SCREAM (2015-2019)

Les slashers de Wes Creaven se déclinent sous forme d’une série TV qui change ouvertement de cadre et de personnages…

SCREAM

 

2015-2019 – USA

 

Créée par Jill Blotevogel, Dan Dworkin, Jay Beattie, Brett Matthews

 

Avec Willa Fitzgerald, Bex Taylor-Klaus, John Karna, Amadeus Serafini, Carlson Young, Tracy Middendorf, Connor Weil, Jason Wiles, Kiana Ledé, Santiago Segura

 

THEMA TUEURS I SAGA SCREAM

Dans la ville imaginaire de Lakewood, en Louisiane, un tueur masqué déguisé en fantôme sème la terreur autour de lui, faisant remonter à la surface les secrets d’un passé trouble. Sa première victime est l’étudiante Nina Patterson (Bella Thorne), égorgée chez elle alors qu’elle s’apprêtait à diffuser une vidéo montrant la relation homosexuelle de deux de ses camarades. Le petit-ami de la victime ne tarde pas à connaître un sort similaire. Le coupable aurait-il un lien avec le mythique tueur Brandon James, qui avait à l’époque laissé de nombreuses victimes sur son passage ? Cet assassin était alors obsédé par la jeune et belle Daisy Duval (Tracy Middendorf). Or la fille de celle-ci, Emma (Willa Fitzgerald), a aujourd’hui l’âge de sa mère au moment des drames. Et voilà qu’elle se met à recevoir des coups de téléphone du tueur de Lakewood qui s’amuse à la terrifier. Le cauchemar recommencerait-il ? Qui sera la prochaine cible du détraqué ? Voilà comment commence la série Scream

Fini Woodsboro donc, place à Lakewood. Changement de lieu, mais également de scénario pour la série adaptée de la saga de films d’horreur à succès Scream réalisée par Wes Craven. Plus de « Ghost face » ni de Sidney Prescott, Dewey ou encore Gale Weathers non plus. Le show change beaucoup d’éléments mais garde les mêmes bases : un tueur en série masqué (qui n’a plus le même look que celui des films), des lycéens superficiels, un peu de sexe, du sang, quelques trahisons, une héroïne dont le passé refait surface… Malgré ces nombreux points communs avec les Scream de Craven, la série a tout de même le mérite d’avoir trouvé sa propre identité, à la demande de la chaîne MTV qui en est à l’initiative et diffusera le pilote à partir de l’automne 2015. L’attente des fans de slashers aura donc été savamment entretenue, d’autant que ce Scream télévisé était annoncé dès l’été 2012. Il s’agissait de ne pas décevoir le public.

Changement de tueur

Reconnaissons aux scénaristes le mérite d’avoir voulu varier les plaisirs en se prêtant à un certain nombre d’innovations. Les appels téléphoniques de l’assassin existent toujours, mais ce dernier se sert également des nouvelles technologies. Il assassine au couteau mais pas seulement, et même si l’on retrouve énormément de clins d’œil à la saga de Wes Craven, d’autres références au cinéma d’horreur ponctuent les épisodes, notamment Vendredi 13 et Halloween. Ces références étant déjà celle du film original et de ses suites, on ne s’étonne pas outre-mesure de les retrouver ici. Pas inintéressantes, les intrigues de la première et de la deuxième saison n’ont pourtant convaincu qu’à moitié les téléspectateurs. Face à ces réactions mitigées, MTV décide de changer de cap pour la troisième saison en mettant en scène d’autres personnages et d’autres histoires. C’est donc un tueur différent, armé d’un crochet, qui sévit dans cette ultime saison, titrée « Resurrection », et cherche des noises à un jeune homme star de football dans son lycée. Malgré ces nouveautés, le public ne répond pas complètement présent et la série Scream s’interrompt après la diffusion du dernier épisode de la troisième saison en juillet 2019.

