DJINNS (2010)

Hughes et Sandra Martin transportent les démons antiques de la mythologie arabe en pleine guerre d'Algérie

DJINNS

2010 – FRANCE

Réalisé par Hughes et Sandra Martin

Avec Grégoire Leprince-Ringuet, Thierry Frémont, Aurélien Wiik, Saïd Taghmaoui, Stéphane Debac, Cyril Raffaelli

THEMA DIABLE ET DEMONS

Mêler un argument purement fantastique, issu de l’imagerie colorée des contes des Mille et Une Nuits, à un contexte historique rigoureusement tangible, en l’occurrence la guerre d’Algérie : tel est le pari audacieux de Djinns, premier long-métrage d’Hugues et Sandra Martin. Nous sommes dans le désert algérien, en 1960. Une section de paras français a pour mission de retrouver un avion écrasé quelque part au milieu des dunes. Après quelques kilomètres d’errances dans le désert, l’épave est localisée et, comme on pouvait le craindre, n’abrite plus aucun survivant. En revanche, une mallette estampillée « Secret Défense » y est dénichée au milieu des cadavres desséchés. Soudain assaillie par un groupe de snipers locaux, l’escouade bat en retraite et trouve refuge dans une petite ville isolée et en partie abandonnée. La Gardienne des lieux tient à mettre en garde les nouveaux arrivants, mais c’est trop tard : ils ont réveillé les Djinns, redoutables esprits du désert…

L’une des premières qualités de Djinns est son casting, mixant habilement les chouchous du cinéma d’auteur français aux spécialistes de l’action musclée, les « petits jeunes » aux vétérans. Ainsi Grégoire Leprince-Ringuet, Cyril Raffaelli, Thierry Frémont, Aurélien Wiik ou Saïd Taghmaoui partagent-ils sans heurt l’affiche du film en un cocktail plutôt harmonieux. L’autre atout majeur du film est le soin apporté à sa mise en forme, tant du point de vue de l’atmosphère (décors, photographie, musique, ambiance générale) que de la mise en scène (la séquence tournée en 8 mm devant l’épave de l’avion et la fusillade qui lui succèdent sont deux moments forts du métrage, alternant sans préavis la légèreté et l’hypertension). Les intentions sont donc louables, mais l’intérêt finit par décroître dans la mesure où le sujet même du film finit par manquer cruellement d’intelligibilité.

La mauvaise conscience

Certes, l’idée d’un démon ancestral symbolisant la mauvaise conscience des soldats français enlisés dans un conflit absurde était excellente, et l’on s’étonne d’ailleurs que le cinéma américain ne l’ait pas plus tôt utilisée dans le contexte de la guerre du Vietnam. Mais toute la portée métaphorique du concept s’évapore face au laxisme caractérisant l’utilisation de l’élément fantastique. Car les créatures qui rampent sournoisement autour des protagonistes sans jamais interagir avec eux, le temps de deux ou trois séquences furtives, n’ont finalement pas beaucoup plus d’incidence scénaristique que le ridicule fantôme voltigeant autour de Sophie Marceau et Frédéric Diefenthal dans le triste Belphegor de Jean-Paul Salomé. D’autres carences, moins rédhibitoires, handicapent Djinns, notamment une certaine monotonie dans les péripéties du troisième acte, ainsi que le sérieux manque de consistance du « chef de commando » incarné par Saïd Taghmaoui. Voilà donc un projet qui démarre fort pour s’achever un peu chaotiquement, malgré de grandes ambitions (la séquence du cauchemar post-apocalyptique ou celle de l’attaque des scorpion sont assez frappantes) et une chute assez savoureuse. Le manque de moyens des jeunes réalisateurs et les nombreuses concessions auxquelles ils durent se plier expliquent probablement certaines déficiences qui s’atténueront peur-être à l’occasion d’un éventuel « director’s cut ».

© Gilles Penso

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PREDATORS (2010)

Ni remake, ni séquelle, cette variante sur le mythe créé par John McTiernan enchaîne d'efficaces séquences d'action mais oublie au passage toute profondeur

PREDATORS

2010 – USA

Réalisé par Nimrod Antal

Avec Adrien Brody, Topher Grace, Alice Braga, Walton Goggins, Oleg Taktarov, Laurence Fishburne, Danny Trejo

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA PREDATOR

Robert Rodriguez n’est certes pas le cinéaste le plus fin du monde, mais son hommage au cinéma d’horreur des années 70/80, Planète Terreur, était un véritable bijou cinéphilique. Le réalisateur hongrois Nimrod Antal, quant à lui, avait franchi la frontière hollywoodienne avec succès grâce à son suspense horrifique Motel redoutablement efficace. Savoir les deux hommes aux commandes d’un nouvel épisode de la saga Predator, le premier au poste de producteur, le second sur le fauteuil du réalisateur, avait de quoi laisser planer quelques espoirs, d’autant que Rodriguez et Antal n’ont jamais tari d’éloges sur le premier épisode de John McTiernan qu’ils semblent vénérer au plus haut point. A tel point, d’ailleurs, que Predators ne tient compte ni de Predator 2, ni des deux affligeants Alien vs. Predator pour mieux se concentrer sur le tout premier opus, qui semble être ici la référence absolue.

