THE WIZ (1978)

Une version blaxploitation du Magicien d'Oz avec Diana Ross en Dorothy et Michael Jackson en épouvantail

THE WIZ

1978 – USA

Réalisé par Sidney Lumet

Avec Diana Ross, Michael Jackson, Richard Pryor, Nipsey Russell, Ted Ross

THEMA CONTES

Alors que le phénomène blaxploitation était à son apogée, le producteur Ken Harper imagina une nouvelle version du « Magicien d’Oz » destinée aux planches de Broadway. Modernisé, paré d’une distribution entièrement noire, le spectacle The Wiz : The Super Soul Musical the Wonderful Wizard of Oz s’inaugura en 1975 et connut un tel succès qu’il resta à l’affiche pendant quatre années consécutives. Pour l’inévitable adaptation cinématographique de cette comédie musicale, la mise en scène échut au vétéran Sidney Lumet et le budget grimpa à 24 millions de dollars, soit plus du double de celui de La Guerre des EtoilesThe Wiz démarre dans un cadre contemporain et réaliste. Autour du traditionnel repas de Thanksgiving, une famille s’apprête à déguster l’énorme dinde de circonstance tout en célébrant la venue d’un nouveau né. Un peu à l’écart de la liesse, Dorothy (Diana Ross), une maîtresse d’école de 24 ans, se plaint de n’avoir jamais rencontré l’amour. Elle suit un soir son chien Toto dans les rues enneigées de la ville. Là, une gigantesque tornade les emporte tous deux jusque dans un lieu étrange qui ressemble à une version onirique et caricaturale de New York. 

Or l’atterrissage de Dorothy a provoqué la mort accidentelle d’une maléfique sorcière, au risque de déclencher la colère de sa redoutable sœur Evillene. Désormais chaussée des souliers brillants de la défunte, la jeune femme va devoir retrouver le Mage qui règne sur Oz afin de pouvoir rentrer chez elle.  L’originalité de l’approche consiste principalement à remplacer les décors de forêt féeriques auxquels nous a habitué le classique de Victor Fleming par une jungle urbaine en décrépitude. Les murs délabrés y sont emplis de tags, des débris jonchent les sols, les grandes roues des parcs d’attraction abandonnés se dressent devant un ciel sinistre, les monuments déserts côtoient d’étranges immeubles art-déco, des taxis cartoonesques arpentent la fameuse route de brisques jaunes et, au loin, Emerald City se profile sous la forme familière de buildings new-yorkais.

Trop effrayant pour le enfants, trop simpliste pour les adultes…

D’étonnantes idées visuelles ponctuent le film, comme les graffitis qui se réveillent pour prendre vie, le personnage du lion peureux qui surgit hors d’une sculpture à son effigie, les statues en métal rouillé qui s’animent ou encore l’attaque de nos héros par le mobilier urbain du métro. Si la direction artistique et les maquillages étonnants de Stan Winston, alors en début de carrière, font mouche, le jeu excessif de Diana Ross, définitivement trop âgée pour le rôle, manque sérieusement de conviction. Trop effrayante pour les enfants mais trop simpliste pour les adultes, cette version bizarroïde du « Magicien d’Oz » ne trouve pas son public et sera un flop retentissant. En quelques moments inspirés, le film parvient pourtant à transporter ses spectateurs, notamment grâce à Michael Jackson qui s’avère émouvant sous la défroque de l’épouvantail naïf en quête de cerveau, et qui nous offre les meilleurs moments musicaux du film. Lorsque Diana Ross et lui arpentent la route de briques jaunes en entonnant le très énergisant « Ease on Down the Road », le film décolle et justifie – bien que temporairement – cette relecture disco du conte de L. Frank Baum.

 

© Gilles Penso

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CHEESEBURGER FILM SANDWICH (1987)

Une satire de la télévision américaine dirigée conjointement par cinq réalisateurs

AMAZON WOMEN ON THE MOON

1987 – USA

Réalisé par Joe Dante, Carl Gottlieb, Peter Horton, John Landis, Robert K. Weiss

Avec Carrie Fisher, Paul Bartel, Michelle Pfeiffer, Steve Forrest, Sybil Danning, Rosana Arquette, Steve Guttenberg, Henry Silva