 

© Ciné Vor


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DAREDEVIL (2015-2018)

Après le film mitigé mis en scène par Mark Steven Johnson en 2003, le justicier aveugle de Marvel crève enfin l’écran avec le panache qu’il mérite…

DAREDEVIL

 

2015/2018 – USA

 

Créée par Drew Goddard

 

Avec Charlie Cox, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Vincent D’Onofrio, Rosario Dawson, Stephen Rider, Ayelet Zurer, Toby Leonard Moore, Vondie Curtis-Hall

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Aveugle depuis ses neuf ans à la suite d’un accident, Matt Murdock possède des sens qui bénéficient d’une acuité extraordinaire. Avocat le jour, il devient le super-héros Daredevil lorsque la nuit tombe, afin de lutter contre l’injustice à New York, plus particulièrement dans le quartier de Hell’s Kitchen, corrompu par la criminalité depuis sa reconstruction après l’attaque des Chitauris lors des événements du film Avengers. Conçue pour une diffusion sur la plateforme Netflix, la série Daredevil se veut donc une transposition fidèle du comic book original tel qu’il fut créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett mais aussi une nouvelle pierre au gigantesque édifice du Marvel Cinematic Universe. Les liens entre les films et la série sont certes ténus, mais de nombreux détails permettent de comprendre qu’ils se situent dans le même univers et pourraient un jour ou l’autre se croiser. Constituée de 13 épisodes, la première saison de Daredevil commence sa diffusion sur la célèbre plateforme de streaming le 10 avril 2015 et remporte immédiatement tous les suffrages. Scénariste de Seul sur Mars et de Cloverfield, réalisateur de La Cabane dans les bois, Drew Goddard est le créateur du show.

Une grande partie de la réussite de Daredevil repose sur son casting. Charlie Cox, vu au cinéma dans Une merveilleuse histoire du temps, campe avec beaucoup de crédibilité Matt Murdock, l’avocat aveugle aux sens extrêmement développés qui ne peut s’empêcher de lutter anonymement contre le crime, quitte à mettre régulièrement sa vie en danger. Face à lui, Vincent D’Onofrio (inoubliable dans Full Metal Jacket et acteur récurrent de la série New York section criminelle) campe un Wilson Fisk particulièrement impressionnant, tout en colère rentrée et en force destructrice qui ne demande qu’à se déchaîner. Le Caïd imaginé par Stan Lee et John Romita ne pouvait rêver meilleure incarnation. On apprécie aussi la présence délicieusement fragile de Deborah Ann Woll (True Blood) en Karen Page, celle plus légère (mais beaucoup plus complexe que celle d’un simple faire-valoir comique) d’Elden Henson (L’Effet papillon) en Foggy Nelson et le rôle clé tenu par Rosario Dawson (Boulevard de la mort), l’infirmière qui viendra bien souvent « raccommoder » notre héros après ses périlleuses pirouettes.

Le rouge et le noir

Ce casting de talent s’anime au sein d’une série à la mise en forme extrêmement soignée, qui séduit d’emblée par sa noirceur et son cadre urbain anxiogène dans lequel surgira bientôt un super-héros très réaliste. La photographie élégante, laissant la part belle aux teintes noires et rouges, évoque en permanence la violence qui suinte dans les rues de Hell’s Kitchen. La complexité des personnages (Murdock et Fisk ne se positionnent pas si facilement sur l’échiquier du bien et du mal) offre à la série une profondeur salutaire. Les qualités d’écriture de Daredevil s’assortissent d’une mise en scène élégante et sensible, jouant souvent sur les cadrages, la lumière et la profondeur de champ pour évoquer la cécité du personnage principal. Il faut aussi citer le remarquable travail effectué sur les chorégraphies des combats, tous plus crédibles et minutieux les uns que les autres (dont certains morceaux de bravoure mémorables, comme une longue lutte en plan-séquence au cours de laquelle notre héros semble sans cesse sur le point d’y passer). Cette adaptation adulte, sombre, violente et intelligente de l’univers Marvel est sans conteste l’une des meilleures relectures à l’écran des écrits de Stan Lee, tous supports confondus. Daredevil se déploiera sur trois saisons avant la série chorale The Defenders.

