CHITTY CHITTY BANG BANG (1968)

Une comédie musicale fantasmagorique concoctée par l'auteur et le producteur de la saga James Bond

CHITTY CHITTY BANG BANG

1968 – GB

Réalisé par Ken Hughes

Avec Dick Van Dyke, Sally Ann Howes, Lionel Jeffries, Gert Fröbe, Anna Quayle, Benny Hill, James Robertson Justice

THEMA CONTES

Chitty Chitty Bang Bang : derrière ce titre étrange se cache une voiture incroyable qui roule, vole grâce à des ailes dépliées et des hélices, et navigue même en mer, invention que le professeur Caractacus Potts (Dick Van Dyke, héros de Mary Poppins) vient de mettre au point. Même si elle semble annoncer Un Amour de Coccinelle, cette comédie musicale fantastique n’est pas produite par Walt Disney mais par Albert R. Broccoli, le père de la série des James Bond. Le film est d’ailleurs tiré d’un roman de Ian Fleming, l’écrivain qui donna naissance en 1952 à l’agent 007. Ce n’est pas le seul point commun entre ce conte imaginatif et la saga de l’agent secret britannique. Gert Froebe et Desmond Llewelyn, interprètes respectifs de Goldfinger et de Q, sont ici de la partie, tout comme le talentueux chef décorateur Ken Adam et le génial créateur d’effets spéciaux John Stears. Pour autant, Chitty Chitty Bang Bang n’a pas les allures d’un James Bond pour enfants mais plutôt d’une féerie délicieusement kitsch et colorée, dont certaines séquences, notamment la visite dans une usine de bonbons, évoquent beaucoup Charlie et la Chocolaterie. Ce n’est pas tout à fait un hasard, dans la mesure où le romancier Roald Dahl participa à l’écriture du scénario.

Dès son générique, le film de Ken Hugues annonce son budget colossal (estimé à dix millions de dollars, une somme considérable à l’époque). Les trois courses automobiles à travers le monde auxquelles nous assistons, emplies de véhicules hétéroclites, de décors colossaux et d’imposante figuration costumée, ont bien dû coûter à elles seules le prix de deux ou trois longs-métrages de série B. Gagnante de toutes les compétitions, une vénérable voiture de course finit ses jours dans un incendie après avoir raté un virage et sa carcasse échoue chez un ferrailleur. Ce sont les enfants de l’inventeur Potts qui le convainquent d’en faire l’acquisition pour la retaper. Quelques jours plus tard, le véhicule est flambant neuf et la petite famille part se prélasser à la plage, en compagnie de la séduisante Truly Scrumptious (Sally Ann Howes) qui n’est pas insensible au charme excentrique de Caractacus. Celui-ci invente alors une histoire extravagante au cours de laquelle des pirates tentent de s’emparer de la voiture, soudain dotée de la capacité de voguer et de voler. Nos protagonistes se retrouvent ainsi propulsés dans un royaume bulgare où tous les enfants sont contraints de se cacher dans les souterrains de la ville…

Un émerveillement constant

Chitty Chitty Bang Bang est un émerveillement constant, orné d’images follement poétiques servies par de jolis trucages visuels, notamment la voiture qui vole dans le ciel étoilé ou le ballon dirigeable qui survole le château médiéval. Habitués aux films Disney (notamment l’excellent Livre de la jungle sorti un an plus tôt sur les écrans), les compositeurs Richard et Robert Sherman ont concocté pour Chitty Chitty Bang Bang des chansons un peu moins inspirées qu’à leur habitude, malgré un numéro musical extraordinaire digne de Gene Kelly au milieu d’une fête foraine. Succès colossal, le film entra dans la légende et donna naissance sur scène à un spectacle musical très populaire.

 

© Gilles Penso

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LA MOMIE (2017)

Tom Cruise tient la vedette dans cette énième relecture du mythe de la momie qui tente d'initier une nouvelle franchise

THE MUMMY

2017 – USA

Réalisé par Alex Kurtzman

Avec Tom Cruise, Sofia Boutella, Courtney B. Vance, Marwan Kenzari, Russel Crowe, Annabelle Wallis, Jake Johnson