Le schéma narratif est a priori très similaire : un commando armé affronte des chasseurs extra-terrestres dans une jungle luxuriante. Mais le postulat de départ, lui, a beaucoup changé. A mi-chemin entre Cube et Lost, le prologue de Predators plonge en effet une dizaine de personnages qui ne se connaissent pas dans un lieu qui leur est tout autant étranger. Comment sont-ils arrivés dans cette forêt inhospitalière ? Pourquoi ? Qui se cache derrière cet enlèvement collectif ? Telles sont les interrogations mises en exergue dans la première partie prometteuse de Predators. Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, les protagonistes découvrent ce que les spectateurs ont deviné depuis longtemps : ils ont été kidnappés et largués sur une planète qui sert de terrain de chasse à des prédateurs extra-terrestres émules du comte Zaroff. A partir de là, Predators se contente hélas d’imiter maladroitement son illustre modèle sans jamais chercher à le transcender.

 

Adrien Brody se prend pour Arnold Schwarzenegger

Certes, les maquillages de Greg Nicotero reproduisent à merveille la créature du regretté Stan Winston, le compositeur John Debney imite note par note la partition originale d’Alan Silvestri (occupé semble-t-il par la bande originale de L’Agence Tous Risques) et même Adrien Brody se prend pour Arnold Schwarzenegger, mais la mayonnaise ne prend pas pour autant. A quoi bon vouloir prolonger un classique s’il s’agit simplement d’en reproduire servilement les mécanismes ? D’autant que Nimrod Antal et Robert Rodriguez semblent n’avoir retenu de Predator que sa cosmétique sans se soucier un seul instant des thématiques développées par John McTiernan, des complexes relations qu’il tissait entre l’homme et la nature et du manichéisme qu’il s’amusait à détourner. Comme en outre le scénario de cette suite/remake regorge d’incohérences et de coups de théâtre absurdes, que les comédiens ont laissé leur finesse au placard (mention spéciale à Laurence Fishburne dans le rôle le moins crédible de sa carrière) et que la jungle soi-disant extra-terrestre ressemble à une forêt américaine pas exotique pour un sou, Predators met en exergue séquence après séquence l’inutilité de sa mise en œuvre et présente finalement un seul véritable mérite : renforcer davantage notre attachement au chef d’œuvre matriciel de John McTiernan.

 

© Gilles Penso

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INCEPTION (2010)

Et si des agents secrets étaient capables de s'infiltrer dans les rêves pour manipuler les comportements ?

INCEPTION

2010 – USA

Réalisé par Christopher Nolan

Avec Leonardo di Caprio, Ken Watanabe, Joseph Gordon-Levitt, Marion Cotillard, Ellen Page, Tom Hardy, Cillian Murphy, Dileep Rao, Tom Berenger, Pete Postelthwaite, Michael Caine, Lukas Haas, Tai-Li Lee, Magnus Nolan

THEMA RÊVES I ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Christopher Nolan n’est pas le genre de réalisateur à prôner la facilité et les sujets légers. Même lorsqu’il s’approprie le travail des autres à l’occasion d’un remake (Insomnia), de l’adaptation d’un roman (Le Prestige) ou de la relecture d’un comic book populaire (Batman Begins, The Dark Knight), Nolan est capable d’insuffler à ses œuvres une noirceur, une complexité et une profondeur extrêmement personnelles. Avec Inception, il s’attaque pour la première fois depuis douze ans à un sujet 100% original, et le résultat dépasse toutes les espérances. Mixage incroyable entre un épisode de Mission impossible et le thriller paranormal Dreamscape de Joseph Ruben, le scénario d’Inception est un passionnant casse-tête chinois qui sollicite la participation active des spectateurs. En ce sens, cette expérience nous rappelle celle de Memento qui, lui aussi, ne pouvait s’apprécier qu’en s’immergeant corps et âme dans les méandres d’un scénario incroyablement tortueux. Et comme entre-temps Nolan a su séduire le public le plus large grâce à des blockbusters d’une grande intelligence, les studios lui font les yeux doux en lui allouant de confortables budgets. Grâce aux 200 millions de dollars mis ici à sa disposition, il peut donner corps à ses folles idées visuelles, n’hésitant jamais à recourir aux effets spéciaux les plus spectaculaires et aux scènes d’action les plus mouvementées pour mieux nourrir les réflexions soulevées par son récit.

