HALLOWEEN 6 : LA MALEDICTION (1995)

Rien ne va plus dans la franchise Halloween dont le premier cycle s'achèvera avec cet opus d'une grande médiocrité

HALLOWEEN : THE CURSE OF MICHAEL MYERS

1995 – USA

Réalisé par Joe Chappelle

Avec Donald Pleasence, Paul Rudd, Marianne Hagan, Mitch Ryan, Kim Darby, Bradford English, Keith Bogart

THEMA TUEURS I SAGA HALLOWEEN

Qu’espérer d’une énième séquelle d’Halloween après les inepties de l’épisode 5 ? Pas grand-chose en vérité. Et c’est exactement ce que nous propose ce sixième opus, raclant les fonds de tiroir, peinant terriblement pour raccorder son intrigue à celle des films précédents et se trouver une légitimité au sein de la saga, quitte à accumuler en chemin des incohérences colossales. Signé Daniel Farrands, le scénario fut d’ailleurs réécrit plus de dix fois avant les premiers tours de manivelle, et ça se sent. Au cours du prologue, la jeune Jamie Strode (J.C. Brandy) accouche dans un lieu étrange, sombre et empli de bougies fort décoratives. Là sévissent le tueur Michael Myers et un étrange personnage coiffé d’un chapeau (est-ce le même que celui qui hantait bizarrement l’épisode précédent, affublé de bottes ferrées ? Nous n’en saurons jamais rien). Parvenant à s’enfuir avec son bébé, Jamie tente de prévenir la radio locale d’Haddonfield que le tueur au masque blanc sévit toujours. Mais personne ne la croit. Nous sommes en effet la veille d’Halloween, et les blagues de cet acabit sont légion. Fatalement, ce bon gros Michael finit par la retrouver et la trucide sans autre forme de procès. Fort heureusement, le bébé lui échappe. C’est le jeune Tommy (Paul Rudd), que gardait Laurie Strode lorsqu’elle était baby sitter, qui le déniche et le cache. Nous apprenons bientôt que Michael Myers ne tue pas par hasard, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, mais respecte une prophétie druidique qui consiste à assassiner tous les membres d’une famille pour sauver le reste du monde, menacé par une malédiction ancestrale. Pour éviter le cataclysme promis, l’enfant doit être sacrifié à son tour.

Nous naviguons donc dans du grand n’importe quoi, et les choses ne font hélas qu’empirer au fil du métrage. Myers n’est ici qu’un gorille au service d’une espèce de secte absurde vouée au mal, ses membres se drapant de noir et trouvant refuge dans un hôpital psychiatrique, au grand dam du docteur Loomis (Donald Pleasence toujours). Bien en peine de créer des scènes d’épouvante digne de ce nom, le réalisateur Joe Chappelle abuse des déflagrations sonores qu’il nous assène chaque fois qu’une main se pose sur l’épaule d’un personnage, dans l’espoir de faire sursauter les spectateurs. Peine perdue, la plupart se sont déjà endormis.

Le chant du cygne de Donald Pleasence

La bande son en fait donc souvent des caisses, et malgré une intéressante variante hard-rock sur le thème musical composé par Carpenter (uniquement proposée au cours de la scène d’intro), aucune inventivité n’est à signaler. Il en est de même du côté des meurtres en série, certes violents mais fort peu imaginatifs. Quant à la poursuite finale dans les couloirs de l’hôpital, elle ne véhicule aucun suspense et s’achève sur un épilogue grotesque. Ce fut le dernier film de Donald Plesance, qui s’éteignit avant la fin du tournage. Halloween 6 lui est dédié, mais cet immense acteur eut mérité un plus glorieux chant du cygne. Joe Chappelle, pour sa part, allait plus tard redorer son blason en produisant notamment quelques séries à succès comme Sur écoute ou Les Experts Miami.

 

© Gilles Penso

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HALLOWEEN 4 : LE RETOUR DE MICHAEL MYERS (1988)

L'écart du troisième épisode n'ayant pas plu à tout le monde, Michael Myers revient sagement semer la terreur dans ce quatrième opus prévisible

HALLOWEEN 4 : THE RETURN OF MICHAEL MYERS

1988 – USA

Réalisé par Dwight H. Little

Avec Donald Pleasence, Ellie Cornell, Danielle Harris, George P. Wilbur, Beau Starr, Michael Pataki, Kathleen Kinmont

THEMA TUEUR I SAGA HALLOWEEN

Lancer sur les écrans un Halloween 3 dénué de la moindre allusion à Michael Myers constituait un pari osé, mais n’était-ce pas tuer la poule aux œufs d’or ? Face à l’accueil mitigé de ce troisième opus volontairement hors sujet, Halloween 4 marque le retour du croquemitaine au visage blanc, ce que souligne sans équivoque le sous-titre « le retour de Michael Myers ». Ce quatrième opus marque également le dixième anniversaire de la création du personnage. A cette occasion, John Carpenter fut invité à imaginer une histoire originale, laquelle concernait des événements surnaturels touchant les habitants de la ville d’Haddonfield suite aux funestes événements survenus dans les deux premiers Halloween. Plus proche de Fog que de La Nuit des masques, cette approche fut jugée trop peu conformiste par des producteurs peu imaginatifs soucieux de revenir à la formule du slasher classique.