THEMA MOMIES

Le succès inespéré du studio Marvel devait forcément faire des émules. Face à la profusion de films de super-héros inspirés des comics de Stan Lee, les dirigeants du studio Universal décidèrent d’adopter un principe similaire. Après tout, les « Universal Monsters » des années 30 et 40 ne furent-ils pas les pionniers dans l’exercice du crossover et du spin-off ? A cette époque, Dracula, le Monstre de Frankenstein, le Loup-Garou et la Momie s’entrecroisaient régulièrement et partageaient souvent la même affiche. Pourquoi ne pas reproduire ce procédé dans un univers contemporain ? L’idée pouvait se défendre, et Dracula Untold, réalisé en 2014 par Gary Shore, aurait dû inaugurer ce cycle. Mais c’est un faux départ, dans la mesure où le film n’attire pas les foules. Universal tente sa chance une seconde fois avec La Momie, espérant enfin lancer son « Dark Universe ». Malgré ce que laissait imaginer la bande-annonce du film, cette Momie a le mérite de s’éloigner de la version de Stephen Sommers pour tenter d’établir son propre style, du moins dans un premier temps. Mais l’humour poussif, les dialogues idiots et l’absence généralisée de finesse jouent d’emblée en sa défaveur. Tom Cruise y incarne un mercenaire spécialisé dans la chasse aux trésors, un voyou sympathique auquel on ne croit pas beaucoup tant l’archétype l’emporte sur la crédibilité. On se perd d’ailleurs en conjectures sur le choix qui l’a poussé à jouer dans ce film, dans la mesure où Cruise sélectionne habituellement avec beaucoup de minutie chacun de ses rôles. Sans doute espérait-il participer activement à une franchise promise à un grand succès. 

 

Il faut reconnaître que la première heure du métrage enchaîne quelques scènes réussies, notamment l’impressionnante résurrection de la momie. On y sent d’ailleurs l’influence du cinéma d’horreur des années 80. Comment ne pas penser au Loup-Garou de Londres lorsque Tom Cruise est régulièrement hanté par les visites de son ami mort, ou à Lifeforce quand la momie aspire la vie de ses victimes pour les muer en morts-vivants exsangues ? Certes, c’est du gore propre et sans éclaboussures, mais qui s’adonne tout de même à certains excès. Les corps y sont coupés en deux, les têtes tranchées ou écrasées. Mais bien vite, le studio impose de nombreux éléments conçus pour intégrer ce film dans une saga, et La Momie se transforme dès lors en une sorte de pilote maladroit d’une future série enchaînant artificiellement les effets d’annonce. 

Une maladroite imitation du Marvel Cinematic Universe

Sans aucune conviction, Russell Crowe incarne donc le docteur Henry Jekyll, à la tête du centre de recherches ultra-secret Prodigium qui a pour mission d’étudier les monstres et d’annihiler les plus dangereux. Pour flatter les fans et leur donner envie de voir la suite, quelques indices annoncent les futurs films de la saga : un crâne de vampire par ci, une patte de l’étrange créature du lac noir par là… Poussif, embarrassant, La Momie perd alors tout attrait et tombe dans le piège jusqu’alors évité : l’imitation du film homonyme de 1999. Tout y est, de la tempête de sable anthropomorphe à l’armée de momies se dressant contre le héros, jusqu’à un climax absurde qui s’ouvre vers une séquelle que tout le monde attendra avec beaucoup de patience.

 

© Gilles Penso

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LA LIGNE VERTE (1999)

Après le coup d'éclat des Évadés, Frank Darabont s'intéresse à un autre roman carcéral de Stephen King…

THE GREEN MILE

1999 – USA

Réalisé par Frank Darabont

Avec Tom Hanks, David Morse, Bonnie Hunt, Michael Clarke Duncan, Harry Dean Stanton

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX I SAGA STEPHEN KING

Conçu à l’origine par Stephen King comme un roman-feuilleton dans l’esprit de ceux qu’écrivait Charles Dickens, le récit « La Ligne Verte » paraît chez l’éditeur Librio en six épisodes entre mars et août 1996, avant d’être réédité en un seul volume. Il s’agit d’une charge manifeste contre la peine capitale, racontée à la première personne par un gardien de prison accompagnant les derniers pas des condamnés à mort jusqu’à « la Veuve Courant », autrement dit la chaise électrique. « Quand je repense à tout ça, la Veuve Courant me paraît être le produit d’une telle perversité, l’expression macabre d’une telle folie », dit le narrateur. « Nous sommes fragiles comme du verre soufflé, même dans les meilleures conditions. Se tuer les uns les autres par le gaz ou l’électricité et de sang froid ? La démence ! L’horreur ! » 

Le thème ne pouvait que séduire le cinéaste Frank Darabont, qui avait déjà intégré des réflexions personnelles sur la peine de mort dans son court-métrage The Woman in the Room inspiré de la nouvelle « Chambre 312 ». Il hésite pourtant, de peur de se répéter après avoir déjà abordé l’univers carcéral et l’univers de Stephen King dans Les Evadés, mais il finit par se laisser séduire par le potentiel du roman. D’autant que, contrairement à « Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank », « La Ligne Verte » comporte plusieurs éléments purement fantastiques. Paul Edgecomb (Tom Hanks), pensionnaire centenaire d’une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s’efforçant d’adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouve un colosse du nom de John Coffey (Michael Clarke Duncan), accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, Edgecomb tisse avec lui des liens très forts…