Leonardo di Caprio incarne Dom Cobb, un espion qui sait s’introduire dans les rêves d’autrui afin de voler les secrets les plus intimes en toute impunité. Cobb est très convoité pour ses talents, mais c’est aussi un fugitif recherché par les autorités du monde entier. Pour se racheter une conduite, il accepte une dernière mission qui n’a pas pour objet de voler une idée mais au contraire d’en implanter une dans l’esprit de quelqu’un… « La suggestion consiste à faire dans l’esprit des autres une petite incision où l’on met une idée à soi », écrivait Victor Hugo. Tel est exactement l’objet de la mission du héros d’Inception, et c’est là que réside tout le sel de ce scénario à tiroirs. Car pour pouvoir manipuler le rêveur et pratiquer cette « incision » psychologique, Cobb va devoir enchâsser plusieurs rêves les uns dans les autres, chacun se soumettant à des règles spatio-temporelles différentes.

Entre Dreamscape et Mission Impossible

Bien vite, le film devient vertigineux, les règles établies dès le prologue prenant une dimension inattendue en cours de métrage. Il est d’ailleurs étonnant de voir avec quelle facilité les spectateurs acceptent l’argument science-fictionnel initial, pourtant particulièrement insolite. C’est là toute la finesse de Christopher Nolan, soucieux de traiter son sujet sous l’angle le plus réaliste possible et s’attachant avant tout à ses personnages et à leurs tourments. D’où le choix d’un casting extrêmement judicieux où les acteurs vedettes s’effacent derrière leurs protagonistes et où quelques guest stars savoureuses comme Michael Caine, Pete Postletwaite ou le trop rare Tom Berenger nous offrent d’extraordinaires prestations. Passionnant de la première à la dernière minute, Inception est un spectacle inoubliable… Peut-être le meilleur film d’un réalisateur d’exception arrivé ici au sommet de son art.

 

© Gilles Penso 

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LE LIVRE D’ELI (2009)

Denzel Washington promène sa silhouette charismatique dans ce film post-apocalyptique qui cache bien son jeu

THE BOOK OF ELI

2001 – USA

Réalisé par Albert et Allen Hugues

Avec Denzel Washington, Gary Oldman, Mila Kunis, Jennifer Beals, Ray Stevenson, Malcolm McDowell, Michael Gambon

THEMA FUTUR

Les frères Hugues ne sont pas du genre à enchaîner les films comme on enfile des perles. Alors que certains réalisateurs boulimiques pondent un long-métrage tous les six mois, les duettistes ont attendu neuf ans avant de nous offrir Le Livre d’Eli, leur adaptation du comic book « From Hell » remontant au tout début des années 2000. Et il faut bien reconnaître que notre patience est sacrément récompensée, car cette fable post-apocalyptique désenchantée est un petit bijou ciselé avec minutie par deux cinéastes arrivés au sommet de leur art. Ravagée par une catastrophe qui semble trouver son origine dans la destruction de la couche d’ozone, la planète n’est plus qu’un désert jonché de ruines et de bandes rivales prêtes à s’entretuer pour survivre. C’est dans cet univers voisin de celui de la saga Mad Max qu’erre Eli, personnage solitaire et taciturne auquel l’impérial Denzel Washington prête son charisme imperturbable avec la même portée iconique que jadis Mel Gibson dans l’Australie futuriste imaginée par George Miller. Mais Eli ne se déplace pas dans une voiture customisée, pas plus qu’il ne guette les litres d’essence en voie de disparition. Marchant inlassablement vers le nord depuis de nombreuses années, il protège le dernier exemplaire de la bible encore en circulation, en quête d’un sanctuaire énigmatique. Ses pas le mènent dans l’ancienne Californie, revenue au temps du Far West sous la domination du redoutable Carnegie (Gary Oldman) qui rêve justement de mettre la main sur le livre sacré.

Le Livre d’Eli serait-il donc un acte de foi sur pellicule, un sermon judéo-chrétien adressé à tous les mécréants dans l’espoir de les remettre sur le droit chemin de la parole divine ? Le Mel Gibson de La Passion du Christ viendrait-il s’immiscer lui aussi dans les influences des frères Hugues ? Pas vraiment. La Bible n’est ici qu’un prétexte, ou plutôt une métaphore de la culture et de l’esprit érodés par des décennies de barbarie. C’est sans doute la raison pour laquelle les dernières minutes du film, après nous avoir réservé une surprise de taille, semblent vouloir faire directement écho au final de Fahrenheit 451, où les livres prohibés donnaient naissance à des « hommes livres », véritables bibliothèques humaines d’une folle poésie.