THEMA CINEMA ET TELEVISION

Kentucky Fried Movie, le second long-métrage de John Landis, parodiait les programmes télévisés, leurs créateurs et leurs téléspectateurs, mais ne comportait pas vraiment d’élément fantastique. Co-réalisé par Landis, Joe Dante, Carl Gottlieb, Peter Horton et Robert K. Weiss, Amazon Women on the Moon reprend le même principe en mixant cette fois la comédie et la science-fiction. Pour assurer – un peu abusivement, avouons-le –  le lien entre les deux films, les distributeurs français ont titré le premier Hamburger Film Sandwich et celui-ci Cheeseburger Film Sandwich. Comme toujours lorsqu’il s’agit de sketches, le résultat est très inégal, alternant les pastiches franchement réussis et les farces lourdingues dignes d’un épisode de Benny Hill. On esquisse donc quelques sourires polis face à cet homme piégé dans son appartement, cette actrice porno qui se promène nue dans la rue, ce médecin qui perd un bébé ou ces funérailles qui virent au gala comique. Plus drôles, la fausse pub pour les perruques en moquette, le reportage sur les noirs qui swinguent comme des blancs (présenté par B.B. King), la séquence des « vidéo pirates » ou celle des préservatifs Titan rappellent les grandes heures du « Saturday Night Live ».

La science-fiction fait son apparition lorsqu’un vieux couple aussi sexy que les Bidochons découvre que leur nouvelle télécommande peut propulser le mari à l’intérieur des programmes télévisés, y compris dans un extrait du King Kong original. Ou lorsque ce fringuant célibataire (Steve Guttenberg) apprend l’existence d’un ordinateur que les femmes utilisent pour connaître très précisément le pedigree amoureux de leur prétendant. Ou encore dans cette improbable émission d’investigation où l’acteur Henry Silva, dans son propre rôle, nous affirme avec gravité que Jack l’éventreur n’était autre que le Monstre du Loch Ness (reconstitution à l’appui !). Sans compter ce remake hilarant de L’Homme Invisible dans lequel un homme, persuadé d’être aussi transparent que le héros d’H.G. Wells, se promène nu dans un pub, sous le regard blasé des clients.

Les Amazones de la Lune

Mais le vrai régal de cette anthologie est le segment titré « Amazon Women on the Moon », en référence directe à l’inénarrable Cat Women on the Moon. Soi-disant tourné dans les années 50, ce faux film qui s’égrène tout au long du métrage, entrecoupé d’autres sketches et de faux spots publicitaires, pioche dans l’imagerie du serial Flash Gordon et de Planète Interdite. Tout y est : le générique sur fond d’étoiles, la maquette de fusée suspendue par un fil, le décor du cockpit couvert de boutons et d’écrans de contrôle, le lézard géant qui surgit derrière les rochers, sans oublier les sautes d’image, les changements de bobine et la pellicule rayée. L’intrigue est une collection de clichés qui rappelle le travail du trio ZAZ (co-scénaristes avec John Landis de Hamburger Fim Sandwich, justement) et le réalisateur Robert K. Weiss accumule avec un plaisir évident tous les clins d’œil d’usage. Rien que pour ce savoureux segment à épisodes, Cheesburger Film Sandwich vaut largement le détour.

 

© Gilles Penso

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BARON BLOOD (1972)

Château sinistre, sorcellerie, secrets inavouables, tortures médiévales… Mario Bava réunit tous les ingrédients propices à un film d'horreur gothique à l'ancienne

GLO ORRORI DEL CASTELLO DI NOREMBERGA

1972 – ITALIE / ALLEMAGNE

Réalisé par Mario Bava

Avec Joseph Cotten, Elke Sommer, Rada Rassimov, Massimo Girotti, Antonio Cantafora, Umberto Raho, Luciano Pigozzi

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE

Désireux de retrouver les thématiques qui firent le succès du Masque du Démon tout en les modernisant, Mario Bava réalisait en 1972 un Baron Blood pittoresque à défaut d’être inoubliable. L’intrigue concerne Peter Kleist, grand bellâtre interprété sans beaucoup de conviction par Antonio Cantafora. Fraîchement débarqué en Autriche, il décide de revenir dans le château de son ancêtre, le baron Otto Von Kleist de sinistre mémoire, réputé pour son sadisme et pour les tortures qu’il infligeait en plein 17ème siècle aux villageois dont la figure ne lui revenait pas. Or une firme hôtelière s’emploie à restaurer l’ancienne bâtisse. 

Peter rencontre donc sur place Eva Arnold, une jolie architecte interprétée par Elke Sommer. Pas insensible à son charme, il l’emmène un soir dans une des tours du château et se livre avec elle à un cérémonial empreint de sorcellerie. Car Peter a conservé depuis son enfance un parchemin contenant une étrange incantation. La légende veut que si l’on prononce à voix haute ce texte dans le château du baron Von Kleist, celui-ci ressuscitera pour recommencer ses méfaits. Peter n’y croit pas trop, mais il ne veut pas passer à côté d’une chance, si infime soit-elle, de se retrouver face à son aïeul. A l’issue du rituel, ce qui devait arriver arrive : le maléfique Baron sort de terre, son impressionnante résurrection nocturne rappelant celle de Vavuvitch dans Le Masque du Démon. Autre réminiscence du chef d’œuvre que Bava réalisa en 1960 : l’un des instruments de torture qu’emploie Von Kleist pour allonger la liste de ses victimes, autrement dit un cercueil hérissé de pointes acérées transperçant les malheureux qui y sont jetés. Très inventif côté sévices, le baron réserve un sort peu enviable à tous ceux qu’il croise, notamment un médecin qu’il égorge d’un coup de scalpel et un prêtre qu’il pend sans autre forme de procès. Visuellement, l’abominable tortionnaire rappelle L’Homme au Masque de Cire, dont il reprend la cape noire flottant au vent, le feutre sur le crâne, le visage affreusement décomposé et la capacité de se dissimuler sous les traits d’un homme respectable. En l’occurrence Sir Alfred Becker, à qui le vétéran Joseph Cotten (Citizen KaneL’Ombre d’un Doute) prête ses traits vieillissants et son regard éternellement vif. 