Le colosse au cœur d'enfant

L’interprétation de Michael Clarke Duncan est particulièrement touchante, sa stature déjà impressionnante étant amplifiée par des effets de mise en scène habiles qui lui donnent les allures d’un véritable géant. Ce colosse au pied d’argile et au cœur d’enfant illumine de sa présence un film sans doute trop long, trop instable, trop indécis quant à ses enjeux et ses thématiques. En effet, le surnaturel s’invite artificiellement dans une intrigue par ailleurs très réaliste, et les exactions du gardien sadique interprété par Doug Hutchison semblent juxtaposées à l’histoire sans réellement l’enrichir. C’est la preuve manifeste que les éléments décrits sur papier ne passent pas toujours bien le cap d’une transposition à l’écran sans être fondamentalement réinterprétés. La Ligne Verte est donc un film inégal, témoin des hésitations premières de Darabont lors de la genèse du projet, mais il faut avouer que ce film est servi par un casting de premier ordre et par une mise en scène d’une élégance et d’une sensibilité indiscutables. Du coup, même dans les moments les plus déséquilibrés du film, Darabont et ses comédiens parviennent à faire vibrer notre corde sensible et à nous émouvoir presque miraculeusement.

© Gilles Penso

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LA DÉESSE DE FEU (1965)

Une adaptation du roman exotique de H. Rider Haggard produite par le studio Hammer avec Ursula Andress en déesse immortelle

SHE

1965 – GB

Réalisé par Robert Day

Avec Ursula Andress, Peter Cushing, John Richardson, Andre Morell, Rosenda Monteros, Christopher Lee, Bernard Cribbins

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Soucieuse de varier les plaisirs après le succès de ses adaptations de DraculaFrankenstein et consorts, la compagnie britannique Hammer s’est laissée influencer par la vogue des péplums inondant les écrans du monde entier dans les années 60, et inaugura avec La Déesse de Feu une petite série de longs-métrages d’aventures exotico-fantastiques. Le roman qui sert de base au scénario, le fameux « She » de H. Rider Haggard, avait déjà été maintes fois adapté à l’écran, dès Méliès en 1898, mais cette version est la première à bénéficier de la couleur et du format Cinemascope. Ce qui n’empêche guère, hélas, La Déesse de Feu de mettre la pédale douce sur l’aspect spectaculaire et dépaysant du récit, les budgets n’ayant visiblement guère augmenté depuis la période où tous les films de la Hammer étaient tournés dans de modestes studios. 

L’intrigue s’amorce en Palestine, en 1918. Démobilisés par l’armée, Leo Vincey (John Richardson) et Hollis L. Holly (Peter Cushing) échouent en compagnie du valet Job (Bernard Cribbins) dans un cabaret oriental qu’on croirait échappé d’un James Bond. Les fans du grand Peter Cushing pourront ainsi admirer leur idole en train de s’adonner à une danse du ventre effrénée, ce qui n’est pas banal ! Tombant dans un traquenard, Leo est enlevé par des hommes qui le mènent à Ayesha, une splendide jeune femme interprétée par Ursula Andress. Révélée trois ans plus tôt dans l’inoubliable James Bond contre Docteur No, la belle suissesse trouve ici l’un de ses rôles les plus marquants, et s’avère d’ailleurs être l’un des seuls attraits d’un film manquant par ailleurs de fantaisie et d’emphase. 

La flamme de la vie éternelle

Reconnaissant en Leo la réincarnation de l’homme qu’elle aimait jadis, elle lui confie une bague et une carte, et lui demande de traverser le désert pour venir la retrouver dans la cité perdue de Kuma. Séduit et curieux, Leo accepte de se prêter au jeu et se lance dans la périlleuse expédition, en compagnie de ses deux fidèles amis. Parvenant enfin à la cité de Kuma (dont l’entrée est une gigantesque statue, l’une des visions les plus impressionnantes du film, servie par un trucage optique très réussi), les trois Occidentaux découvrent qu’Ayesha est une tyrannique souveraine, régnant sur des esclaves à qui elle impose un régime de terreur, et servie par un fourbe conseiller nommé Billali (l’incontournable Christopher Lee). Âgée de 2000 ans, elle doit son immuable jeunesse à la flamme de la vie éternelle qui permet à ceux qui s’y plongent de connaître les joies de l’immortalité. Malgré les protestations de ses compagnons, Leo accepte de partager le trône d’Ayesha et de se plonger dans la flamme. Le dilemme qui préside à cette décision est probablement l’un des éléments scénaristiques les plus forts du film, poussant les protagonistes à  mesurer les conséquences d’une vie éternelle. Ce questionnement mis à part, La Déesse de Feu reste un spectacle distrayant mais quelque peu anecdotique. L’année suivante, John Richardson partagera l’affiche d’une autre aventure exotique de la Hammer, le fameux Un Million d’Années Avant JC, aux côtés cette fois ci de la belle Raquel Welch.