Exit donc Carpenter, place au scénariste Alan B. McElroy (futur auteur de Spawn et Détour mortel) et au réalisateur Dwight H. Little. McElroy s’acquitta de sa tâche en une dizaine de jours et livra un script laissant finalement peu de place à la surprise. L’intrigue se situe logiquement en 1988. Michael Myers, qui a tenté dix ans plus tôt de tuer sa sœur Laurie, émerge de l’état cataleptique dans lequel il se trouvait depuis lors. Il réussit à s’enfuir à l’occasion d’un transfert et rejoint Haddonfield, sa ville natale. C’est le début d’une nouvelle succession de meurtres… Dwight Little maîtrise certes les scènes d’action, comme le confirme cette impressionnante poursuite sur le toit, ainsi que les moments de suspense pur (savoir-faire qu’il réutilisera sur des séries comme 24 heures chrono ou Prison Break). Mais le film ne sort pas vraiment de la routine du genre. A grand renfort de plans fort convenus (caméras subjectives, travellings au grand-angle, avant-plans inquiétants), on nous ressert donc l’habituel lot de meurtres, de protagonistes superficiels et de dialogues sentencieux.

« Vous ne pouvez pas tuer la damnation… »

Dans ce domaine, le docteur Loomis (Donald Pleasence) continue sur la voie ouverte dix ans plus tôt («Vous parlez de lui comme si c’était un homme, or cette partie de lui est morte il y a bien longtemps», énonce-t-il gravement), tandis que le personnage de Jack Sayer (Carmen Filipi) en rajoute avec emphase : « Apocalypse, Fin du Monde, Armageddon, ça a toujours un visage et un nom .Vous ne pouvez pas tuer la damnation, elle ne meurt pas comme un homme ! ». Le seul personnage qui présente un peu d’intérêt est Jamie, la nièce de Myers, incarnée par une petite Danielle Harris très expressive. Par son intermédiaire, le dénouement, qui constitue la partie la plus réussie du film, nous renvoie au prologue de La Nuit des masques et clôt la série sur une note très peu rassurante. Trop peu sanglant aux yeux du producteur Moustapha Akad, le premier montage fut modifié à la dernière minute, incluant des séquences gore tournées spécialement par le maquilleur John Carl Buechler, coutumier du genre (Re-Animator, From Beyond).

© Gilles Penso

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L’ÉCHINE DU DIABLE (2001)

Guillermo del Toro inscrit le fantastique dans un contexte historique tangible et s'interroge sur la nature des fantômes

EL ESPINAZO DEL DIABLO

2001 – ESPAGNE / MEXIQUE

Réalisé par Guillermo del Toro

Avec Eduardo Noriega, Marisa Paredes, Federico Luppi, Iñigo Garcés, Fernando Tielve, Irene Visedo, Jose Manuel Lorenzo  

THEMA FANTÔMES

Cronos, son premier long-métrage, ayant beaucoup fait parler de lui, Guillermo del Toro eut immédiatement accès aux gros studios hollywoodiens auprès desquels il se fourvoya dans un Mimic inabouti. Avec L’Echine du diable, il revient à une production plus modeste, orchestrée par Pedro Almodovar. Se laissant porter par ses propres souvenirs d’enfance et par ses croyances de l’époque, le cinéaste signe ici une œuvre magnifique et maîtrisée de bout en bout, aboutissement de plus de quinze ans de gestation (Del Toro en commença l’écriture alors qu’il était encore au lycée) qui porte en germe toutes les composantes de son futur chef d’œuvre Le Labyrinthe de Pan. Les premières images du film, énigmatiques, sont portées par la voix off du vénérable Federico Luppi (héros de Cronos), nous offrant une définition poétique du mot fantôme : « Qu’est-ce qu’un fantôme ? Un fait terrible condamné à se répéter encore et encore ? Un instant de douleur, peut-être. Quelque chose de mort qui semble encore en vie. Un sentiment suspendu dans le temps, comme une photo floue, comme un insecte piégé dans l’ambre. »