Dans les griffes du baron Von Kleist

Fidèle à ses habitudes, Bava compose des séquences extrêmement graphiques, tirant parti des jeux de lumière, des effets atmosphériques et de l’architecture gothique de son décor réel filmé en Autriche. D’où cette course-poursuite qui demeure l’un des moments forts du film, où Elke Sommer est prise en chasse par le sinistre Baron dans les ruelles tortueuses et embrumées de la ville. Pour venir à bout du démoniaque Von Kleist, nos héros doivent faire appel à une voyante capable d’entrer dans l’esprit d’une sorcière qui, jadis, lança une malédiction au Baron. Le final prend du coup des atours apocalyptique, aux accents d’une musique pop un peu hors sujet signée Stelvio Cipriani (remplacée par une bande originale de Les Baxter pour la version américaine). En France, Baron Blood fut distribué un temps sous le titre Baron Vampire, entretenant du coup une confusion avec le film homonyme de Mel Welles.

 

© Gilles Penso

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METEOR (1979)

Une météorite géante menace de pulvériser la Terre… Pas de panique, Sean Connery est sur le coup !

METEOR

1979 – USA

Réalisé par Ronald Neame

Avec Sean Connery, Natalie Wood, Henry Fonda, Trevor Howard, Donald Pleasence, Karl Malden, Brian Keith, Martin Landau

THEMA CATASTROPHE

Malgré la présence derrière la caméra de Ronald Neame, capitaine de la mémorable Aventure du Poséidon, malgré un casting prestigieux, Sean Connery en tête, et un budget de 18 millions de dollars alloué par la compagnie AIP, ce film catastrophe un peu tardif s’avère assez anecdotique. Largement inspiré par celui du Danger Vient de l’Espace, le scénario de Meteor raconte l’odyssée de l’astéroïde Orphée, large de huit bons kilomètres, qui se dirige droit vers la Terre après être entré en collision avec une comète. S’il s’écrase sur notre planète, même les scientifiques les plus optimistes prévoient un cataclysme biblique éradiquant probablement la race humaine tout entière. En désespoir de cause, les dirigeants de la NASA contactent le docteur Paul Bradley (alias Sean Connery), inventeur d’un puissant missile nucléaire baptisé Hercule. En apprenant que le gouvernement américain envisageait d’utiliser son invention contre la Russie au cas où la guerre froide se réchaufferait, Bradley avait quitté la NASA avec perte et fracas. Mais désormais, la situation nécessite son retour chez ses anciens employeurs. L’idée est de pointer Hercule en direction de la météorite afin de la détruire en plein vol. Hélas, les lanceurs ne s’avèrent pas assez puissants, et la seule solution semble être de s’associer avec l’armée russe pour qu’ensemble ils puissent combiner leurs forces de frappe nucléaire. Après maintes palabres, les deux gouvernements acceptent d’oublier leurs querelles pour se concentrer ensemble sur le morceau de rocher qui menace de leur tomber sur la tête.

Hercule contre Orphée, on se croirait en pleine mythologie grecque et l’affrontement promet d’être homérique, mais il n’en est rien. Certes, le film tente la surenchère en matière de catastrophes, dans l’espoir de surprendre un public qui en a vu d’autres depuis le début des années 70, notamment le naufrage de L’Aventure du Poséidon, le séisme de Tremblement de Terre et l’incendie de La Tour InfernaleMeteor accumule donc les désastres, prétextés par l’approche de la météorite. Nous avons ainsi droit à l’explosion des tours jumelles du World Trade Center, à la destruction du métro de New York, au ravage de Hong-Kong par un raz-de-marée et au déclenchement d’avalanches mortelles.