 

© Gilles Penso

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CARRIE 2 : LA HAINE (1999)

Le classique de Brian de Palma inspiré du premier roman de Stephen King avait-il besoin d'une suite ? Visiblement non…

THE RAGE: CARRIE 2

1999 – USA

Réalisé par Katt Shea

Avec Emily Bergl, Jason London, Amy Irving, J. Smith-Cameron, Dylan Bruno, Zachery Ty Bryan, Chalotte Ayanna, Justin Ulrich

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX I SAGA STEPHEN KING

Développée en 1993, l’idée d’une suite de Carrie mit beaucoup de temps à se concrétiser, changeant à plusieurs reprises de scénario et d’équipe pour finalement échouer en 1998 entre les mains de la réalisatrice Katt Shea. Le titre Carrie 2 s’avère un tantinet mensonger dans la mesure où il n’y a aucune Carrie dans le film, si l’on excepte quelques flash-backs empruntés au classique de Brian de Palma dont ce petit slasher mal fagoté constitue une sorte de remake/séquelle tout à fait facultatif. Ici, l’héroïne se prénomme Rachel. Elle se situe un peu en marge par rapport aux jeunes filles de son âge, mais il faut dire qu’elle a de sérieux antécédents : son père s’est enfui alors qu’elle était haute comme trois pommes, sa mère s’est muée en bigote fanatique (comme celle de Carrie) avant d’être internée dans une institution psychiatrique, ses parents adoptifs lui mènent la vie dure, et pour couronner le tout sa meilleure amie se suicide pour un chagrin d’amour mal digéré. Chaque fois que Rachel connaît une émotion trop forte, elle a la capacité de déplacer les objets à distance. Ce phénomène intrigue beaucoup la psychothérapeute du lycée (Amy Irving, seule survivante du casting du film de De Palma), car Rachel lui rappelle beaucoup Carrie, et elle craint que les destins des deux jeunes filles ne se ressemblent. Elle ne croit pas si bien dire, d’autant que, ô surprise, Rachel s’avère être la demi-sœur de Carrie. Toutes deux auraient donc hérité leur pouvoir paranormal du même père.

Voilà une coïncidence bien pratique pour le scénariste  Rafael Moreu (auteur du script de Hackers de Iain Softley). Ce dernier ne se creuse d’ailleurs guère la tête et se contente dès lors de recopier scolairement la structure du film précédent. Les camarades de lycée de Rachel se mettent à la détester et l’invitent à une grande fête pour mieux pouvoir l’humilier, tout en se servant d’un gentil garçon qui, lui, n’est au courant de rien et ne veut que le bien de la jeune fille. Et ce qui devait arriver arrive forcément : Rachel est ridiculisée devant tout le monde (sauf qu’au lieu du traumatisant seau de sang nous avons droit à un banal film vidéo compromettant), et elle se venge en fermant toutes les portes de la grande salle à distance, puis en provoquant un incendie, et enfin en assassinant tout ce beau monde d’un seul regard.

Morts violentes en série

Si l’humiliation de la jeune fille manque singulièrement de panache, les morts violentes s’avèrent pour leur part très explicites : un couple dont les deux crânes sont transpercés ensemble par un tisonnier, des CD qui volent comme des frisbees et égorgent ceux qui se trouvent à leur portée, un garçon émasculé par un harpon, une fille dont les verres des lunettes explosent en lui crevant les yeux… Bref, c’est le défouloir (orchestré par la maquilleuse spéciale Bari Dreiband-Burman), mais l’intensité du film n’augmente pas pour autant. Et même si l’étonnante Emily Bergl tire son épingle du jeu dans le rôle de Rachel, comment oublier la fragilité si émouvante de Sissi Spacek ? Produit pour 20 millions de dollars, Carrie 2 en rapporta à peine 18 et sombra rapidement dans un oubli mérité.