Nous découvrons alors le contexte historique du film : la guerre civile espagnole. Carlos, un garçon de douze ans qui vient de perdre son père, débarque à Santa Lucia, un établissement catholique pour orphelins. Il est confié par son tuteur à la directrice Carmen (Marisa Paredes, inoubliable dans Talons aiguilles, La Vie est belle et Tout sur ma mère), et au vieux professeur Casares (Lupi). Dès qu’il découvre les lieux, Carlos se heurte à l’hostilité de ses camarades et de Jacinto (Eduardo Noriega, héros de Tesis et Ouvre les yeux d’Alejandro Amenabar), un homme à tout faire brutal qui semble très attiré par l’or de la cause républicaine caché quelque part en ces lieux sinistres. Bientôt, Carlos découvre que le sous-sol est hanté par le fantôme d’un garçon qui lui rend régulièrement visite et qui semble porter un lourd secret…

Un drame humain mâtiné de poésie âpre

Chaque apparition de ce spectre décharné dont le sang s’échappe de sa tête en flottant, partiellement inspiré des fantômes japonais fleurissant sur les écrans depuis Ring, est pour le moins effrayant. Mais L’Echine du diable joue moins la carte de l’horreur que celle du drame humain mâtiné de poésie âpre. D’ailleurs, les pires exactions ne sont pas ici commises par les fantômes mais par les humains, comme en témoignent la révélation finale et un climax particulièrement violent. Les partis pris visuels du film sont forts, notamment une image saturée, presque sépia, signée Guillermo Navarro et quelques visions quasi-surréalistes comme cette immense bombe plantée dans la cour de l’orphelinat, épée de Damoclès menaçant à retardement chaque protagoniste, ou ce bocal de formol abritant le fœtus d’un enfant à la colonne vertébrale malformée, à laquelle le film doit son titre. Quant au casting, il est tout simplement parfait, adultes comme enfants rivalisant de justesse et de sensibilité. Fort de ces multiples atouts, L’Echine du diable est ni plus ni moins l’une des plus belles histoires de fantômes jamais portées à l’écran. Quel dommage qu’il soit autant passé inaperçu au moment de sa sortie en salles…

© Gilles Penso

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BLADE 2 (2002)

Guillermo del Toro réalise le meilleur opus d'une trilogie vampirique inégale inspirée d'un comics Marvel

BLADE 2

2002 – USA

Réalisé par Guillermo del Toro

Avec Wesley Snipes, Ron Perlman, Kris Kristoferson, Leonor Varela, Norman Reedus, Thomas Kretschmann, Luke Goss

THEMA VAMPIRES I SAGA BLADE 

Blade remporta un certain succès auprès du public, d’autant qu’il s’était affirmé comme la première adaptation cinématographique d’un personnage Marvel digne de ce nom. Une séquelle fut donc aussitôt envisagée, mais Stephen Norrington décida de ne pas la diriger, afin d’éviter de se répéter. La réalisation fut alors confiée à Guillermo del Toro, qui avait déjà abordé le thème du vampirisme de manière très expérimentale dans Cronos avant de mettre en scène Mimic, son premier film hollywoodien. Or en se réappropriant le légendaire personnage de Blade, Del Toro trouve enfin le parfait équilibre entre sa sensibilité artistique et les contraintes d’une superproduction de studio, menant tambour battant une séquelle très supérieure au film original. Le scénario de David S. Goyer, truffé de rebondissements et de chausse-trappes, s’articule autour d’un commando de vampires dirigé par l’arrogant Reinhardt (l’excellent Ron Perlman) que Blade est obligé d’épauler pour lutter contre un ennemi commun des plus redoutable : le Faucheur, un mutant insensible à l’argent, au pieu et à l’ail, et se nourrissant du sang des vampires !

Et c’est parti pour 100 minutes d’action ininterrompue, propres à ravir les fans d’horreur, d’arts martiaux et d’effets spéciaux spectaculaires. Dans ce dernier domaine, le mélange de 3D et de maquillages spéciaux permet de visualiser l’ouverture des hideuses mâchoires des Faucheurs, conçues comme des gueules carnassières multiples et visqueuses qui rappellent celles d’Alien et de Predator. Les trucages numériques permettent également de mettre en scène d’étonnantes désintégrations lorsque les vampires sont touchés par des balles d’argent ou lorsque les Faucheurs sont exposés à la lumière du jour. Les combats, très nombreux et pourtant jamais répétitifs, s’inscrivent dans l’héritage logique du cinéma de Hong-Kong et des jeux vidéo, mais sans pour autant marcher sur le terrain balisé par Matrix. Plus charismatique que jamais, Wesley Snipes mouille une fois de plus sa chemise et délivre au passage la célèbre réplique « garde tes amis proches de toi et tes ennemis encore plus proches », se référant ainsi à Sun Tzu comme il le fit déjà dans Passager 57, Soleil levant et L’Art de la guerre.