Hercule contre Orphée

En dépit du déploiement de bon nombre de maquettes et de pas mal d’effets pyrotechniques, le film est réalisé à l’économie, « empruntant » des stock shots de destructions d’immeubles, réutilisant sans sourciller des séquences entières d’Avalanche et de La Submersion du Japon, et répétant inlassablement les mêmes plans de missiles se dirigeant vers la météorite. Outre un ex-James Bond qui semble moyennement concerné par l’intrigue et traversait là un petit passage à vide au milieu de sa prestigieuse carrière, le film bénéficie de stars telles que Natalie Wood dans le rôle d’une interprète russe, Martin Landau dans celui d’un général américain agressif, et l’impérial Henry Fonda interprétant rien moins que le président des Etats-Unis. Une partie de ce casting de luxe finit le film sous des kilos de boue, au cours d’une séquence un peu pathétique au cours de laquelle des trombes d’eau déchaînées débordant de l’East River menacent d’inonder leur abri souterrain.

 

© Gilles Penso

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BATAILLE AU-DELÀ DES ÉTOILES (1968)

Un film de SF japonais déguisé en production américaine dans lequel des astronautes affrontent d'improbables entités extra-terrestres tentaculaires

GAMMA SANGO UCHU DAISAKUSEN / THE GREEN SLIME

1968 – JAPON

Réalisé par Kinji Fukasaku

Avec Richard Jaeckel, Robert Horton, Luciana Paluzzi, Bud Widom, Ted Gunther, David Yorston, Robert Dunham, Gary Randolf

THEMA BLOB I EXTRA-TERRESTRES I SPACE OPERA 

Production japonaise aux allures de film hollywoodien (l’intégralité du casting est occidentale), Bataille au-delà des étoiles est un pur produit des sixties, qui n’hésite pas à accumuler les décors multicolores, les minijupes affriolantes, les choucroutes permanentées et une chanson de générique improbable, où un groupe de pop scande joyeusement « Green Slime » aux accents d’une guitare woua-woua. Et pourtant, le scénario ne prête guère à la détente, car tout s’amorce comme un film catastrophe pur et dur, annonçant Deep Impact et Armageddon avec presque trente ans d’avance. Nous sommes dans le futur, et une énorme comète affectueusement prénommée Flora menace de détruire la Terre. En désespoir de cause, on envoie donc une équipe d’astronautes en mission spéciale, dirigée par le charismatique commandant Jack Rankin (Robert Horton, un vieux routier de la télévision américaine).

Leur objectif : se poser sur la comète, y forer un trou assez profond pour la bourrer d’explosifs nucléaires, puis prendre la poudre d’escampette avant la monstrueuse déflagration. Et le tout en moins de dix heures. L’opération réussit à merveille, et les membres de l’équipage rentrent sains et saufs sur la base Gamma 3, sans se rendre compte qu’ils ont emporté avec eux un échantillon de substance extra-terrestre verdâtre et informe, qui se met à croître petit à petit dans les coursives de la station. Bientôt, ce blob peut ragoûtant prend la forme d’une espèce d’amibe tentaculaire et se multiplie de manière inquiétante. La panique s’empare bien vite de la station, incapable de contenir cette menace croissante qui occis quiconque se trouve sur son chemin et semble se nourrir d’énergie électrique. L’intrigue se complique encore lorsque viennent sur le tapis des luttes de pouvoir et des rivalités amoureuses entre les principaux protagonistes.

L'antithèse de 2001 L'Odyssée de l'Espace

Ignorant superbement le réalisme quasi-clinique du révolutionnaire 2001 l’odysée de l’espace sorti sur les écrans un an plus tôt, cette Bataille au-delà des étoiles joue à fond la carte de la science-fiction colorée et fantaisiste qui fleurissait alors sur les petits écrans, à mi-chemin entre Star Trek et Les Sentinelles de l’air. Les maquettes de vaisseaux spatiaux et de bâtiments futuristes, au charme indiscutable, semblent tout droit sorties du magasin de jouets du coin, et les monstres ont des allures grotesques de nains engoncés dans des costumes en caoutchouc, à l’œil de cyclope et aux tentacules s’agitant mollement. A vrai dire, il eut été préférable que ces aliens conservent leur aspect initial de blobs gluants, car au stade final de leur mutation ils prêtent fatalement au rire. Et pourtant, le film se suit avec beaucoup d’entrain, grâce à un extraordinaire sens du rythme, à une mise en scène des plus alertes et à un casting solide. Amateur de messages politiques sous-jacents, comme allait le prouver son film-testament Battle Royale quelque trente ans plus tard, le réalisateur Kenji Fukasaku affirmait envisager Bataille au-delà des étoiles comme une métaphore de la guerre du Viêt-Nam. Pourquoi pas ? Mais bien malin sera celui qui pourra déceler une quelconque satire sociale derrière ce film de monstres bariolé et naïf.