 

© Gilles Penso

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CŒUR DE DRAGON (1996)

Dennis Quaid et un sympathique dragon qui parle avec la voix de Sean Connery affrontent un prince maléfique

DRAGONHEART

1996 – USA

Réalisé par Rob Cohen

Avec Dennis Quaid, David Thewlis, Pete Postlethwaite, Dina Meyer, Jason Isaacs, et la voix de Sean Connery

THEMA HEROIC FANTASY I DRAGONS

Imaginée par l’étudiant en cinéma Patrick Reed Johnson en 1989, l’histoire de Cœur de Dragon prend place au sein de l’Angleterre médiévale, où le preux Bowen (Dennis Quaid) enseigne au jeune prince Einon (Lee Oakes) l’art de la chevalerie. Mais au cours d’une bataille, Einon est mortellement blessé, et c’est l’intervention de Draco, dragon sage et vénérable, qui le sauve, en n’hésitant pas à lui donner la moitié de son cœur. Hélas, Einon, en grandissant, développe une nature maléfique qui le mue bientôt en tyran impitoyable. Il prend dès lors les traits du comédien David Thewlis. Persuadé que Draco est en cause, Bowen décide de débarrasser la terre de tous les dragons qui la peuplent. Il y parvient presque, mais Draco lui échappe, et leur longue confrontation lui fait comprendre que la méchanceté d’Einon n’est due qu’à sa nature propre, et pas à la moitié de cœur dont le dragon l’a généreusement doté. Bowen et Draco sympathisent peu à peu, et s’allient bientôt pour faire cesser les sanglants agissements de celui qui fut leur protégé… 

Le réalisateur Rob Cohen, auteur d’une biographie de Bruce Lee (baptisée Dragon, ça ne s’invente pas !), avouait n’avoir jamais eu affaire jusqu’alors à des effets spéciaux, en dehors de quelques fondus enchaînés. Il s’en est donc remis aux génies d’ILM, lesquels confièrent le look du héros reptilien au talentueux Phil Tippett, celui qui avait donné vie au Dragon du Lac de Feu et au monstre bicéphale de Willow« Nous avons imaginé un dragon plus proche de l’imagerie asiatique qu’européenne », nous raconte Tippett. « C’est pour cette raison qu’il est moins reptilien et moins effrayant que celui du Dragon du Lac de Feu par exemple. Il a des attitudes plutôt félines, et son museau s’inspirait à la fois de la bouche d’un gorille et de celle d’un homme, étant donné que cette créature parlait tout au long du film. » (1) Même si au final Draco sent encore un peu l’image de synthèse, dans sa texture, ses mouvements et ses yeux, et même si son design hybride n’est pas toujours très convainquant, nous sommes là dans le domaine de la 3D hyper-réaliste. Un comble lorsqu’il s’agit de visualiser un être aussi peu réaliste qu’un dragon cracheur de feu, voltigeant et déclamant ses répliques avec la voix de Sean Connery !

Entre le conte léger et la tragédie classique

Quelques images, comme Draco protégeant sous son aile Bowen par une nuit pluvieuse, ou surgissant en ombre chinoise dans le ciel rouge du crépuscule, sont de toute beauté. La partition de Randy Edelman nous gratifie en prime d’envolées lyriques du plus bel effet (elle sera ensuite réutilisée à outrance dans moult bandes-annonces hollywoodiennes). Le scénario, lui, n’est pas toujours à l’avenant, piétinant quelque peu, souffrant d’une carence de souffle épique et semblant hésiter entre le conte léger et la tragédie classique, sans réussir par là même à trouver un public. Dommage, car Quaid et Thewlis sont excellents, comme à leur habitude, et les séquences où Bowen feint de tuer Draco pour empocher les récompenses sont plutôt savoureuses. Le film de Rob Cohen sera suivi quatre ans après sa sortie d’une séquelle directement conçue pour la vidéo, Cœur de Dragon, un nouveau départ, avec un casting différent et Doug Lefler derrière la caméra.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998.

 

© Gilles Penso

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THE 7 ADVENTURES OF SINBAD (2010)

Un hommage modernisé aux films des 1001 Nuits de Ray Harryhausen, pétri de bonnes intentions mais désespérément raté

THE 7 ADVENTURES OF SINBAD

2010 – USA

Réalisé par Ben Hayflick et Adam Silver

Avec Patrick Muldoon, Sarah Desage, Bo Svenson, Kelly O’Leary, Dylan Jones, Berne Velasquez, Peter Greathouse, Clifford Garbutt

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Que The 7 Adventures of Sinbad ait été conçu comme un hommage au travail de Ray Harryhausen en général et au 7ème Voyage de Sinbad en particulier, cela ne fait aucun doute. Le titre et le poster du film sont suffisamment explicites à ce sujet. Mais la compagnie de production The Asylum ne s’est jamais distinguée par la finesse de ses œuvres. Et lorsqu’on découvre, perplexe, ce qui se cache derrière cette affiche alléchante, force est de constater que le génial créateur des effets spéciaux de Jason et les Argonautes aurait allègrement pu se passer d’une telle descendance. D’ailleurs, il semblerait que la mise en chantier de cette étrange aventure des 1001 nuits ait surtout été motivée par la sortie d’un blockbuster hollywoodien, en l’occurrence Prince of Persia. L’activité principale de The Asylum étant le plagiat à moindres frais des succès potentiels du moment, ceci explique cela. Ici, Sinbad ne porte ni le pantalon bouffant, ni le sabre, puisque c’est un businessman du 21ème siècle, lointain descendant du célèbre marin aventurier. Lorsqu’il apprend qu’un de ses pétroliers a été pris d’assaut par un gang armé jusqu’aux dents, notre héros quitte son bureau du Qatar et traverse les cieux en hélicoptère, malgré la redoutable tempête qui menace…