Le sang des vampires

Au beau milieu de cette frénésie musclée, Blade 2 se permet pourtant une poignée de moments franchement émouvants, comme dans la scène où Blade offre son sang à Nyssa (Leonor Varela) pour qu’elle survive, ou au cours d’un dénouement magnifique et poignant. Emaillant le film de références à d’autres héros de comic books (Daredevil, Docteur Strange, Hellboy), Guillermo del Toro se permet aussi quelques touches d’humour irrésistibles. Témoin ce passage où un personnage à qui Blade demande « êtes-vous humain ? », lui répond sans sourciller « à peine, je suis avocat » ! Blade 2 est donc une surprise permanente, un cinéma jouissif et extrême qui fait vraiment plaisir à voir. Et pour ne rien gâter, Marco Beltrami a remplacé Mark Isham, qui avait signé une bande originale sombre et planante dans le premier Blade, pour composer une musique pleine d’emphase et d’énergie.

 

© Gilles Penso

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HELLBOY 2 : LES LEGIONS D’OR MAUDITES (2008)

Un second épisode encore plus riche et foisonnant que le précédent, dans lequel Guillermo del Toro injecte toutes ses influences

HELLBOY 2 : THE GOLDEN ARMY

2008 – USA

Réalisé par Guillermo del Toro

Avec Ron Perlman, Selma Blair, Doug Jones, James Dodd, Jeffrey Tambor, John Alexander, Luke Goss, Anna Walton, John Hurt

THEMA DIABLE ET DEMONS I SUPER-HEROS I VEGETAUX I SAGA HELLBOY

Plus encore que son prédécesseur, Hellboy 2 est un film-fusion qui mixe les codes du super-héros de comic book avec l’héroïc fantasy et la science-fiction rétro-futuriste. C’est aussi une œuvre-somme, Guillermo del Toro y injectant plusieurs composantes de sa propre filmographie (de Cronos à Blade 2 en passant par Le Labyrinthe de Pan). Le film démarre sur un flash-back au cours duquel Hellboy, encore enfant, se fait conter la légende de l’armée d’or par son père (John Hurt). En hommage aux films d’animation des pays de l’Est, de magnifiques marionnettes en 3D donnent corps à ce récit mythique, avant que l’action ne se transporte au présent. Une vente aux enchères d’objets antiques y est brutalement interrompue par l’arrivée du prince Nuada (Luke Goss), accompagné d’un monstrueux colosse équipé d’une main métallique autonome. Opiniâtre, Nuada récupère un des fragments de la couronne qui, selon la légende, commande l’armée d’or, puis s’enfuit en lâchant sur la foule une horde de bêtes tentaculaires cousines des face-huggers d’Alien.

L’équipe du Bureau de Recherche et de Défense Paranormale est aussitôt sollicitée. Hellboy (Ron Perlman), sa petite amie Liz (Selma Blair) et l’homme-poisson Abe Sapien (Doug Jones) mènent donc l’enquête dans la salle des ventes dévastée et se heurtent à une nuée de « fées des dents », des créatures insectoïdes qui raffolent de chair humaine, d’os et d’organes. Un peu dépassée par les événements, notre petite unité se voit adjoindre un nouveau supérieur : l’agent Johann Krauss, un être protoplasmique au fort accent allemand engoncé dans une armure digne de Jules Verne. Pendant ce temps, Nuada occis son propre père et récupère la deuxième partie de la couronne. La dernière pièce est entre les mains de sa sœur Nuala (Anna Walton), qui trouve refuge dans le marché des Trolls, un souterrain bigarré empli de monstres excentriques à faire pâlir de jalousie le Cantina Band de La Guerre des étoiles.

Hommages à Ray Harryhausen

A travers Hellboy 2, Guillermo del Toro rend hommage au maître des effets spéciaux Ray Harryhausen. L’influence du créateur de Jason et les Argonautes est tangible dans plusieurs séquences démentes : la gigantesque entité végétale tentaculaire qui attaque la ville en pleine nuit, le géant de pierre qui émerge de la terre ou encore le réveil de l’armée d’or. La cinéphilie du cinéaste et son amour des monstres trouvent par ailleurs leur écho sur le téléviseur d’Hellboy qui diffuse La Fiancée de Frankenstein et L’Etrange créature du lac noir. Si ce second épisode enchaîne à un rythme effréné les scènes mouvementées et abonde de monstres plus surprenant les uns que les autres, il approfondit également ses personnages, leurs failles, leur mal-être et leurs dilemmes, notamment lorsqu’ils font face à l’Ange de la Mort, une entité terrifiante au visage en forme de hallebarde et aux ailes de rapace ornées d’yeux inquisiteurs. Le climax est évidemment l’affrontement contre les légions d’or, prélude musclé à un épilogue en forme de porte ouverte propre à enthousiasmer tous les fans du démon écarlate amateur de cigares.  Vivement la suite !

