Voyages dans l’espace, voyages dans le temps, cryogénisation, base lunaire, clones, robots féminins… Tout ce que le cinéma d’espionnage pulp comporte d’éléments science-fictionnels délirants est passé à la moulinette dans la trilogie Austin Powers qui, en pleine période 007 / Pierce Brosnan, décide de revenir aux sources de la franchise James Bond pour parodier la période sixties avec un sens du mimétisme étonnant. Si Jay Roach est le réalisateur des trois films, la vraie force créatrice de cette mini-saga est Mike Myers, omniprésent des deux côtés de la caméra.
C’est pendant qu’ils travaillent ensemble sur les films éducatifs de la US Navy que les scénaristes S.S. Wilson et Brent Maddock développent l’idée de Tremors. La vision des dunes désertiques leur inspire une histoire de vers géants attaquant la population. Réalisé par Ron Underwood, Tremors prend les allures d’un western moderne alternant l’horreur, le suspense et la comédie. Emporté par le charisme de Kevin Bacon et Fred Ward, ce sympathique “monster movie” remporte un succès honorable et donne naissance à une longue saga conçue tour à tour pour le grand et le petit écran.
Imaginé par Victor Salva, le Creeper est un monstre démoniaque qui s’éveille tous les 23 ans et imite l’apparence humaine pour massacrer tous ceux qui ont le malheur de croiser sa route pendant 23 jours sanglants. Le premier film qui le met en scène, produit par Francis Ford Coppola et distribué en 2001, est le point de départ d’une franchise inégale aux multiples rebondissements.
En s’inspirant d’un concept imaginé par Céline et Patrice Garcia, Luc Besson publie en 2002 une série de romans fantastiques pour enfants s’attachant à un jeune garçon transporté dans un univers miniature où lui-même change de morphologie pour se muer en Minimoy. Quatre ans plus tard, Besson porte à l’écran son héros au sein d’un long-métrage mixte mêlant les prises de vues réelles et l’animation (confiée aux bons soins de l’équipe de Buf). Le succès d’Arthur et les Minimoys entraînera deux suites… et plus tard une déclinaison horrifique improbable.
Le film d’horreur de Noël est devenu quasiment un sous-genre à part entière, et le premier Douce nuit sanglante nuit en est une sorte de mètre étalon, même s’il n’est pas le premier à aborder le thème du tueur psychopathe costumé en Santa Claus (il fut notamment précédé par Christmas Evil quatre ans plus tôt). Ce premier film marquant, qui n’hésite pas à profaner violemment toute l’imagerie sainte liée aux fêtes de fin d’année, a donné naissance à une franchise multiforme dont chaque épisode a tendance à s’éloigner un peu plus du long-métrage original pour partir explorer d’autres voies… pour le meilleur ou pour le pire !
C’est presque une obsession pour le scénariste et réalisateur Damien Leone. Ce clown muet, blagueur, inquiétant, démoniaque, adepte de blagues macabres et d’horribles mutilations hante la grande majorité de son œuvre. Il fait ses premiers pas dans les courts-métrages The 9th Circle, en 2008, puis Terrifier, en 2011. Le film à sketches All Hallow’s Eve réunit ces deux films courts et devient donc le premier long-métrage consacré à cet affreux émule du Pennywise de Stephen King. Suivront deux longs-métrages très remarqués : Terrifier et Terrifier 2. Depuis, Art est entré au panthéon des croquemitaines les plus appréciés – et les plus redoutés – de sa génération…
C’est en visitant un zoo que l’écrivain français Pierre Boulle développe l’idée d’un récit qui inverserait les rôles de l’homme et du singe. Que se passerait-il si les gorilles étaient les gardiens et les humains derrière les barreaux ? Partant de ce postulat, Boulle finit par écrire l’un des romans de science-fiction les plus déstabilisants et les plus importants de son époque. Publié en 1963, “La Planète des singes” devient un film cinq ans plus tard, sous l’égide du studio 20th Century Fox. Revisitée par Rod Serling, créateur de La Quatrième dimension, l’intrigue s’achève sur un coup de théâtre entré dans toutes les mémoires. Quatre longs-métrages suivront, bouclant la boucle d’un gigantesque paradoxe temporel. Après la série TV des années 70 et l’essai mitigé réalisé par Tim Burton en 2001, la saga redémarre sous un angle modernisé et fascinant en 2011, preuve que les singes parlants ont la vie dure !
Grand passionné des films de monstres du studio Universal, admirateur sans borne de Lon Chaney Jr et de son interprétation du maudit Larry Talbot dans Le Loup-garou et ses suites, l’acteur espagnol Jacinto Molina décide un jour d’adopter le pseudonyme germanisant de Paul Naschy et de devenir à son tour une star locale du cinéma d’épouvante. Son personnage fétiche sera Waldemar Daninsky, un noble polonais mordu en pleine nuit par le lycanthrope Imre Wolfstein et désormais condamné à se transformer en loup-garou. Une douzaine de films le mettront en vedette sous le maquillage bestial de Daninsky, au fil d’intrigues toutes plus rocambolesques et excentriques les unes que les autres.
En se laissant doublement influencer par le cinéma d’horreur des années 70 – Massacre à la tronçonneuse en tête – et les “monster movies” classiques des studios Universal, le musicien Rob Zombie passe à la mise en scène en créant de toutes pièces la famille Firefly, de joyeux dégénérés aux instincts psychopathes quelque part à mi-chemin entre les Freaks de Tod Browning et la secte de Charles Manson. À ce jour, trois films aux tonalités bien distinctes leur ont été consacrés, tous sous la direction de Zombie.
En 1996, le réalisateur Wes Craven et le scénariste Kevin Williamson décident de redonner un coup de fouet au slasher, sous-genre du cinéma d’horreur ayant connu son heure de gloire dans les années 80, en en proposant une relecture post-moderne. Leur approche novatrice permet de transformer les spectateurs en complices, d’autant que les protagonistes eux-mêmes sont familiers avec les codes du cinéma de genre. Ainsi est né le phénomène Scream, décliné depuis sur le grand et le petit écran.