La traversée du désert

Mais avant d’atteindre cet épilogue emphatique, Le Livre d’Eli nous réserve son lot de séquences somptueusement graphiques, qu’on croirait tout droit issues des cases d’une bande dessinée. Le désert filmé au Nouveau Mexique et retouché numériquement y est magnifié, la figure de guerrier campée par Denzel Washington atteint une dimension surhumaine lorsqu’Eli, dans un magnifique contre-jour, abat un à un ses assaillants avec une dextérité sauvage qui coupe le souffle… Et que dire de cet incroyable plan séquence digne d’Alfonso Cuaron au cours duquel la caméra suit les projectiles que Carnegie et ses hommes lancent à l’assaut de la vieille bicoque où les fugitifs ont trouvé refuge ? Aux confluents du film d’action, du western, du récit futuriste et du conte initiatique, Le Livre d’Eli se déguste sans modération, au rythme des pas opiniâtres de son inébranlable héros.

 

© Gilles Penso

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THE CRAZIES (2010)

Un remake de La Nuit des fous vivants de George Romero, aux allures de western moderne

THE CRAZIES

2010 – USA

Réalisé par Breck Eisner

Avec Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Joe Anderson, Danielle Panabaker, Christie Lynn Smith, Brett Rickaby, Preston Bailey

THEMA MUTATIONS

Grâce à L’Armée des Morts et à ses propres Land of the Dead et Diary of the Dead, George Romero est revenu sur le devant de la scène et suscite les passions des cinéphiles. Ses films de zombies ayant été imités, plagiés, reproduits et usés jusqu’à la corde, c’est à une autre de ses œuvres que se sont intéressés les producteurs Michael Aguilar et Dean Georgaris : The Crazies, sorti en nos contrées sous le titre opportuniste de La Nuit des fous vivants. Si les cadavres ambulants ne sont pas ici de la partie, les motifs chers à Romero sont plus que jamais prégnants, notamment l’opposition des scientifiques et de l’armée, le dépassement des autorités politiques et les réactions de la population face à une menace qui vient de l’intérieur. « Lorsque George Romero réalisa The Crazies, l’Amérique était encore dans l’ombre de la guerre du Vietnam », explique Breck Eisner, à qui échut la responsabilité de diriger le remake. « Son film se positionnait politiquement par rapport au rôle de l’armée et du gouvernement dans cette guerre. Ma version s’inscrit dans l’après 11 septembre 2001, dans la foulée du monde de George Bush, un monde de guerres injustes où l’armée est chargée d’effacer par la force les erreurs du gouvernement. » (1)

Soucieux de préserver le discours politique cher au père de La Nuit des Morts-Vivants, Eisner raconte ainsi l’histoire d’une petite ville tranquille du Middle-West frappée par un mal étrange. Peu à peu, les habitants se transforment en fous dangereux avides de meurtres. Alors que la population cède à la panique, un shérif tente de protéger ceux qui ne sont pas encore contaminés en attendant les renforts. Or l’armée n’a qu’un seul objectif en tête : mettre la ville en quarantaine et exécuter tous les contrevenants… Avec son premier long-métrage, Sahara, Breck Eisner avait démontré son savoir-faire technique et sa maîtrise des séquences d’action, mais le scénario médiocre de ce sous-Indiana Jones ne lui permettait guère de faire des étincelles. Conscient de cet état de fait, le réalisateur s’implique ici dans l’écriture du scénario et choisit de modifier le point de vue initialement adopté par Romero, qui consistait à s’intéresser autant aux habitants qu’aux militaires.

Et si la folie était contagieuse ?

« Ce genre de récit nécessite une narration serrée, et chaque minute passée avec les personnages principaux est précieuse pour que les spectateurs puissent s’attacher à eux », explique-t-il. « C’est pour cette raison que j’ai écarté le point de vue des militaires. » (2) Constellé de séquences de suspense éprouvantes et particulièrement originales (l’attaque dans le lave-auto, l’intervention terrifiante de l’homme à la fourche), The Crazies embrasse dans un format Scope magnifique les vastes panoramas de la Georgie et de l’Iowa et s’impose bien vite comme un western moderne mâtiné d’horreur. « L’acteur principal Timothy Olyphant est filmé comme un cowboy », confirme Eisner. « Et c’est exactement ce que son personnage est devenu : un shérif s’efforçant de faire encore régner la loi dans une ville perdue au milieu de nulle part. » (3) Bref, voilà un remake de haute tenue qui redonne un coup de jeune à son modèle et exploite à merveille son inquiétant postulat : que se passerait-il si la folie était contagieuse ?