 

© Ciné Vor

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LUKE CAGE (2016-2018)

Le Power Man de Marvel prend corps sur les petits écrans grâce à la présence charismatique de l’impressionnant Mike Colter…

LUKE CAGE

 

2016/2018 – USA

 

Créée par Cheo Hodari Coker

 

Avec Mike Colter, Simone Missick, Theo Rossi, Alfre Woodward, Mustafa Shakir, Mahershala Ali, Erik LaRay Harvey, Gabrielle Dennis, Rosario Dawson

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Transformé en colosse surpuissant à la peau impénétrable après avoir été le cobaye d’une expérience sabotée, Luke Cage (Mike Colter) s’enfuit et tente de recommencer à zéro dans le Harlem d’aujourd’hui, à New York. Bientôt tiré de l’ombre, il va devoir se battre pour le cœur de sa ville dans un combat qui l’oblige à affronter un passé qu’il espérait avoir enterré… Troisième série issue de la collaboration Marvel / Netflix, Luke Cage succède à Daredevil et Jessica Jones. Petit rappel : Luke Cage est un personnage de comics créé dans les années 70 par Archie Goodwin et John Romita Sr. Il est surtout connu pour avoir fait entrer Marvel dans le genre de la blaxploitation. Bien moins spectaculaire que Daredevil, Luke Cage se rattrape par une identité forte, liée au quartier dans lequel la série se situe : Harlem. Dès le premier épisode, on navigue des lieux de l’ancien au nouvel Harlem, dotant la série de son ambiance singulière. Ambiance appuyée par une musique prédominante dans beaucoup de séquences. De plus, en ancrant son personnage dans la réalité d’un quartier précis, la série le rend plus accessible. Les spectateurs peuvent alors s’identifier plus facilement à lui. Notamment grâce à l’aspect politique du show et son affiliation au mouvement « Black Lives Matter ».

Cependant, la série déçoit sur certains points. La première déception concerne les adversaires du « Power Man ». Les scénaristes ont voulu surprendre en divisant la saison entre deux ennemis : Cottonmouth (Mahershala Ali) et Willy Stryker (Eric LaRay Harvey). Seul problème : face à Luke Cage, aucun des deux n’est assez charismatique. Pire, la storyline de Stryker semble bâclée et ne présente aucun enjeu réel. Cottonmouth s’en sort un peu mieux grâce à son acteur, mais son personnage reste inexploité. Quant à Mariah Dillard (Alfre Woodard), elle n’est guère plus passionnante. La série peine à se rattraper du côté des « bons ». Misty Knight (Simone Missick) se révèle être un énième flic idéaliste en colère affublé d’un partenaire corrompu. La présence de Claire Temple (Rosario Dawson), véritable fil conducteur de l’univers Marvel / Netflix, rehausse le manque d’originalité de ses partenaires. Et pour finir, la série souffre d’un vrai problème de rythme. Sur les treize épisodes de la première saison, par exemple, quatre sont assez laborieux. Et alors que le grand final approche, aucune intensité n’en ressort, les péripéties étant trop diluées pour provoquer la moindre excitation.

« Je ne suis pas un héros ! »

Heureusement, la série se rattrape grâce au portrait réussi de Luke Cage interprété avec poigne par Mike Colter. Alors que les fans s’attendaient à le voir ouvrir sa boite de « Héros à louer » comme dans le comic book duquel il est tiré, la série se concentre surtout sur l’acceptation du personnage de son statut de héros. Car au moment où l’on retrouve Cage, le leitmotiv de Spider-Man (« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ») ne semble pas avoir beaucoup d’écho chez lui… Au contraire, un peu comme Jessica Jones, l’ex-prisonnier ne souhaite qu’une chose : qu’on le laisse tranquille ! L’évolution du personnage est un des aspects les plus passionnants de la saison. Avec Luke Cage, Netflix continue donc de développer sa version réaliste de l’univers Marvel. Mais là, où Daredevil et Jessica Jones débordaient d’ingéniosité, Luke Cage pèche par un manque d’émotions et de cohérence, peinant à convaincre sur la longueur. Reste le personnage lui-même, indiscutablement charismatique. Power Man ressurgira ensuite dans l’ultime série Marvel / Netflix, The Defenders, aux côtés de Daredevil, Jessica Jones et Iron Fist.

