

Un jeune garçon qui vit seul avec sa grand-mère rêve de pouvoir transformer tout ce qu’il touche en or. Mais c’est un vœu dangereux…
THE MIDAS TOUCH / KID MIDAS
1997 – USA
Réalisé par Peter Manoogian
Avec Trever O’Brien, Ashley Tesoro, Joey Simmrin, David Jeremiah, Marla Cotovsky, Danna hansen, Shannon Welles, Joseph Whipp, Theodor Danetti
THEMA CONTES I SAGA CHARLES BAND
Kid Midas est le septième et dernier film que Peter Manoogian réalise pour le producteur Charles Band, après Le Maître du jeu, Eliminators, Territoire ennemi, Arena, Demonic Toys et Glutors. Cette ultime collaboration se déroule d’ailleurs de manière totalement imprévue. Après trois ans sans travailler ensemble, les deux hommes se croisent en 1995 à l’American Film Market et décident de refaire encore un film. Band a déjà le titre et le scénario, librement inspiré de la légende du roi Midas et écrit par Peter Fedorenko (qui avouera plus tard n’avoir jamais été payé pour ce travail). Le jeune acteur qui tient la vedette de ce conte moderne est Trever O’Brien, frère cadet d’Austin O’Brien qui jouait lui-même dans Prehysteria pour Charles Band – et dans la foulée dans Last Action Hero aux côtés d’Arnold Schwarzenegger. Comme souvent chez Band à cette époque, Kid Midas est tourné en Roumanie pour profiter des infrastructures peu coûteuses de Castel Films. « Vivi Dragan Vasile, le directeur de la photographie, était formidable », se souvient Manoogian. « Il avait travaillé sous le régime communiste en Roumanie, à une époque où les budgets n’avaient pas d’importance et où les films étaient tournés dans l’ordre chronologique. Nous nous sommes tout de suite très bien entendus, même s’il ne parlait pas un mot d’anglais et que je ne parlais que très peu roumain ! Pour moi, le plus difficile, dans Kid Midas, était de faire ressembler Bucarest à une ville des Etats-Unis. Il y a des voitures américaines en Roumanie, mais elles sont difficiles à trouver. Et nous avions également des acteurs roumains dans des rôles d’Américains, alors vous imaginez… » (1)


Tourné en quatre semaines pour 400 000 dollars, Kid Midas démarre sur les chapeaux de roue, porté par une musique rock’n’roll et une caméra qui survole un jardin luxueux avant de pénétrer dans un grand château. On y découvre un enfant très riche, gâté au possible. Il dispose de sa propre masseuse, d’un majordome, de cuisiniers, de serviteurs, circule à moto dans le château et savoure des repas gastronomiques… jusqu’à ce que la réalité s’impose : tout cela n’est qu’un rêve. En réalité, Billy Bright, 12 ans, est un garçon ordinaire qui vit seul avec sa grand-mère après la disparition de ses parents, gagne un peu d’argent en distribuant des journaux à vélo et se fait brutaliser par les autres garçons de l’école. Non loin de chez lui se dresse une vieille maison sinistre, réputée pour abriter une sorcière, et que personne n’ose approcher. Poussé par ses camarades, Billy y pénètre et rencontre une étrange vieille femme. « Je suis restée assise sur cette chaise à attendre qu’une âme suffisamment courageuse ose entrer dans ma maison », lui dit-elle. Elle lui offre alors d’exaucer un vœu : le don de Midas, qu’il espérait utiliser pour permettre à sa grand-mère de subir une opération cardiaque. Mais le garçon découvre rapidement que la possibilité de transformer en or tout ce qu’il touche est plus une malédiction qu’une bénédiction…
Goldfinger
L’entrée en matière de Kid Midas emprunte donc ses motifs aux mélodrames, avec ce pauvre orphelin qui vit avec sa grand-mère malade et peine à joindre les deux bouts. Puis l’intrigue prend la tournure d’une fable morale. Car il y a une contrepartie à ce pouvoir fabuleux. Chaque fois qu’il transforme un objet en or, Billy s’affaiblit de plus en plus. Si sa meilleure amie Hannah (Ashley Tesoro) s’en inquiète, son copain lourdaud Leon (Joey Simmrin) ne voit que l’appât du gain. Tous deux agissent finalement comme les figures symboliques (l’ange et le diablotin) qui donnent corps à la conscience des personnages de cartoons. Deux usuriers idiots et cupides viennent pimenter l’intrigue. Mais le pire survient lorsque Billy, en touchant sa grand-mère, la transforme en statue dorée (version troisième âge de Shirley Eaton dans Goldfinger). Comme si ça ne suffisait pas, lui-même commence à subir une étrange métamorphose qui lui donne presque les allures du jeune héros possédé de Rayon Laser, avec ses yeux luisants, ses dents jaunes et son teint blafard. Quelques trucages numériques très basiques mais amusants permettent à Manoogian de visualiser les effets surnaturels du film, comme un chat empaillé qui s’agite, un sablier qui se volatilise, une poignée de porte qui bouge dans tous les sens ou la transformation en or de tous les objets que Billy touche. Grâce à sa mise en scène dynamique et son montage alerte, Kid Midas évite tout ennui, même si la seconde partie du métrage multiplie les péripéties incohérentes et s’achève un peu mollement, comme un soufflé qui retombe.
(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)
© Gilles Penso
À découvrir dans le même genre…
Partagez cet article





















