 

(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en avril 2010

 

© Gilles Penso

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PRINCE OF PERSIA, LES SABLES DU TEMPS (2010)

L'adaptation sans saveur d'un jeu vidéo très populaire, malgré la présence charismatique de Jake Gyllenhaal

PRINCE OF PERSIA : SANDS OF TIME

2010 – USA

Réalisé par Mike Newell

Avec Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley, Alfred Molina, Steve Toussaint, Toby Kebbell, Richard Coyle

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Prince of Persia est un bon exemple de la politique générale des studios hollywoodiens, bien plus portés sur l’exploitation de franchises et de marques que sur la valorisation de sujets nouveaux et originaux. La source d’inspiration provient ici d’une série de jeux vidéo très populaires (créés à partir de 1989 par Jordan Mechner), et l’on sent bien que Jerry Bruckheimer et le studio Disney tentent de reproduire le succès de la trilogie Pirates des Caraïbes. La plupart des ingrédients idoines ont été minutieusement réunis : un cadre exotique propice à l’aventure, une légende au caractère ouvertement fantastique, un héros sympathique et décalé, une héroïne qui allie la beauté à la force de caractère, un antagoniste machiavélique jusqu’à la caricature, des faire-valoir blagueurs, des combats, des poursuites… Bref, c’est un véritable catalogue auquel manque hélas l’essentiel : la personnalité et la vision d’un artiste. Car Mike Newell, réalisateur touche à tout au parcours pour le moins éclectique (La Malédiction de la vallée des rois, Quatre mariages et un enterrement, Harry Potter et la coupe de feu) se contente ici de satisfaire les exigences formatées de son tout puissant producteur sans imprimer au métrage le moindre caractère.

Dans un total contre-emploi, Jake Gyllenhaal (Jarhead, Le Jour d’après) incarne Dastan, un prince rebelle contraint d’unir ses forces avec la belle princesse Tamina (Gemma Arterton, Le Choc des Titans) pour protéger une dague antique capable de libérer les sables du temps et d’inverser le cours des événements. Voilà pour l’argument narratif, qui se contente d’aligner bon nombre de clichés en cherchant au passage à reproduire plusieurs motifs du Seigneur des Anneaux. Comment interpréter autrement cette quête qui consiste à ramener l’objet magique dans son berceau originel pour qu’il ne tombe pas entre de mauvaises mains, ou l’intervention de ces chevaliers noirs (les « Hassansins ») aux pouvoirs maléfiques et aux allures de Nazguls ?

Une aventure qui manque singulièrement de magie

L’imagerie du Aladdin de Disney semble également inspirer le film (notamment lors des premières courses-poursuites acrobatiques sur les toits de la ville), ce qui semble logiquement marquer une sorte de retour aux sources. Mais on aurait justement aimé que ce Prince of Persia se laisse plus volontiers imprégner de la magie des contes des Mille et Une Nuits, riches en créatures féeriques et en prodiges surnaturels. Or nous sommes bien loin du Voleur de Bagdad ou du 7ème voyage de Sinbad, Brukheimer et ses scénaristes traitant l’argument fantastique avec désinvolture pour mieux se concentrer sur des séquences d’action répétitives (au cours desquelles Newell abuse jusqu’à l’indigestion des altérations de cadence de prise de vue façon Matrix) et sur une romance en papier mâché. Certes, Gemma Arterton est une délicieuse princesse déchue, mais sa beauté exotique ne suffit pas à rendre consistant son personnage archétypal, pas plus que les sourires cabotins de Jake Gyllenhaal et sa musculature fraîchement acquise n’en font un héros épique digne de ce nom.

© Gilles Penso

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INFECTÉS (2010)

Un road movie intimiste sur fond d'une pandémie planétaire qui décime peu à peu toute la population…

CARRIERS

2010 – USA

Réalisé par David et Alex Pastor

Avec Lou Taylor Puci, Chris Pine, Piper Perabo, Emily VanCamp, Christopher Meloni, Kiernan Shipka, Ron McClary, Mark Moses

THEMA CATASTROPHES I MUTATIONS

Depuis le choc que Danny Boyle nous asséna avec 28 jours plus tard, les contaminés n’en finissent plus d’envahir les écrans. Mais Infectés se démarque de cette cohorte contagieuse par la teneur de son propos et sa tonalité générale. Au lieu d’opter pour la surenchère, Alex et David Pastor, qui réalisent là leur premier long-métrage, évacuent toute référence à George Romero et Richard Matheson pour nous offrir un « road movie post-apocalyptique intimiste ». Les duettistes ont tout de même une influence cinématographique apparente : Mad Max 2 auquel ils rendent hommage dès les premières minutes par l’entremise du tag « The Road Warrior » ornant fièrement le capot de la voiture des héros.