 

© Floriane

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IRON FIST (2017-2018)

Le « Poing de fer » de l’univers Marvel, conçu dans les années 70 pour surfer sur la mode des films de kung-fu, surgit sur les petits écrans…

MARVEL’S IRON FIST

 

2017/2018 – USA

 

Créée par Scott Buck

 

Avec Finn Jones, Jessica Henwick, Jessica Stroup, Tom Pelphrey, Sacha Dhawan, Ramon Rodriguez, David Wenham, Alice Eve, Barrett Doss, Henry Yuk, Olek Krupa

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Après avoir disparu quelques années, Danny Rand revient à New York pour combattre les criminels qui en ont fait une ville corrompue, grâce à ses connaissances en kung-fu et à la puissance destructrice de son poing. Après Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage, voici donc Iron Fist, le quatrième show Marvel diffusé sur Netflix. Adaptée du personnage de comics éponyme crée en 1974 par le scénariste Roy Thomas et le dessinateur Gil Kane, la série s’est retrouvée victime de critiques assassines dès sa sortie. Méritait-elle un tel traitement ? Certes, cette série est loin d’être parfaite. Sa réalisation est très maladroite, frôlant même dangereusement le ridicule. Son montage est confus et parfois incohérent. Les scènes de combats laissent parfois à désirer, surtout si on les compare à celles de Daredevil. Des clichés encombrent les scénarios et l’intrigue s’étale trop sur les premiers épisodes, préférant les dialogues interminables aux rebondissements dignes de ce nom. Le bilan est donc à priori très négatif.

Mais pour cerner l’intérêt d’Iron Fist il faut chercher ailleurs. Contrairement à Luke Cage qui peinait dans l’écriture de ses personnages, Iron Fist creuse les siens dès le pilote. Le blondinet Danny Rand (Finn Jones) est un mélange de candeur et de mystère qui attise notre intérêt sur les raisons de son retour et sur ses motivations. L’ambiguïté de Ward (formidable Tom Pelphrey) nous tient en haleine pendant longtemps et Colleen Wing (Jessica Henwick), jeune senseï complexe et charismatique, vole littéralement la vedette au golden boy tant elle fascine du premier au dernier épisode. Du côté des vilains aussi le show intéresse. Il y a tout d’abord Harold Meachum (David Wenham), véritable psychopathe qui n’est pas sans évoquer le Patrick Bateman d’American Psycho et dont on ne parvient jamais à se débarrasser. La série voit aussi le retour de Madame Gao (Wai Ching Ho), déjà aperçue dans Daredevil. On en apprend plus sur les origines de cette femme mystérieuse et sans pitié et sur l’organisation à laquelle elle appartient, « La Main ».

Main basse sur la ville

Car la vraie menace d’Iron Fist est cet ordre qui a infiltré la ville de New York pour atteindre un but encore inconnu. Elle était déjà l’ennemi du diable de Hell’s Kitchen dans sa saison 2 de Daredevil. Elle est cette fois-ci complexifiée avec l’introduction de différentes factions et de nouvelles croyances, ce qui permet d’approfondir le « Marvel/Netflix universe » et de bâtir une véritable mythologie. Et bien sûr, Iron Fist n’échappe pas aux « easter eggs », c’est-à-dire les références à l’univers Marvel et les apparitions de personnages déjà connus des fans. Ainsi entend-on parler d’une détective alcoolique, d’un homme à la peau impénétrable et d’une certaine Karen Page. On s’amuse à retrouver l’avocate sans pitié Jerry Hogarth (Carrie-Anne Moss) et surtout l’infirmière Claire Temple (Rosario Dawson), pierre angulaire des quatre séries et dont le rôle s’étoffe à chaque apparition. Bien que moins impressionnante et aboutie que Daredevil et Jessica Jones, Iron Fist ne manque pas d’attrait et se prolonge à l’occasion d’une seconde saison avant que le personnage n’intègre l’équipe mise en scène dans le show The Defenders.