 

© Gilles Penso  

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AUSTIN POWERS : L’ESPION QUI M’A TIREE (1999)

Un deuxième épisode encore plus délirant que son prédécesseur, dont l'une des meilleures idées est sans conteste l'invention du personnage de « Mini Me »

AUSTIN POWERS, THE SPY WHO SHAGGED ME

1999 – USA

Réalisé par Jay Roach

Avec Mike Myers, Heather Graham, Seth Green, Michael York, Robert Wagner, Rob Lowe, Verne Troyer

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA AUSTIN POWERS

Une fois n’est pas coutume, Austin Powers l’espion qui m’a tirée (amis de la subtilité bonsoir !) est plus réussi encore que l’épisode précédent. Les petites pertes de rythme et les quelques gags un peu mous du premier Austin Powers ont complètement disparu, et la folie semble avoir gagné les scénaristes, à la grande joie d’un public qui en redemande. Ici, le docteur Denfer utilise une machine à remonter le temps pour se transporter en 1969 afin de dérober l’arme secrète d’Austin Powers, son « mojo » (autrement dit son fluide sexuel). L’agent secret britannique s’empresse de rejoindre son ennemi de toujours dans les années 60 afin de l’affronter et de recouvrer son intégrité, avec l’aide de la délicieuse espionne Felicity Shagwell. Denfer envisage pour sa part d’installer sur la Lune un canon gigantesque, auquel il aimerait donner le nom d’« Etoile Noire » ou d’« Alan Parson’s Project » !

James Bond contre Dr No, On ne vit que deux fois, Cosmos 1999, Moonraker, Au cœur du temps, L’Empire contre-attaque, Retour vers le futur, tout passe à la moulinette parodique de Mike Myers et Jay Roach, qui s’érigent là en dignes successeurs du trio Zucker-Abrahams-Zucker. Plus que jamais, Myers effectue un véritable grand écart humoristique entre le rire gras des Frères Farelli (Mary à tout prix et consorts) et le flegme britannique de Peter Sellers, qui adorait lui-même multiplier les métamorphoses, comme le prouve notamment son triple personnage de Docteur Folamour. Ainsi, le comédien s’octroie-t-il ici trois rôles antithétiques : Austin Powers, bien sûr, le docteur Denfer, toujours, mais aussi l’immonde Gras Double, un Ecossais obèse dont le maquillage étonnant (qui nécessitait pas moins de sept heures de pose) est l’œuvre de rien moins que Stan Winston (Jurassic Park).

Austin Powers dans la Lune !

Autres trouvailles du casting : choisir Rob Lowe pour interpréter Robert Wagner jeune, et demander au nain cascadeur Verne Troyer de jouer une version miniature du docteur Denfer, le fameux Mini Me entré depuis dans la légende. Myers semble là se référer à L’Île du docteur Moreau de John Frankenheimer, dans lequel Marlon Brando conversait avec un confident miniature au cours de longues séquences involontairement drôles. Quant à la « Austin Power’s Girl » de cette séquelle, il ne s’agit plus d’Elizabeth Hurley, mise au rencard en quelques minutes à l’occasion d’un prologue robotique expéditif, mais d’Heather Graham, qu’on avait connue bien moins extravertie dans la série Twin Peaks. L’hommage aux 007 d’antan passe par la mise en scène de décors grandioses, notamment les deux repaires des méchants, l’un dans le cratère d’un volcan, l’autre à la surface de la Lune ! Le compositeur George S. Clinton, de son côté, poursuit ses clins d’œils aux partitions flamboyantes de John Barry, reprenant quasiment des passages entiers de la mythique bande originale d’On ne vit que deux fois. Face à l’immense succès de cette séquelle, qui remporta plus en un seul week-end que le film précédent au cours de sa carrière cinématographique complète, il était clair que la série n’allait pas s’en tenir là…

 

© Gilles Penso

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BONS BAISERS DE PEKIN (1994)

Une parodie mouvementée mais maladroite de James Bond, réalisée et interprétée par la star de Shaolin Soccer

GWOK CHEEN LING LING CHAT / FROM BEIJING WITH LOVE

1994 – HONG-KONG

Réalisé par Stephen Chow et Lik-Chi Lee

Avec Stephen Chow, Anita Yuen, Pauline Chan, Kar Ying Lau, Joe Cheng, Kam-Kong Wong, Ming Wa Goo, Lik-Chi Lee, Indra Leech 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

Le succès planétaire de Shaolin Soccer en 2001 propulsa l’acteur/réalisateur Stephen Chow sur le devant de la scène et incita les distributeurs à ressortir quelques-uns de ses anciens opus, dont ce Bons baisers de Pékin co-réalisé en 1994 avec Lik-Chi Lee. Le titre annonce assez clairement la couleur : nous avons ici affaire à une parodie des aventures de James Bond, et le prologue, délirant à souhait, s’avère très prometteur. Suite au vol d’un crâne de dinosaure d’une très grande valeur par une organisation criminelle inconnue, le gouvernement chinois dépêche un agent secret hyper-entraîné. Hélas, celui-ci succombe sous les balles perforantes de « l’homme au pistolet d’or », un super-vilain redoutable qui porte une armure indestructible à la Robocop.