La première partie du film ressemble presque à un remake de L’Île Mystérieuse de Cy Endfield. Tous les ingrédients semblent réunis : les naufragés qui s’échouent sur une île inconnue du Pacifique, les pirates, le bateau coulé qu’il faut renflouer, le céphalopode monstrueux, le crabe géant sur la plage, le cataclysme imminent… Hélas, la mise en scène paresseuse, les acteurs transparents et surtout l’effroyable médiocrité des effets spéciaux relèguent illico ce « direct to video » au statut de nanar absolu. Le scénario évoque sept prophéties qui annoncent la fin du monde. Parallèlement aux aventures de Sinbad, des séismes et des catastrophes naturelles frappent ainsi le monde, ce qui permet à The Asylum de recycler quelques séquences de désastres bricolées pour d’autres productions maison.  

Le 7ème naufrage de Sinbad

Alors qu’une sauvageonne surgit de nulle part pour se joindre à notre héros et que l’île sur laquelle il était échoué s’avère être une baleine géante (une belle idée gâchée par un trucage épouvantable), les six autres aventures s’enchaînent joyeusement : l’attaque de reptiles volants à mi-chemin entre des gargouilles et des ptérodactyles (dont la morphologie évoque les monstres d’un projet avorté de Ray Harryhausen baptisé The Elementals), la confrontation contre un cyclope géant particulièrement disgracieux, l’intervention de démones sexy qui envoûtent les hommes, le débarquement d’une armée de soldats mués en membres d’une secte utopiste, le surgissement d’une créature ailée infernale aux allures de démon cornu cracheur de feu (le Balrog du Seigneur des Anneaux n’est pas loin), la fuite finale à bord d’un ballon dirigeable (nouvel hommage à L’Île Mystérieuse)… Bref, The 7 Adventures of Sinbad cherche l’inspiration partout, des Mille et Une Nuits à la mythologie grecque en passant par Jules Verne, Jonathan Swift et J.R.R. Tolkien. James Cameron lui-même est convoqué à travers une espèce de remake d’Abyss en fin de métrage. Ce qu’il ne peut offrir à ses spectateurs dans la qualité, le film de Ben Hayflick et Adam Silver le propose donc dans la quantité, avec une générosité qui forcerait presque le respect. Mais avec autant d’images de synthèse hideuses et de péripéties grotesques, c’est l’indigestion assurée.

 

© Gilles Penso

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FRISSONS (1974)

Le premier opus d'une série de longs-métrages que David Cronenberg consacrera à l'horreur organique

SHIVERS / THE PARASITE MURDERS

1974 – CANADA

Réalisé par David Cronenberg

Avec Paul Hampton, Joe Silver, Lynn Lowry, Allan Kolman, Susan Petrie, Barbara Steele, Ronald Mlodzik, Barry Baldaro

THEMA MÉDECINE EN FOLIE I MUTATIONS 

Ce premier film commercial de David Cronenberg contient en germe (c’est le cas de le dire) toutes ses obsessions, en particulier une angoisse viscérale liée à la médecine et à la chirurgie. Passionné par le corps humain et ses mutations, le cinéaste donnera plus tard le nom d’ « horreur organique » (ou « body horror ») à ce sous-genre de l’épouvante qu’il n’a jamais cessé de décliner par la suite. Le prologue de Frissons marque d’emblée un contraste. D’un côté une voix off rassurante nous décrit les bienfaits d’une toute nouvelle résidence située sur l’île Saint Laurent, havre de paix et de tranquillité. De l’autre un homme fou furieux agresse violemment une jeune fille, la tue, la dénude et lui ouvre le ventre, puis s’égorge ! L’assassin était un scientifique de renom, le docteur Carl Hobbs, à l’œuvre sur la création de parasites aux vertus thérapeutiques, capables de remplacer des organes défectueux. Il introduisit expérimentalement l’un de ces parasites dans le corps de sa victime avant de comprendre les conséquences de son acte et de la tuer. Mais auparavant, la jeune femme a fréquenté de nombreux hommes dans la résidence. Or le virus se manifeste par des monstres parasites qui se reproduisent très vite, rampent sous l’épiderme de leurs hôtes involontaires et sortent de leur bouche pour se propager. 