 

© Floriane

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NOIRES SONT LES GALAXIES (1981)

Cette mini-série française en quatre épisodes raconte l’invasion insidieuse et très oppressante de notre planète par une race extra-terrestre…

NOIRES SONT LES GALAXIES

 

1981 – FRANCE

 

Créée par Jacques Armand et Daniel Moosmann

 

Avec Richard Fontana, Catherine Leprince, François Perrot, Jacques Bouanich, Catriona MacColl, Stéphane Bouy, Greg Germain, Luc Florian, Jacques Giraud

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Diffusée une unique fois entre mai et juin 1981 sur Antenne 2, Noires sont les galaxies est une des rares séries télévisées françaises à prendre pied dans l’univers de la science-fiction. Écrite par Jacques Armand (Belphégor) et réalisée par Daniel Moosmann (Histoires peu ordinaires), cette mini-série en quatre épisodes détonne par son ton résolument sombre et pessimiste et par une irruption du fantastique dans un quotidien très réaliste. Le personnage principal est Patrick (Richard Fontana), jeune interne en médecine qui fait la connaissance d’une danseuse de boite de nuit, Coretta (Catherine Leprince), lors d’une violente altercation dans un terrain vague. La bagarre tourne au drame et le patron de la danseuse est tué. Patrick se retrouve malgré lui mêlé à un trafic de cadavres. Lorsqu’il découvre que ces corps reviennent à la vie, il se retrouve plongé dans une enquête aux frontières de la folie. Notre espèce est en effet en danger d’éradication par une race d’extraterrestres malveillants. Patrick et Coretta découvrent ainsi que la Terre est au centre d’une guerre entre deux races aliens : les Exis et les Ninx.

Loin de la science-fiction à la Star Trek, l’atmosphère de la série repose sur un quotidien on ne peut plus terre à terre, ce qui permet à cette histoire d’invasion par des êtres d’une autre planète de prendre une tournure beaucoup plus oppressante. Noires sont les galaxies rappelle la version de Philip Kaufman de L’Invasion des profanateurs, notamment par la manière dont les envahisseurs utilisent le corps des humains, mais aussi Invasion Los Angeles de John Carpenter pour son côté « ils sont parmi nous ». La nature de l’invasion par le remplacement des humains, qui ne sont plus que des coquilles vides hébergeant l’esprit des extra-terrestres, fait naitre un sentiment de paranoïa accentué par une ambiance angoissante et stressante (portée par un bande son free-jazz qui ajoute au caractère étrange de la série). Au-delà de son esprit désespéré, l’autre point fort de Noires sont les galaxies est un scénario qui ose pousser ses idées jusqu’au bout et propose des scènes alors très osées pour une diffusion sur une chaîne publique à une heure de grande écoute. Car les plantes qui explosent à l’intérieur du corps des Exis pour les faire périr sont franchement violentes pour le paysage audiovisuel français de l’époque.

Un OVNI dans le paysage audiovisuel français

Côté casting, on retrouve quelques visages familiers, notamment Catriona MacColl, très connue des fans de films d’horreur transalpins grâce à sa collaboration régulière avec Lucio Fulci (Frayeurs, L’Au-delà, La Maison près du cimetière), vue également dans le très sympathique Horsehead de Romain Basset. On apprécie aussi la présence de François Perrot (Les Morfalous) qui, par son jeu, apporte une vraie humanité à son personnage d’exilé de la galaxie. Du côté des acteurs principaux, Patrick Fontana fera ensuite essentiellement carrière au théâtre et Catherine Leprince sera surtout mémorable pour son rôle dans Vive les femmes de Claude Confortès en 1983. Noires sont les galaxies, par son sujet et son traitement, reste un moment assez unique parmi les séries françaises. Même si le rythme assez lent et des effets spéciaux désormais datés peuvent rebuter certains spectateurs, cette œuvre de science-fiction atypique mérite d’être (re)découverte, le moindre de ses mérites n’étant pas d’intégrer en filigrane de son récit des composantes sociaux-politiques toujours d’actualité liées en particulier à la pollution et aux flux migratoires.