N’ayant plus d’espion disponible, les services secrets sont donc contraints de faire appel à Ling Ling Chat (autrement dit Zéro Zéro Sept), un jeune homme maladroit qui avait été recalé aux tests de recrutement du gouvernement et officie dès lors comme boucher sur un marché. « Le pays ne m’a donc pas oublié ! » constate-t-il fièrement. « Même une feuille de papier toilette a un usage « , rétorque avec sagesse le commandant qui lui donne son ordre de mission. Mais il y a de la trahison dans l’air, et notre agent virtuose du hachoir ne vas pas tarder à découvrir que Siu Kam (Anita Yuen), la jolie tireuse avec laquelle il fait équipe, a pour mission secrète de le liquider toutes affaires cessantes… Comme on peut s’y attendre, les allusions à Bond abondent (!), du dry martini à la visite de la salle aux gadgets en passant par le méchant aux dents métalliques (et aux poings éjectables façon Goldorak).

« C'est un dinosaure chinois, il aime les enfants ! »

Mais le pastiche demeure très superficiel et ne transcende jamais le matériau imité, comme en témoigne la musique du film, imitation très maladroite du James Bond Theme mais aussi de la B.O. d’Ennio Morricone pour Les Incorruptibles. Finalement, seuls quelques gags réussis surnagent, notamment lorsque Ling Ling Chat utilise une valise à ressorts pour sauter au-dessus d’un mur et bondit en poussant un cri à la Bioman… avant de s’écraser lamentablement contre la paroi. On pourra également s’égayer face à quelques dialogues absurdes (« c’est un dinosaure chinois, il aime les enfants ! ») ou devant des séquences d’une vulgarité assumée (en guise d’anesthésie pendant que sa compagne lui extrait une balle du corps, le héros visionne un film porno avec beaucoup d’enthousiasme). D’une manière générale, l’humour de Bons baisers de Pékin est plutôt faible, voire franchement sinistre (le père abattu sous les yeux de son enfant, les condamnés à mort qui supplient les tireurs de les épargner). La grande erreur du film est surtout de se contenter de ses effets comiques sans jamais chercher à construire une intrigue digne de ce nom. Le scénario n’ayant finalement pas le moindre intérêt (on ne saura d’ailleurs jamais à quoi sert ce crâne de dinosaure), le spectateur a de grandes chances de rester insensible à cette parodie pataude. Cinq ans plus tard, Austin Powers allait fort heureusement offrir à la franchise James Bond une parodie digne de ce nom.

 

© Gilles Penso

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QUANTUM OF SOLACE (2008)

Après le coup d'éclat de Casino Royale, les attentes étaient très hautes… Elles sont forcément déçues par cet épisode en demi-teinte

QUANTUM OF SOLACE

2008 – GB

Réalisé par Marc Forster

Avec Daniel Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Amalric, Judi Dench, Giancarlo Giannini, Gemma Arterton, Jeffrey Wright

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

L’intrigue de Quantum of Solace démarre une heure à peine après celle de Casino Royale. En ce sens, ce 22ème James Bond officiel fait déjà figure d’exception, puisque c’est la première fois, depuis la naissance de la franchise, que deux épisodes se suivent d’aussi près, les longs-métrages consacrés à l’agent 007 se distinguant d’habitude par leur autonomie. C’est sur une poursuite en voiture enragée et violente que commence le film, Bond n’ayant qu’une idée en tête : venger la mort de Vesper Lynd, la seule femme dont il soit jamais tombé amoureux. Sa vendetta personnelle n’est pas vraiment du goût du MI-6, qui refuse de le couvrir et l’affuble même du statut de fugitif (c’était déjà le cas dans Permis de tuer et Meurs un autre jour). Au fil de son enquête musclée, jonchée de cadavres, Bond découvre une organisation occulte, Quantum, dirigée par un redoutable businessman aux allures pourtant affables, Dominic Greene (Mathieu Amalric).