Lorsqu’Infectés commence, un virus mortel s’est déjà installé partout. L’intrigue se centre donc sans préambule sur deux jeunes couples taillant la route en quête d’essence, de nourriture et d’un éden hypothétique. Chris Pine et Lou Taylor Pucci incarnent Brian et Danny, deux frères extrêmement dissemblables mais liés par une forte complicité, comme en témoignent ces extraits de films super 8 évoquant furtivement une enfance heureuse et désinvolte. Leurs compagnes d’infortune sont interprétées par Piper Perabo et Emily VanCamp, deux filles de générations et de caractères divergents, dont la personnalité va progressivement s’affirmer face à l’adversité. C’est sur une plage du golfe du Mexique, celle où Brian et Danny vécurent leurs vacances insouciantes, que les quatre jeunes gens comptent couler des jours paisibles en attendant une éradication présumée du fléau. Leur route sera semée de rencontres imprévues et de choix qui risquent de les marquer à tout jamais.

La monstruosité des survivants

Aucun monstre ne vient hanter Infectés, les gens frappés par le virus n’étant que de tristes victimes condamnées à se décomposer lentement dans d’atroces souffrances. Le schéma habituel du film de zombies n’est donc pas de mise. La monstruosité est pourtant omniprésente dans le métrage, à travers le comportement qu’adoptent les survivants – souvent à contrecœur – dans l’espoir souvent vain d’attiser le plus longtemps possible l’étincelle de leur sinistre existence. Voilà toute la richesse et la complexité de cette remarquable première œuvre, qui s’affirme comme un véritable coup de maître. Dans Infectés, la menace réside en chacun de nous, non sous forme d’une mutation ou d’une métamorphose incontrôlable, mais via un instinct de survie bafouant allégrement tout code moral. La culpabilité, l’hypocrisie, l’égoïsme, le sens du sacrifice, les crises de conscience sont au cœur d’un récit désespérément universel. Pourtant, Infectés ne se complaît pas dans la noirceur ou le misérabilisme. La dynamique du « road movie » insuffle au métrage une énergie positive qui ne le prive jamais de ses vertus divertissantes. Les kilomètres défilent donc à travers le désert, tandis que l’innocence des protagonistes s’estompe et que leurs liens s’étiolent. Infectés est aussi le portrait désenchanté d’un couple fraternel partagé entre la connivence et les discordances, le réalisme de leurs relations ayant probablement été alimenté par les souvenirs communs des deux réalisateurs.

 

© Gilles Penso

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FREDDY, LES GRIFFES DE LA NUIT (2010)

Quelques bonnes idées mais un résultat globalement décevant pour ce remake parfaitement facultatif

A NIGHTMARE ON ELM STREET

2010 – USA

Réalisé par Samuel Beyer

Avec Jackie Earle Haley, Kyle Gallner, Rooney Mara, Katie Cassidy, Thomas Dekker, Kellan Lutz, Clancy Brown

THEMA TUEURS I RÊVES I SAGA FREDDY KRUEGER

L’initiative d’un remake des Griffes de la nuit pouvait sembler incongrue, mais après les excellentes relectures de La Colline a des yeux par Alexandre Aja et La Dernière maison sur la gauche par Denis Illiadis, la renaissance d’un autre classique de Wes Craven pouvait s’avérer prometteuse. L’idée d’une préquelle effleura un moment les producteurs du film (Michael Bay, Andrew Form et Brad Fuller), jusqu’à ce qu’ils ne se rabattent sur un remake plus traditionnel reprenant dans les grandes lignes la trame et les personnages des Griffes de la nuit. Nous sommes dans la ville de Springwood, et plusieurs adolescents sont en proie à des rêves sinistres dans lesquels sévit un grand brûlé armé de griffes acérées. Lorsque l’un de ces lycéens tourmentés meurt égorgé dans son sommeil, la panique s’empare du voisinage. Ce n’est évidemment que le premier d’une sanglante série. Nancy Holbrook (Rooney Mara) décide de mener sa propre enquête, persuadée que sa mère en sait bien plus que ce qu’elle n’ose dire…

Les fans inconditionnels de Robert Englund risquent fort d’être déconcertés par le nouveau look du croquemitaine. Désormais incarné par Jackie Earle Haley (mémorable sous le masque de Rorschach dans Watchmen), il arbore un faciès moins grimaçant et plus proche de l’aspect d’un homme gravement brûlé, sous les bons auspices du maquilleur Andrew Clement (le Star Trek de J.J. Abrams, la série Fringe). Cette approche « médicalement crédible » se défend, mais fait perdre au personnage une grande partie de son expressivité et de son caractère iconique. Mais c’est probablement l’histoire du tueur elle-même qui fera déchanter la plupart des spectateurs. Oublié le tueur d’enfants né de l’union contre-nature d’une infirmière avec une centaine de malades mentaux dans une institution psychiatrique. Ce Freddy là est l’ancien jardinier d’une école maternelle, pédophile à ses heures, ayant subi le courroux de parents révoltés. Une fois de plus, cette quête de réalisme, pas inintéressante en soi, finit par banaliser le monstre. Sans aller jusqu’aux délires des derniers épisodes de la saga, ces nouvelles Griffes de la nuit auraient sans doute mérité un peu plus d’audace et de panache.