 

© Fred

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DEFENDERS (THE) (2017)

Daredevil, Luke Cage, Iron Fist et Jessica Jones joignent leurs forces pour une série chorale orchestrée par Marvel et Netflix…

MARVEL’S THE DEFENDERS

 

2017 – USA

 

Créée par Douglas Petrie et Marco Ramirez

 

Avec Charlie Cox, Krysten Ritter, Mike Colter, Finn Jones, Sigourney Weaver, babs Olusanmokun, Yutaka Takeuchi, Elodie Yung, Rosario Dawson, Eden Henson

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Un ninja aveugle, une détective impertinente, un ancien détenu résistant aux balles, un milliardaire amateur de kung-fu… Marvel’s the Defenders suit les aventures de quatre super-héros solitaires contraints de mettre leurs problèmes personnels de côté pour combattre ensemble un groupe de criminels menaçant de détruire la ville de New York. Alors que Avengers : Infinity War se préparait à sortir sur les grands écrans après une attente savamment entretenue, Netflix dévoilait au public une autre équipe de super héros constituée de « challengers ». Après nous avoir présenté ces personnages dans des séries solo (Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage, Iron Fist) avec plus ou moins de succès, le show créé par Douglas Petrie et Marco Ramirez a la lourde tâche d’orchestrer la réunion de ces quatre personnalités bien différentes. Tâche que cette saison unique de huit épisodes ne parvient à remplir qu’à moitié. Ce qui saute aux yeux dès le premier épisode est l’absence d’un traitement esthétique digne de ce nom. Les productions Marvel/Netflix nous avaient pourtant habitués à des partis pris artistiques bien marqués : ambiance violente et crasseuse pour Daredevil, atmosphère film noir jazzy pour Jessica Jones ou encore esprit R’N’B/Hip Hop pour Luke Cage. Mais The Defenders a du mal à concilier le style et l’univers de chaque personnage. Résultat ? Une série hybride dans sa mise en scène qui se révèle souvent maladroite.

Le traitement de la Main, cette organisation criminelle qui donne du fil à retordre à Daredevil depuis sa saison 1, nous déçoit tout autant par son traitement scénaristique paresseux. On se désintéresse très vite des vilains qui la dirigent tant ils nous semblent mal exploités. C’est notamment le cas de la vile Alexandra Reid campée pourtant par Sigourney Weaver, un personnage relativement fade affublé d’une garde-robe plus que douteuse… Mais le point faible majeur de la série est sans doute Danny Rand AKA Iron Fist. Si dans sa série propre série il faisait montre d’une candeur rafraîchissante, il nous agace ici et finit par sombrer dans le ridicule. Son personnage ne dépasse jamais le statut de jeune milliardaire privilégié aux décisions infantiles. Seule sa « bromance » avec Luke Cage challenge le blondinet et le rend touchant. Malgré ses défauts, The Defenders n’est pas pour autant le ratage annoncé par beaucoup. La réunion de ces personnages iconiques permet à la mythologie Marvel de se développer sur les petits écrans. On en apprend plus sur les origines d’Iron Fist, sur la Main et sur la fameuse guerre évoquée par Stick (Scott Glenn), l’ancien mentor de Matt Murdock.