 

© Gilles Penso

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LE RETOUR DE L’ABOMINABLE DOCTEUR PHIBES (1972)

Le super-vilain vengeur incarné par Vincent Price est de retour pour une nouvelle croisade sanglante

DR PHIBES RISES AGAIN

1972 – GB

Réalisé par Robert Fuest

Avec Vincent Price, Robert Quarry, Fiona Lewis, Valli Kemp, Hugh Griffith, Terry-Thomas, Peter Cushing, Caroline Munro

THEMA SUPER-VILAIN

Le succès international de L’Abominable docteur Phibes fut suffisamment concluant pour que Robert Fuest s’attaque l’année suivante à la réalisation et au scénario d’une séquelle tout aussi délirante, avec la bénédiction de la compagnie de production AIP. La mort du grandiloquent super-vilain incarné par Vincent Price n’était qu’apparente à la fin du premier film. Comme dans les bons vieux serials des années 30, il revient donc à la vie, découvre son domicile saccagé par les forces de police, et décide de s’enfuir en Égypte pour y ressusciter son épouse Victoria (dont la rigidité cadavérique n’a guère entamé le charme, et à qui Caroline Munro prête toujours ses traits irréprochables). Pour parvenir à ses fins, il lui faut mettre la main sur la formule de la vie éternelle, écrite sur un parchemin qu’il avait jadis en sa possession mais qui a été racheté aux enchères par l’antiquaire Biederbeck (interprété par un Robert Quarry extrêmement charismatique). Phibes s’embarque donc sur un bateau de croisière en compagnie du cercueil de Victoria, de son orchestre d’automates et de sa belle assistante Vulnavia, jouée cette fois-ci par la nouvelle venue Valli Kemp étant donnée l’indisponibilité de la comédienne précédente pour cause de grossesse.

L’assassin défiguré et revanchard entend bien damer le pion à Biederbeck, qui cherche lui aussi le secret de l’immortalité pour des raisons très personnelles. Les morts atroces ne tardent pas à se succéder, toutes plus excentriques les unes que les autres : un massif garde du corps au crâne transpercé par un serpent en or, un vieil archéologue noyé dans une gigantesque bouteille de gin, un explorateur curieux dépecé par un rapace, un membre de l’expédition Biederbeck assailli par une horde de scorpions répugnants, un homme littéralement broyé dans son lit de camp, un autre décomposé à la vitesse grand v dans sa voiture… Ici, les meurtres ne procèdent plus d’une vengeance méthodique dictée par un modèle antique mais plutôt d’un défouloir à grande échelle. Le film regorge d’idées visuelles intéressantes, comme Phibes sans son masque se dissimulant au milieu de crânes et d’ossements pour mieux espionner son rival. Encore une idée visuelle qui semble empruntée à L’Homme au masque de cire, qui s’amusait lui aussi à dérouter son public en confondant les êtres vivants et leurs simulacres.

Le secret de la vie éternelle

Éclairés par Alex Thomson (le génial chef opérateur d’Excalibur, de Legend et d’Alien 3), les décors jouent quant à eux la carte de l’excès et de la démesure, notamment la crypte pharaonique et le nouveau repère du docteur fou. Les deux policiers qui nous avaient ravis de leurs réparties savoureuses dans L’Abominable docteur Phibes sont de retour, plus « Dupond et Dupont » que jamais, et le casting se pare de deux apparitions très appréciables : Peter Cushing en capitaine de navire et Terry-Thomas en organisateur de croisières. Phibes poursuit dans la voie de la grandiloquence excessive, Vulnavia arbore des tenues rivalisant d’exubérance, l’horreur et l’humour s’entremêlent avec bonheur… Bref, toutes les composantes qui firent la réussite du premier film sont toujours là et fonctionnent à plein régime, même si la nouveauté et la fraîcheur se sont un peu muées en recette. Robert Fuest s’en tiendra donc là en matière de séquelle, malgré un dénouement très ouvert, annonçant le final d’Indiana Jones et la dernière croisade avec presque vingt ans d’avance et clignant de l’œil avec facétie vers Le Magicien d’Oz.

 

© Gilles Penso

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ICE SPIDERS (2007)

Le spécialiste des films de monstres Tibor Takacs lâche dans une station de ski six araignées géantes avides de chair humaine

ICE SPIDERS

2007 – USA

Réalisé par Tibor Takacs

Avec Patrick Muldoon, Vanessa Williams, Thomas Calabro, David Millbern, Noah Bastian, Carleigh King, Stephen J. Cannell

THEMA ARAIGNEES

A l’époque où les salles de cinéma osaient encore sortir des œuvres fantastiques singulières et atypiques, Tibor Takacs fit son petit effet avec The Gate et Lectures Diaboliques. Depuis, l’homme s’est reconverti dans la réalisation de « monster movies » directement distribués en DVD. Son attachement pour les créatures en tout genre (Rats, Kraken, Mosquitoman, Mega Snake) aurait même tendance à en faire l’un des plus fervents descendants de Bert I. Gordon, si ce n’est que le petit écran a désormais remplacé les drive in des années 50. Dans Ice Spider, tout est dit dans le titre : nous avons affaire à des araignées qui sévissent par grand froid. Des araignées géantes et anthropophages, bien entendu, sinon ce ne serait pas drôle.