L'héritage de la culpabilité

Mais le film de Samuel Beyer (spécialisé jusqu’alors dans la pub et les clips) n’a rien d’honteux. Les séquences de suspense fonctionnent à merveille, les cauchemars et les morts brutales qui en découlent sont mis en scène avec efficacité, et le script sait préserver les thèmes majeurs développés dans le film original : les adolescents héritant du mensonge et de la culpabilité de leurs parents, l’accès via le rêve à d’autres niveaux de conscience, les conséquences comportementales d’une privation prolongée de sommeil… En outre, les scénaristes apportent un élément narratif nouveau : les micro-siestes, qui frappent les protagonistes sans préavis et qui érodent les frontières entre le rêve et la réalité. Bref, si cette relecture n’a rien de bien révolutionnaire, elle n’entache pas spécialement le mythe créé par Wes Craven, surtout en regard des nombreuses séquelles dont furent affublées Les Griffes de la nuit depuis le milieu des années 80.

 

© Gilles Penso

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FREDDY SORT DE LA NUIT (1994)

Déçu de voir son croquemitaine se transformer peu à peu en clown caricatural, Wes Craven décide de reprendre en main la franchise Freddy Krueger

WES CRAVEN’S NEW NIGHTMARE

1994 – USA

Réalisé par Wes Craven

Avec Heather Langenkamp, Robert Englund, Miko Hughes, Wes Craven, John Saxon, Robert Shaye

THEMA TUEURS I RÊVES I SAGA FREDDY KRUEGER WES CRAVEN

Dix ans après la naissance de Freddy Krueger, Wes Craven décide de le ressusciter lui-même en mettant en scène cette suite au titre éloquent : Wes Craven’s New Nightmare. Le résultat s’avère déroutant, car, plus qu’une séquelle, il s’agit d’une relecture du mythe sur un autre niveau. « Peut-être la plupart des gens n’ont-ils vu dans Les Griffes de la nuit qu’un simple film d’horreur mettant en scène une fille qui refuse de dormir ! », avoue le réalisateur « Toujours est-il que Freddy Krueger, que j’ai conçu comme un symbole de nos différents niveaux de conscience, s’est transformé au fil des films en simple croquemitaine anonyme. Voilà pourquoi j’ai tenu à réaliser le dernier film de la série, afin de revenir à l’idée originale. » (1) Ici, Heather Langenkamp, Robert Englund, John Saxon et Craven lui-même jouent leur propre rôle, au fil d’un exercice de mise en abîme assez audacieux. En effet, par une contorsion vertigineuse du scénario, les personnages y vivent des événements qui sont censés déjà avoir été rédigés dans un script.

Ainsi, lorsque le film commence, nous apprenons que Freddy est mort une bonne fois pour toutes. C’est en tout cas ce que pensent les acteurs, l’auteur et le producteur de cette série à succès. Pour l’actrice Heather Langenkamp, Les Griffes de la nuit ne représente plus qu’un souvenir, jusqu’à ce que cauchemars et phénomènes paranormaux ne troublent sa vie quotidienne. Robert Englund, interprète de Freddy, lui parle de l’intention des producteurs de tourner un nouvel épisode que Wes Craven serait en train d’écrire. Or elle apprend que le réalisateur refait lui aussi des cauchemars, comme si Freddy était en train de s’insinuer dans la réalité de ses créateurs. Le film s’amuse ainsi avec l’icône qu’est devenue le croquemitaine, véritable partie intégrante de la culture populaire depuis le milieu des années 80. « Tous les enfants savent qui est Freddy », déclare Heather Langenkamp au cours du film. « Il est comme le Père Noël… ou comme King Kong ».

« Il est comme le Père Noël… ou comme King Kong »

Si le miracle des Griffes de la nuit n’est pas réitéré, force nous est de constater que ce nouveau cauchemar surpasse sans trop de difficultés les cinq précédents. Cette supériorité s’explique par une approche nouvelle du concept, conçue un peu comme une revanche à l’encontre d’une franchise ayant échappé à son instigateur. Ici, Craven nous affirme clairement que tout ce que nous avions vu jusqu’à présent n’était que de la fiction, et que la réalité est bien pire. Et de fait, les crises de Dylan, le fils de l’héroïne, s’avèrent plus terrifiantes que tous les cauchemars des épisodes précédents. Quant à Freddy, maquillé par son créateur David Miller, il bénéficie d’un nouveau look, avec un visage s’éloignant du design de Kevin Yagher et des griffes greffées à une main squelettique. Aux côtés d’Heather Langenkamp, il revisite à sa manière le motif de la Belle et la Bête. « Je crois profondément que les contraires s’attirent, et que le pouvoir de la Bête est complémentaire de celui de la Belle », nous dit la comédienne à ce propos. « Malgré les apparences, ils sont parfaitement assortis. C’est le cas de Freddy et Nancy. Il a le pouvoir de l’effrayer, mais elle a le pouvoir d’affronter ses propres peurs. Wes Craven insistait beaucoup sur cette notion. Selon lui, notre plus grande force était de pouvoir faire face aux événements et à l’adversité. Si l’on s’enfuit, on a perdu. Face à la Bête, la Belle doit s’affirmer et faire front. » (2) Même si le discours « méta » de Wes Craven peut sembler prétentieux et quelque peu réactionnaire, il est difficile de ne pas partager son constat amer sur la destruction d’un mythe passionnant pour de banales raisons commerciales.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en octobre 2005