Poursuivant elle-même une vengeance qui la tenaille depuis sa prime enfance, la belle Camille (Olga Kurylenko) suit Greene à la trace. Pour atteindre leurs objectifs, Bond et Camille vont devoir partager leur douleur et se faire mutuellement confiance… D’où ce titre énigmatique, « Quantum of Solace », qui se réfère à l’organisation de Greene mais qu’on pourrait également traduire par « Quantité de réconfort ». Si Daniel Craig crève toujours l’écran sous le smoking d’un James Bond brut de décoffrage, dangereux et féroce, et si Judi Dench continue de nous régaler de son cynisme désabusé dans le rôle de son supérieur M, l’effet de surprise de Casino Royale n’est évidemment pas aussi fort, et l’on ressent ici la volonté de retrouver tous les codes du genre, quitte à ce que la « formule » soit un peu voyante. Nous avons ainsi droit à une poursuite en Aston Martin, à deux James Bond Girl (dont l’une connaît un destin proche de celui de Jill Masterson dans Goldfinger), à des voyages aux quatre coins du monde (Angleterre, Panama, Mexique, Autriche, Italie, Chili) et à l’explosion finale du repaire des méchants.

L'influence de Jason Bourne

Pour ne rien perdre de la modernité du Bond précédent, le metteur en scène Marc Forster (très éclectique, puisqu’on lui doit des œuvres aussi diverses que Neverland, A l’ombre de la haine, Stay ou L’Incroyable destin d’Harold Creek) s’est adjoint les services du réalisateur de deuxième équipe Dan Bradley, qui officia notamment sur La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau. On ne s’étonnera pas, dès lors, de constater que la plupart des scènes d’action (cavalcades sur les toits, combats au couteau dans les chambres d’hôtel) aient un petit air de famille avec celles de la saga consacrée à Jason Bourne. On pourra d’ailleurs reprocher aux séquences en question une certaine illisibilité, l’abondance de très gros plans, les secousses de la caméra et la nervosité du montage empêchant souvent d’apprécier les péripéties à leur juste valeur. Quantum of Solace n’est donc pas exempt de défauts et se cherche un peu, tant d’un point de vue narratif que stylistique. Mais le film demeure palpitant d’un bout à l’autre, offre de singulières poussées d’adrénaline et participe pleinement à ce délicieux rituel qu’est la découverte régulière d’un nouveau James Bond sur grand écran.

© Gilles Penso

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ZOMBIE STRIPPERS (2008)

Fruit d'une expérience gouvernementale ayant mal tourné, un soldat transformé en zombie trouve refuge dans un club de strip-tease

ZOMBIE STRIPPERS

2008 – USA

Réalisé par Jay Lee

Avec Robert Englund, Jenna Jameson, Roxy Saint, Joey Medina, Shamron Moore, Penny Drake, Jennifer Holland, John Hawkes

THEMA ZOMBIES

L’avantage, avec un film comme Zombie Strippers, c’est qu’il annonce la couleur dès son titre. Il s’agit donc, comme on peut s’en douter, d’une histoire de strip-teaseuses mortes-vivantes. Le scénario ne cherche pas vraiment à transcender l’absurdité du concept de base, mais il présente le mérite d’en exploiter toutes les possibilités. Tout commence comme un énième succédané du Retour des morts-vivants. Nous apprenons en effet que le gouvernement a créé une substance qui ramène à la vie les tissus morts, afin de créer des soldats invincibles prompts à bouter l’ennemi sur n’importe quel champ de bataille. Car nous sommes dans une Amérique légèrement futuriste, où George Bush vient d’être élu pour la quatrième fois, où Arnold Schwarzenegger fait office de vice-président, et où les Etats-Unis son en conflit avec moult pays, notamment l’Irak, la Syrie, le Liban, le Venezuela, la France et l’Alaska.

Évidemment, l’expérience qui consiste à ranimer les soldats trépassés tourne à la catastrophe et des hordes de zombies affamés hantent bientôt les couloirs d’un laboratoire top secret. Le commando improbable dépêché sur place éradique tant bien que mal la menace, mais l’un des soldats, fraîchement mordu, s’échappe in extremis. Trouvant refuge dans un club de strip-tease, il égorge à coups de dents une des danseuses dévêtues et la laisse pour morte. Mais la rigidité cadavérique de la belle ne dure pas bien longtemps. Vite remise sur pied, elle relit son livre de chevet (l’œuvre de Nietzsche) en s’exclamant « ça a tellement plus de sens maintenant ! », puis retourne danser en effectuant des figures acrobatiques impossibles à réaliser de son vivant. « Notre meilleure danseuse est un cadavre réanimé ! » s’affole alors le patron du club, incarné par un Robert Englud hilarant dont le personnage maniaque, pleutre et pusillanime figure parmi les meilleurs rôles de sa carrière. Tandis que la contamination gagne peu à peu toutes les strip-teaseuses, il s’efforce de camoufler les cadavres atrocement mutilés que les danseuses sèment sur leur passage.