Le prologue, au cours duquel deux chasseurs se transforment en amuse-gueule pour les voraces arachnides, donne immédiatement le ton. Nous sommes dans la petite station de ski de Lost Mountain, isolée au beau milieu de la montagne. Là, une jeune équipe de rois de la glisse vient joyeusement s’entraîner en prévision des prochains Jeux Olympiques. Ils sont accueillis par un ancien champion de ski (Patrick Muldoon, qui joue à peu près dans tout et n’importe quoi) et s’apprêtent à dévaler fièrement les pistes. Mais une jeune scientifique (Vanessa Williams, très jolie mais bien peu crédible en biologiste de l’armée) vient les mettre en garde. En effet, une expérience pratiquée dans un laboratoire voisin vient de tourner à la catastrophe. Le prétexte scénaristique laisse rêveur : le gouvernement a en effet décidé de créer des araignées géantes pour utiliser leur toile comme matériau indestructible afin d’équiper les soldats américains ! Bien sûr, les monstres – six au total, chacun appartenant à une espèce différente – s’échappent et le gueuleton « on ice » peut commencer.

Combats à coups de bâtons de ski

Le film ne manque pas de séquences audacieuses, comme ces moments surréalistes où des dizaines de vacanciers paniqués sont happés en pleine glissade par des araignées sauteuses, cette lutte au corps à corps où deux skieurs affrontent une des bêtes avec leurs bâtons de ski comme dans un film de Ray Harryhausen ou cet assaut à l’intérieur d’un car dont les occupants semblent ne pouvoir trouver aucune issue. Hélas, la piètre qualité des effets spéciaux ruine l’efficacité de la majorité de ces scènes. Images de synthèse souvent très médiocres, les araignées bénéficient de textures bâclées (la veuve noire, la pire de toutes, ressemble à un ballon en plastique d’où surgissent huit tiges bien lisses) et s’incrustent souvent bien mal dans les décors réels. Malgré tout, par sa générosité, son approche au premier degré et son absence de concession quant à la description des sévices subis par les victimes humaines des horribles arachnides, nous aurions tendance à préférer cet Ice Spiders à l’Arac Attack d’Ellory Elkayem. Retitré dans certaines éditions DVD françaises Les Araignées Attaquent, le film de Tibor Takacs ne fera certes pas date dans l’histoire du cinéma et s’oublie généralement quelques minutes après son visionnage, mais on ne peut s’empêcher d’apprécier la constance de ce cinéaste décidemment amoureux des monstres.

 

© Gilles Penso

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MATT HELM TRAQUÉ (1967)

Ce troisième épisode de la mini-saga Matt Helm met en scène le lancement d'une soucoupe volante par le gouvernement américain

THE AMBUSHERS

1967 – USA

Réalisé par Henry Levin

Avec Dean Martin, Janice Rule, Kurt Kasznar, Albert Salmi, Senta Berger, James Gregory, Beverly Adams

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION 

La mini-saga Matt Helm s’efforçant de suivre à la trace le succès des James Bond tout en y adjoignant une forte dose d’auto-parodie cynique et de séquences gentiment sexy, ce troisième épisode marche sur les traces d’On ne vit que Deux Fois, dont il reprend quasiment l’argument de départ. Le film s’ouvre sur le lancement d’une soucoupe volante ultra-sophistiquée mise au point par le gouvernement américain. « Si ce vol réussit, l’espace nous appartiendra, et la Terre sera la capitale de l’univers », s’extasie-t-on déjà en haut lieu. Aux commandes se trouve une femme (car les hommes ne supportent pas les radiations de l’appareil) : l’espionne-pilote Sheila Summers, au service de l’ICE (International Contre-Espionnage).

Mais à mi-parcours de son odyssée interstellaire, la soucoupe est interceptée par un rayon magnétique et ramenée sur terre. Forcée à atterrir en pleine jungle mexicaine, Sheila est capturée par une organisation criminelle qui l’abandonne dans le désert après s’être emparé du vaisseau. Retrouvée amnésique, Sheila est persuadée que Matt Helm est son époux, car ils avaient simulé un voyage de noces pour une de leurs missions communes. L’agent secret débonnaire est donc contraint de quitter son poste d’instructeur auprès d’un contingent de jeunes filles émoustillées (« elles ont toutes la même anatomie » soupire-t-il, un brin blasé) pour emmener Sheila à Acapulco, dans l’espoir qu’elle reconnaisse le voleur de soucoupe. Officiellement sur place pour un reportage photo sur un grand fabricant de bière mexicaine, Helm retrouve la trace du milliardaire José Ortega, alias Leopold Caselius, chef d’un groupe fanatique dont on pensait qu’il avait cessé toute activité. Ce dernier a trouvé un acheteur d’extrême Orient qui est prêt à lâcher 100 millions de dollars pour la soucoupe volante. « La finesse, la pureté d’un diamant de l’espace ! » clame-t-il avec son accent allemand improbable, au beau milieu du repaire luxueux où il a capturé nos héros. 