(2) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2019

 

© Gilles Penso

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FREDDY 5 : L’ENFANT DU CAUCHEMAR (1989)

Un cinquième épisode plus sombre que le précédent dans lequel Freddy s'apprête à devenir papa d'un joli bébé monstre !

A NIGHTMARE ON ELM STREET 5 – THE DREAM CHILD

1989 – USA

Réalisé par Stephen Hopkins

Avec Robert Englund, Lisa Wilcox, Erika Anderson, Valorie Armstrong, Michael Ashton, Beatrice Boepple

THEMA TUEURS I RÊVES I SAGA FREDDY KRUEGER

Même si elles ne présentent généralement pas beaucoup plus d’intérêt narratif que celles de Vendredi 13 ou de La Nuit des masques, les séquelles des Griffes de la nuit auront au moins eu deux mérites indiscutables. Le premier est d’avoir servi de starting-block à plusieurs metteurs en scène talentueux ayant pu par la suite diriger de réjouissants blockbusters. Ainsi, après Jack Sholder (Hidden), Chuck Russell (The Mask) et Renny Harlin (Die Hard 2), c’est au tour de Stephen Hopkins, futur réalisateur de Predator 2, de s’attaquer au mythe Freddy Krueger. Le second mérite de la saga d’Elm Street est d’avoir donné libre cours à l’imagination de nombreux créateurs d’effets spéciaux, leurs performances représentant l’intérêt majeur de ces films au cours desquels, avouons-le, on s’ennuie ferme entre deux scènes de cauchemar. Freddy 5 : l’Enfant du Cauchemar se situe juste après Le Cauchemar de Freddy, dont il reprend la protagoniste principale Alice Johnson (Lisa Wilcox).

Ce cinquième opus se veut plus sérieux, voire gothique, en imaginant que le tueur au pull rayé cherche à hanter les rêves du bébé qui sommeille dans le ventre de la jeune fille. Ses projets consistent à renaître dans le monde des vivants à travers ce futur nouveau-né. Pour empêcher la concrétisation d’une telle aberration – qui nous vaut le slogan « enfin papa ! » sur l’affiche du film – une seule personne semble requise : la propre mère de Freddy. Hélas, celle-ci a passé l’arme à gauche depuis belle lurette. La vérité sur la naissance de ce psychopathe griffu nous est alors révélée dans toute sa folie : Freddy est le fruit du viol collectif d’une infirmière par une centaine de malades mentaux dans une institution psychiatrique !

« Enfin papa ! »

Pour donner corps au scénario de Leslie Bohem (futur auteur des peu glorieux Daylight et Le Pic de Dante), une impressionnante armada de maquilleurs, de maquettistes, d’animateurs et d’artistes divers concocte des séquences d’effets spéciaux une fois de plus excessives, pour que les téléspectateurs familiers avec Les Cauchemars de Freddy (extension télévisée de la saga amorcée en 1988) puissent bénéficier sur grand écran d’un spectacle bien plus impressionnant. Les cauchemars rivalisent donc d’outrance : jeune homme fusionnant avec sa moto pour se muer en créature bio-mécanique, fan de comic book propulsé dans une bande dessinée grandeur nature, adolescente boulimique dont le visage enfle démesurément, décor vertigineux orné d’escaliers sens dessus dessous à la MC Escher, fœtus qui arbore le visage grimaçant de Freddy… Fait original : ici, chaque cauchemar est pris en charge par une compagnie d’effets spéciaux distincte, comme s’il s’agissait de petits films autonomes. Or c’est justement là que le bât blesse. En juxtaposant les idées et les visions originales au lieu de les harmoniser au sein d’une structure narrative digne de ce nom, Freddy 5 préfère l’accumulation à la construction et ne parvient donc jamais à captiver, son rythme global s’avérant souvent défaillant et chaotique. Sans doute les délais impossibles imposés à Hopkins – quatre semaines de tournage et quatre semaines de montage – sont-ils en partie responsable d’un résultat si bancal.

 

© Gilles Penso  

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