

Deux touristes américaines en visite à Rome travaillent comme employées dans un château qui possède des vertus surnaturelles…
CASTLE EROS / CASTLE EROTICA
2002 – USA
Réalisé par Madison Monroe
Avec Chelsea Blue, Holly Sampson, Catalina Larranaga, Sebastien Guy, Denis Marti, Loredana Bontempi, Giro Tommaselli, Mirko Cito, Silvia Gogovacinschi
THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA CHARLES BAND
La réalisatrice Madison Monroe a une quinzaine de films érotiques à son actif, parmi lesquels un pastiche olé olé des aventures de Zorro (Zorrita : Passion’s Avenger). La scénariste Louise Monclair, qui collabora souvent avec elle, est aussi une habituée du genre, puisque nous lui devons entre autres les scripts d’Andromina, de The Exotic Time Machine 2 ou de Virgins of Sherwood Forest, improbable variante dénudée de Robin des Bois. En les sollicitant toutes les deux, les producteurs Pat Siciliano et Charles Band se sentent donc en confiance, puisque Castle Eros est censé jouer dans la même cour. Étant donné que l’intrigue se déroule majoritairement dans un château, on aurait pu imaginer que le film serait tourné en Roumanie, comme une infinité de productions Charles Band depuis une bonne décennie. Mais cette fois-ci, les prises de vues se déroulent intégralement en Italie, majoritairement à Rome et dans sa région. Sans doute les gens de Playboy, coproducteurs du film, souhaitaient-ils un cadre plus touristique et plus vendeur. Effectivement, ces sites naturels participent agréablement à la photogénie et à la patine de Castle Eros.


Les héroïnes du film sont Gabriella (Chelsea Blue) et Julia (Holly Sampson), deux cousines américaines qui passent leurs vacances en Italie. Gabriella, la plus délurée des deux, filme tout avec son caméscope, drague un homme et le ramène dans leur chambre d’hôtel, contre l’avis de la plus sage Julia. Mais au matin, toutes deux découvrent que l’inconnu a pris la poudre d’escampette en leur volant tout l’argent qu’elles possédaient. Désormais sans le sou, elles errent dans les rues de la ville et découvrent un château, dirigé par une certaine Isabel (Catalina Larranaga), à qui elles proposent leurs services. Elles sont donc embauchées pour s’occuper de l’entretien et s’assurer que les clients ont tout ce dont ils ont besoin. Or ce lieu, baptisé Castello Dell’amore (le château de l’amour), possède une histoire peu commune. Un flashback en costume nous montre le prince qui l’a fait bâtir et sa promise Rosanna, liés par une passion ardente. Mais il doit la quitter pour partir à la guerre et meurt au combat. Terrassée par la nouvelle, sa fiancée meurt littéralement de chagrin. Aujourd’hui, le château a été repris par les descendants de la famille de Rosanna et possèderait, selon la légende, des vertus magiques…
Le château dans le septième ciel
L’élément fantastique de l’intrigue intervient lorsque Julia découvre dans l’une des chambres une maquette du château, à l’intérieur de laquelle des petites photos découpées représentent tous les occupants. Par jeu, elle associe sa photo avec celle d’un homme et les place dans l’une des salles. Aussitôt, la voilà baignée d’une lueur scintillante surnaturelle et transportée avec le bel inconnu dans la pièce réelle, où tous deux plongent sans vergogne dans le stupre et la fornication… Passée cette séance de galipettes acrobatiques, elle se retrouve devant la maquette, comme si de rien n’était. Or il ne s’agit pas d’une simple hallucination. Par l’entremise de la maquette, ce château a le pouvoir de créer une alchimie physique et spirituelle entre les gens. Le prétexte scénaristique est donc plus filiforme que jamais. Dans Hidden Beauties, Dungeon of Desire ou The Exotic House of Wax, on s’efforçait tout de même de bâtir une petite intrigue inspirée de thèmes classique du cinéma fantastique pour justifier les séquences érotiques. Mais ici, Louise Monclair assure le service minimum. « Il doit bien avoir une explication logique » lance d’ailleurs Julia, pour s’entendre répondre par sa cousine : « c’est magique ». Voilà une manière simple et pratique de se débarrasser de toute cohérence et de toute argumentation supplémentaire. Dommage, dans la mesure où cette idée d’accouplements miniatures qui se concrétisent dans le monde réel, et qui finissent par avoir des conséquences sur le comportement ultérieur des « acteurs » involontaires de ces parties de jambes en l’air, possédait un potentiel que Castle Eros se contente de survoler.
© Gilles Penso
À découvrir dans le même genre…
Partagez cet article





















































