sur la bande sonore, les gros plans et les reports de point. La première métamorphose de Lou, qui survient dans les toilettes de son bar favori, est déjà un morceau d’anthologie. Son urine se transforme en sang et la première partie de son corps qui se transforme est son pénis – en gros plan s’il vous plaît ! Si le montage nerveux ne nous permet pas de saisir précisément chaque étape de la mutation, le changement d’homme en loup est un processus manifestement douloureux, suivant les préceptes enseignés par John Landis dans Le Loup-Garou de Londres. Sale, sanglante, la séquence se positionne à mi-chemin entre Hurlements et La Mouche

Ce n’est qu’au moment de la seconde scène de transformation que le spectateur voit enfin vraiment ce qui se passe. Deux choses nous frappent alors : la qualité des effets spéciaux de maquillage 100% live, sans le moindre recours aux effets numériques, et le parti pris de s’éloigner de l’imagerie séminale créée par Rick Baker et Rob Bottin pour se rapprocher un peu du concept de La Compagnie des Loups. Ici, l’homme ne se change pas à proprement parler en loup. C’est sa peau qui se déchire pour révéler la bête à l’intérieur de ses entrailles. Le processus s’apparente presque à une série de mues successives. De fait, Wolfcop nous offre l’une des métamorphoses les plus impressionnantes qu’on ait vues depuis celles – mythiques – des années 80.

Les super-pouvoirs du flic-garou

Toujours accro à l’alcool et aux donuts, notre « flic-garou » arbore dès lors un faciès proche du Fauve des X-Men. D’ailleurs, une fois qu’il réendosse sa tenue de policier, il se mue quasiment en super-héros et agit comme tel, faisant régner la justice grâce à ses nouvelles capacités surhumaines et relookant même sa voiture pour lui donner une allure plus bestiale, avec un logo W rouge vif sur le capot. Le film n’hésite donc pas à aller au bout de son concept dément, s’autorisant plusieurs écarts gore (le couteau dans l’œil en gros plan, le visage arraché à main nue, la décapitation à coup de griffes) et même une scène d’amour à la limite de la zoophilie ! Tant d’excès ne pouvaient rester sans suite. La sortie de Wolfcop 2 nous est donc annoncée dès le générique de fin, et sera effectivement distribuée deux ans plus tard.

© Gilles Penso

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