Une source d'inspiration inattendue : Ionesco

Au-delà de la prestation irrésistible d’Englund, Zombie Strippers vaut le détour pour l’exceptionnelle qualité de ses effets spéciaux de maquillage, émaillant le film de morts-vivants dignes de la saga Re-Animator (celui qui se promène avec la mâchoire à moitié arrachée est mémorable) et de séquences gore franchement décomplexées (écorchages à mains nues, langues dévorées, crânes décalottés, éviscérations dégoulinantes et explosions de têtes en séries). Si la satire politique promise par le prologue n’est pas vraiment mise en avant, quelques touches d’humour vitriolé pointent tout de même le bout de leur nez (notamment lorsqu’Englund exhibe fièrement sa carte de la NRA avant de dévoiler l’arsenal impressionnant qu’il cache dans un placard). Au-delà de l’influence de George Romero, Dan O’Bannon ou Stuart Gordon, le réalisateur Jay Lee avoue avoir puisé son inspiration dans le « Rhinocéros » d’Eugène Ionesco, si ce n’est qu’ici les protagonistes ne se muent pas en mammifères cornus mais en morts-vivants. D’où le nom du club de strip-tease (le Rhino) et de son patron (Ian Essko). Étonnant, non ?

© Gilles Penso

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MEURS UN AUTRE JOUR (2002)

Pour fêter ses quarante ans de présence au cinéma, James Bond méritait mieux que cet épisode excessif et caricatural

DIE ANOTHER DAY

2002 – GB

Réalisé par Lee Tamahori

Avec Pierce Brosnan, Halle Berry, Toby Stephens, Rosamund Pike, Rick Yune, Judi Dench, John Cleese, Michael Madsen, Madonna 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND

Les James Bond des années 90 étaient parvenu tant bien que mal à se remettre au goût du jour après l’explosion des blockbusters d’action produits par Joel Silver et Jerry Bruckheimer. Mais début 2000, les temps ont changé, et trois Austin Powers se sont chargés de tourner en dérision les poncifs inhérents à la mythologie James Bond. Pour célébrer les quarante ans cinématographiques de l’agent secret britannique et inaugurer le nouveau millénaire, un retour aux sources, à l’espionnage pur et dur et à des enjeux dramatiques plus réalistes eut donc été de bon aloi. Bizarrement, Lee Tamahori et ses producteurs ont opté au contraire pour la surenchère et l’excès. Triste corollaire de ce parti pris, Meurs un autre jour contient quelques-unes des séquences les plus outrancièrement grotesques de toute la saga et se mue en gigantesque parodie involontaire. Pourtant, la séquence prégénérique laissait beaucoup d’espoir : un agent 007 qui échoue dans sa mission, est abandonné par ses supérieurs, croupit pendant de longs mois dans une cellule crasseuse, subit tortures raffinées et interrogatoires musclés… Voilà qui laissait augurer du changement.

Mais dès que Pierce Brosnan échappe à ses geôliers et réendosse son smoking, nous nous retrouvons en plein festival des clichés, lesquels sont décuplés par une envie manifeste d’en mettre plein la vue. Du coup, les gadgets deviennent improbables (la voiture de Bond est carrément invisible !), les séquences d’action absurdes (Brosnan fait du surf des neiges sur un bout de carcasse via un trucage assez risible) et l’intervention des James Bond girls caricaturale (Hale Berry sort des eaux au ralenti en imitant grossièrement Ursula Andress). Mais ce n’est rien à côté du climax dans lequel deux voitures bourrées de gadgets se poursuivent et se lancent des roquettes à l’intérieur d’un gigantesque palais de glace qui s’effondre sous les flots tandis que l’héroïne est sur le point de se noyer et qu’un satellite lance des rayons laser tout autour !

Hommages et clins d'œil

Au passage, Meurs un autre jour s’efforce de rendre hommage aux films qui l’ont précédé, notamment dans le laboratoire de Q où trônent pêle-mêle la chaussure avec couteau rétractable de Bons baisers de Russie, le réacteur dorsal d’Opération Tonnerre, ou encore l’avion monoplace et le bathyscaphe-crocodile d’Octopussy. Mais l’élément le plus important manque hélas à l’appel : Desmond Llewelyn, décédé juste après le tournage de Le Monde ne suffit pas, et remplacé ici par John Cleese qui s’acquitte plutôt bien de cette lourde succession. Il y a bien quelques scènes réjouissantes dans Meurs un autre jour, comme ce brutal duel à l’épée entre Bond et Gustav Graves (Toby Stephens), et une poignée de seconds rôles réussis, notamment l’inquiétant Zao (Rick Yune) dont le visage est constellé de diamants. Mais ces trouvailles se noient dans un fatras trop indigeste pour convaincre. A l’avenant, la partition de David Arnold continue à mixer les orchestrations de John Barry et les sons électroniques, mais l’inspiration n’est plus au rendez-vous, malgré un ultime hommage plutôt réussi au thème principal d’On ne vit que deux fois.
 

© Gilles Penso

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