« La finesse et la pureté d'un diamant de l'espace ! »

En plus des recettes éprouvées dans les deux films précédents, Matt Helm Traqué joue la surenchère en matière de gadgets futuristes, du soutien-gorge-pistolet (dont se souviendra Austin Powers) à l’exosquelette permettant de porter des poids de plusieurs centaines de kilos, en passant par la maison gonflable qui surgit du coffre d’une voiture ou le pistolet antigravitation. Passant de main en main, cette arme d’un nouveau genre permet de servir des verres de whisky sans les toucher, de déshabiller les filles à distance, ou encore d’éjecter des gardes indésirables dans les airs, via une série de trucages simples mais très efficaces. Au cours de la poursuite finale, Helm effectue une glissade vertigineuse sur des rails puis enfourche un side-car (emportant même brièvement un crocodile en guise de passager) tandis que Sheila manque de s’écraser dans un précipice, lancée à vive allure sur un wagon transportant la soucoupe volée. Même si Matt Helm Traqué est loin d’être un modèle de finesse, il s’avère franchement plus distrayant que les deux opus précédents, ne serait-ce que par sa plongée radicale dans l’univers de la science-fiction fantaisiste.

 

© Gilles Penso

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BIEN JOUÉ MATT HELM (1966)

Dean Martin continue à rouler des mécaniques en se prenant pour James Bond face à des super-vilains qui cherchent à transformer le soleil en arme redoutable

MURDER’S ROW

1966 – USA

Réalisé par Henry Levin

Avec Dean Martin, Ann-Margret, Karl Malden, Camilla Spary, James Gregory, Beverly Adams, Richard Eastham, Tom Reese

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Au cours du prologue de ce second Matt Helm, nous découvrons un étrange rayon lumineux qui plane au-dessus de Washington, à la manière d’une aurore boréale. Puis soudain tout s’embrase, le capitole est détruit et la ville dévastée. Mais qu’on se rassure, ce n’est qu’une maquette, une simulation effectuée dans le repaire des méchants de Big Zéro qui entendent bien contrôler la plus grande puissance nucléaire du monde, autrement dit le soleil. Nom de l’opération : « désastre ». Pour éviter qu’on ne lui mette des bâtons dans les roues, le mystérieux chef de l’organisation ordonne à son homme de main Ironhead (Tom Reese) d’éliminer plusieurs agents de l’ICE à travers le monde. D’où une succession de meurtres un peu loufoques. L’ultime cible de nos vilains est Matt Helm, toujours prompt à roucouler en roulant des mécaniques et en photographiant des pin-up dans son appartement bourré de gadgets.  

Victime d’un piège, notre héros meurt subitement dans l’explosion de sa baignoire. A son enterrement (qui se déroule dans un bar !), une dizaine de veuves éplorées sont adossées au comptoir. Mais évidemment, cette mort n’est qu’une ruse du gouvernement qui permettra à Helm de partir discrètement sur la Côte d’Azur afin d’enquêter sur Norman Solaris (Richard Eastham), inventeur d’un rayon de la mort à l’hélium. Son contact sur place est la belle Dominique, mais celle-ci est assassinée et notre espion se retrouve accusé de meurtre (après une piteuse scène de trémoussage puis de bagarre dans un night club animé par trois pseudo-Beatles). Helm s’allie alors avec la fille de Solaris, à la recherche de son père kidnappé. Dean Martin continue donc à tomber les filles et à se promener dans le film avec une nonchalance débonnaire un brin agaçante. Il lâche régulièrement un bon mot, même dans les situations les plus critiques, et comme les événements semblent le laisser parfaitement indifférent, le spectateur adopte vite la même attitude. 