Les habitants de l’île, contaminés, sont alors poussés à commettre des actes de violence et des agressions sexuelles. C’est l’occasion pour le maquilleur Joe Blasco d’inventer les « bladders », ces fameux effets spéciaux à base de poches gonflables qui allaient révolutionner les maquillages spéciaux par la suite et que notamment Rick Baker et Rob Bottin allaient reprendre à leur compte. Transfuge du cinéma d’épouvante des années soixante, Barbara Steele incarne Betts, l’une des résidentes de l’île Saint Laurent. Cronenberg nous la présente d’emblée comme une femme forte, indépendante et sûre d’elle. Elle semble passer ses journées dans son appartement, en peignoir, à siroter de l’alcool en aguichant Janine (Susan Petrie), l’une de ses voisines, suscitant entre elles une atmosphère ambigüe. Un jour, alors qu’elle prend son bain, un des parasites entre dans sa baignoire, glisse entre les jambes et pénètre en elle. Désormais contaminée, Betts fait l’amour avec Janine et propage l’infection. 

L'expérience interdite

Beaucoup de visions dérangeantes ponctuent Frissonscomme ces parasites surgissant des bouches des contaminés, ces viols en série dans l’immeuble, ces enfants tenus en laisse et aboyant comme des chiens, ce vieil homme qui embrasse sa propre fille… « Même lorsque je traite de sujets universels comme la violence ou la sexualité, je n’ai jamais la prétention de véhiculer un quelconque message », avoue le réalisateur. « Si c’était le cas, cela signifierait que j’ai la réponse aux questions que je soulève, et que je vais donner des conseils aux spectateurs. Or réaliser des films, pour moi, c’est plutôt le reflet d’une discussion que j’ai avec moi-même. » (1) Cronenberg nous offre des visions dignes de l’apocalypse telle que l’imagine la Bible, et un final nihiliste évoquant tour à tour La Nuit des morts-vivantsJe suis une légende et L’Invasion des profanateurs de sépultures.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en octobre 2005.

© Gilles Penso

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SOLO : A STAR WARS STORY (2018)

Après Rogue One, la saga Star Wars s'offre un second spin-off consacré cette fois à la jeunesse de Han Solo

SOLO: A STAR WARS STORY

2018 – USA

Réalisé par Ron Howard

Avec Alden Ehrenreich, Emilia Clarke, Donald Glover, Woody Harrelson, Joonas Suotamo, Thandie Newton, Paul Bettany

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

Depuis la reprise de la franchise Star Wars par Disney, les épisodes de la saga s’enchaînent à une telle vitesse sur les écrans qu’ils ne créent plus vraiment l’événement. L’époque où les spectateurs fébriles devaient attendre trois ans pour que se résolve le terrible suspense final de L’Empire Contre-Attaque est bien lointaine. Désormais, un nouveau Star Wars sort tous les six mois, suivant deux trajectoires distinctes : les épisodes numérotés reprenant la chronologie établie initialement par George Lucas et les films isolés s’attardant sur des morceaux d’histoire non encore racontés. C’est dans cette optique que s’inscrit Solo, conçu pour narrer les aventures du fringuant Han avant qu’il ne rencontre Luke Skywalker dans La Guerre des Etoiles

Pour tout dire, une telle entreprise ne suscitait pas un fol enthousiasme : son concept même avait de quoi laisser perplexe, le choix du comédien principal n’était à priori pas très convaincant et le changement de réalisateur à la dernière minute n’avait rien de très rassurant. Pourtant, force est de constater que Solo dégage une indéniable sympathie, sans doute parce qu’il se positionne ouvertement comme un chapitre « mineur » de la saga et qu’il place ses ambitions narratives loin des combats quasi-métaphysiques opposant les Jedi des deux côtés de la force. La nature même du personnage principal pousse l’intrigue sur la voie du western, du film de guerre et du serial d’aventure, incitant John Powell à composer une bande originale trépidante à mi-chemin entre le space opera et le film de pirates.

Les pirates de l'espace

Plusieurs morceaux de bravoure ponctuent le métrage, notamment une incroyable course-poursuite sur un train futuriste, un chassé-croisé cosmique dans une nébuleuse digne de Star Trek 2 de laquelle émerge une abomination tentaculaire qui n’aurait pas dépareillé dans les écrits de H.P. Lovecraft ou encore la première rencontre entre Solo et Chewbacca (sans doute l’une des séquences les plus réjouissantes du film). L’intervention de Lando Carlissian lui-même (fort bien interprété par Donald Glover) offre au film de beaux moments de comédie. Tout en assumant pleinement son caractère « pulp », Solo nous offre une vision étonnamment réaliste de ce que serait un monde sous le régime de l’Empire. Les soldats grivois infestant les cantinas ont les allures familières d’officiers nazis se pavanant sous l’occupation, les films de propagande enjoignant la jeunesse à s’enrôler dans les armées impériales nous ramènent huit décennies en arrière et les scènes de combat au corps à corps dans les tranchées trouvent leurs échos chez les poilus de la grande guerre. Dommage que le personnage incarné par Emilia Clarke soit si peu crédible et que les ultimes rebondissements versent autant dans la caricature. Car l’enthousiasme de Ron Howard est franchement communicatif, le cinéaste retrouvant là la fougue de Willow (l’intervention furtive du comédien Warwick Davis n’est certainement pas innocente) avec une légèreté et une absence de prétention bien agréables. Certes, Solo est sans doute l’un des opus les plus facultatifs et les plus anecdotiques de la saga Star Wars, mais c’est aussi le plus décomplexé et le plus désinvolte. Pourquoi refuser un plaisir si simple ?

© Gilles Penso

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LE CHIEN DES BASKERVILLE (1959)

La plus fantastique des aventures de Sherlock Holmes portée par le trio Terence Fisher, Peter Cushing et Christopher Lee

HOUND OF THE BASKERVILLE

1959 – GB

Réalisé par Terence Fisher

Avec Peter Cushing, Christopher Lee, André Morell, Marla Landi, David Oxley, Francis De Wolff, Miles Malleson, Ewen Solon

THEMA MAMMIFÈRES

Après avoir respectivement excellé dans les rôles titres de Frankenstein s’est échappé et Le Cauchemar de Dracula, Peter Cushing et Christopher Lee trouvent à nouveau des rôles à la mesure de leur talent et de leur prestance dans cette très élégante version du fameux roman d’Arthur Conan Doyle. Cushing y campe un Sherlock Holmes imbu de lui-même au flegme délicieusement irritant, et Lee un Henry Baskerville taciturne à la haute stature et au charme ténébreux. Celui-ci revient dans la maison de ses ancêtres au beau milieu de la lande écossaise, après que son oncle Charles ait été retrouvé mort dans d’étranges circonstances. D’aucuns attribuent ce décès à la malédiction qui frappe la famille Baskerville depuis que le détestable Sir Hugo a assassiné une jeune paysanne qui se refusait à lui. Selon la légende, cette malédiction prend la forme d’un chien assoiffé de sang venu tout droit de l’enfer. Holmes mène donc l’enquête, accompagné du docteur Watson, interprété avec beaucoup de finesse par André Morell. 

Le film laissant la part belle à ses extraordinaires comédiens et à de savoureux dialogues (au cours desquels Cushing prononce avec délectation le fameux « élémentaire mon cher Watson »), les scènes d’action et d’épouvante restent discrètes et se voient réserver la portion congrue. Elles s’avèrent cependant très efficaces, notamment le prologue qui conte les méfaits sanguinaires de Hugo Baskerville, ou cette séquence londonienne qui semble annoncer l’un des moments forts de James Bond contre Docteur No et dans laquelle Henry est menacé par une redoutable tarentule. D’un bout à l’autre du métrage, la mise en scène de Terence Fisher s’avère inspirée, fluide et judicieusement dynamique. On émettra plus de réserves sur le fameux chien du titre, qui n’apparaît furtivement qu’à la toute fin du film, et dont la tête disproportionnée aux oreilles dressées lui donne un peu les allures d’une chèvre ! Nous sommes bien loin de la description de Conan Doyle, qui affirmait tout de même : « jamais aucun rêve délirant d’un cerveau dérangé ne créa vision plus sauvage, plus fantastique,
plus infernale que cette bête qui dévalait du brouillard. » Les fantasticophiles de tous poils étaient donc en droit d’espérer une vision plus marquante que ce pauvre cabot vaguement grimé pour symboliser le chien de l’enfer, d’autant que l’un des posters les plus connus du film exhibait un molosse baveux aux crocs acérés autrement plus terrifiant… 

L'une des meilleures incarnations de Holmes à l'écran

Cette maladresse mise à part, Le Chien des Baskerville de Fisher demeurera sans doute l’une des meilleures incarnations à l’écran de Sherlock Holmes. Ce fut d’ailleurs, pour l’anecdote, la première adaptation en couleurs d’une aventure du célèbre détective. La Hammer envisageait d’ailleurs d’enchaîner avec d’autres films mettant en vedette Peter Cushing dans le rôle du héros fétiche de Conan Doyle, mais le fond de commerce de la compagnie britannique étant les monstres, les autres romans n’offrirent pas la matière nécessaire à de nouveaux développements fantastiques. Le Chien des Baskerville de Terence Fisher demeura donc une tentative isolée.
 
© Gilles Penso

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