« Excuse-moi, Frank ! »

Pour rythmer un métrage par ailleurs assez poussif, Henry Levin multiplie les séquences d’action audacieuses, notamment la capture de Helm par une immense grue au-dessus du port de Marseille, le pilotage à grande vitesse d’un aéroglisseur dans les rues de la ville, une poursuite automobile mouvementée, la voltige d’Ironhead collé à un électro-aimant géant ou encore une course finale entre deux hovercrafts. Quelques gadgets égayent également les péripéties, notamment un pistolet réfrigérant, un briquet qui lance des fléchettes, un lance-flammes miniature ou encore un revolver qui ne tire que dix secondes après qu’on ait appuyé sur la gâchette (et qui nous vaut un gag à répétition un tantinet lourdaud). Signataire de la bande originale, Lalo Schifrin pare le film d’une sympathique partition jazzy dont on retrouve certains accents de Mission impossible dans les scènes de suspense. Dean Martin pousse lui-même la chansonnette au cours du générique de fin, non sans avoir préalablement cligné de l’œil vers son collègue Sinatra. Au cours d’une scène de bagarre, il lance ainsi un engin explosif contre le mur d’une discothèque ornée d’une grande photo du crooner, avant de lâcher : « excuse-moi, Frank ! »

 

© Gilles Penso

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BLADE RUNNER 2049 (2017)

Dennis Villeneuve s'attaque à une séquelle tardive du classique de Ridley Scott en s'interrogeant sur la capacité d'émotions des êtres artificiels

BLADE RUNNER 2049

2017 – USA

Réalisé par Denis Vileneuve

Avec Ryan Gosling, Harrison Ford, Ana de Armas, Robin Wright, Sylvia Hoeks, Mackenzie Davis, Carla Juri, Jared Leto

THEMA FUTUR I ROBOTS

La mise en chantier d’une séquelle tardive n’est pas toujours une bonne nouvelle. D’autant que ce nouveau Blade Runner mit beaucoup de temps à trouver sa voie, annoncé dès 1999 et sans cesse repoussé jusqu’à atterrir entre les mains de Denis Villeneuve, avec la bénédiction d’un Ridley Scott se contentant cette fois-ci du fauteuil du producteur. Deux paramètres favorisaient la circonspection des spectateurs au regard de cette suite : la suffisance contemplative à la morale douteuse dont Villeneuve avait affublé sa précédente tentative dans le domaine de la science-fiction, Premier Contact, et la déstabilisante tentative de résurrection d’une autre saga d’anticipation de Ridley Scott à travers les insaisissables Prometheus et Alien Covenant. Mais les écueils qui pouvaient légitimement être craints sont évités avec beaucoup d’habileté dans ce Blade Runner 2049 qui parvient à succéder sans rougir à son aîné de trente-cinq ans.

En 2049, le statut des réplicants a changé. Si les anciens modèles sont toujours des fugitifs qu’il faut pourchasser et éliminer à cause d’inquiétantes anomalies de comportement, les nouvelles créations de la compagnie Wallace, ayant succédé à la moribonde Tyrell Corporation, sont parfaitement intégrées à la société. Certains sont même des Blade Runner, autrement dit des chasseurs d’anciens réplicants. C’est le cas de l’agent K (Ryan Gosling), qui poursuit ses semblables défectueux et essuie quelques remarques racistes anti-robots sans trop d’état d’âme. Jusqu’au jour où une découverte inattendue s’apprête à bouleverser tout ce qu’il croit savoir. Pour trouver les réponses qui le taraudent, il va devoir retrouver la trace d’un ancien Blade Runner, Rick Deckard, toujours incarné par l’irremplaçable Harrison Ford. 

Un androïde peut-il s'émouvoir ?

Poursuivant et transcendant les passionnantes thématiques développées par son prédécesseur, Blade Runner 2049 place au cœur de sa narration la question de la possibilité d’une émotion artificielle. Un androïde peut-il s’émouvoir pour un souvenir d’enfance implanté ? Pour une idylle factice ? Pour une filiation reconstituée ? Où l’artificialité s’arrête-t-elle et où la réalité des sentiments prend-elle le pas ? La problématique est finalement traitée avec beaucoup de finesse et de retenue, s’inscrivant dans la continuité des enjeux déclinés par Steven Spielberg dans A.I. Intelligence Artificielle de Steven Spielberg. La réussite du film repose sur sa capacité à équilibrer la force de son intrigue et sa beauté plastique, l’une se nourrissant sans cesse de l’autre. La direction artistique, respectueuse de l’esthétique définie par Ridley Scott, s’avère somptueuse et les effets visuels ne jouent jamais la carte de la bande-démo ostentatoire, s’inscrivant dans la continuité parfaite des travaux de Douglas Trumbull. Le surréalisme est même de la partie lorsque Ryan Gosling erre dans le désert ocre d’un Las Vegas déchu au milieu de gigantesques statues féminines brisées, symbole presque biblique d’une chute de la civilisation. Denis Villeneuve remporte donc le pari haut la main, sans doute mieux que Ridley Scott ne l’aurait fait lui-même, les derniers films du père des Duellistes et d’Alien faisant preuve d’une misanthropie qui n’auraient guère convenu à ce nouveau Blade Runner. Car ici point une note d’espoir qui n’est pas sans évoquer un autre classique du genre : Les Fils de l’Homme d’Alfonso Cuaron.

 

© Gilles Penso

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