Crossovers

Les scénaristes n’en oublient pas l’évolution des personnages principaux, du moins celle de de Daredevil (Charlie Cox) et de Jessica Jones (Krysten Ritter). Les scènes avec le diable de Hell’s Kitchen restent les mieux dialoguées et ses combats les mieux chorégraphiés. Son histoire avec Elektra (Elodie Yung) se révèle aussi tragique que dans les comics, même si nous n’aurions pas été contre un développement moins frustrant. Retrouver la détective Miss Jones est tout autant réjouissant. Personnage toujours aussi intéressant qui parvient à conserver son mordant au milieu de cette testostérone. Son plongeon au milieu d’un combat qui la dépasse l’aidera à prendre conscience de son potentiel héroïque et à sortir de sa période post Killegrave (David Tennant). Quant à Luke Cage, bien que le charisme de son interprète (Mike Colter) fasse toujours son petit effet, on regrettera que son personnage soit laissé un peu de côté. Mais surtout, pour tout fan de Marvel, c’est assez jouissif de voir ces personnages interagir dans une même série. Car en plus de la team principale, on peut croiser Karen Page (Deborah Ann Woll), Foggy (Elden Henson), Hogart (Carrie-Anne Moss), Misty Knight (Simone Missick), Trish Walker (Rachel Taylor), Colleen Wing (Jessica Henwick) et bien sûr l’infirmière Claire Temple (Rosario Dawson). La rencontre de ces personnages renforce l’idée d’ancrer l’univers Marvel/Netflix dans un quartier précis de la ville, les rendant plus proches de nous, conformément aux intentions premières de Stan Lee dans les années 1960.

© Grégory

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WESTWORLD (2016-2022)

Le western de science-fiction concocté en 1973 par Michael Crichton se décline sous forme d’une série explorant les méandres de l’intelligence artificielle…

WESTWORLD

 

2016/2022 – USA

 

Créé par Jonathan Nolan et Lisa Joy

 

Avec Evan Rachel Wood, Thandiwe Newton, Jeffrey Wright, Ed Harris, Tessa Thompson, James Mardsen, Anthony Hopkins, Luke Hemsworth

 

THEMA ROBOTS I FUTUR

À l’origine, Westword (Mondwest en VF) est un film écrit et réalisé en 1973 par Michael Crichton (auteur du roman qui donna naissance à Jurassic Park) dans lequel un parc d’attractions futuriste proposait à ses visiteurs de revivre, grâce à des robots imitant les humains, trois époques différentes : le western, le moyen-âge et la Rome antique. Plus de quarante ans plus tard, le film se mue en série télévisée estampillée HBO, la chaîne s’étant mis en quête d’un digne successeur de Game of Thrones. Cette adaptation fait le choix de se concentrer uniquement sur l’époque du western, avec un univers beaucoup plus étendu à tous les niveaux. Westworld est donc un parc d’attractions dernier cri dans lequel les visiteurs paient des fortunes pour revivre le frisson de la conquête de l’Ouest. Dolores, Teddy et bien d’autres sont des androïdes à apparence humaine créés pour entretenir l’illusion et offrir du dépaysement aux clients. Pour ces derniers, Westworld est l’occasion de laisser libre-cours à leurs fantasmes. Cet univers bien huilé est mis en péril lorsqu’à la suite d’une mise à jour, quelques robots comment à adopter des comportements imprévisibles, voire erratiques. En coulisses, l’équipe qui tire les ficelles de ce monde alternatif s’inquiète de ces incidents de plus en plus nombreux. Les enjeux du programme Westworld étant énormes, la direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait fuir ses clients. Que se passe-t-il réellement avec les androïdes ré-encodés ?

Derrière ce show télé voulu événementiel, nous retrouvons Lisa Joy (auteur de plusieurs épisodes de Pushing Daisies, future scénariste et réalisatrice de Réminiscence) et Jonathan Nolan, frère et fidèle collaborateur de Christopher Nolan avec qui il écrivit Memento, Le Prestige, The Dark Knight, The Dark Knight Rises et Interstellar. Joy et Nolan sont donc habitués aux univers fantastiques et aux intrigues solidement ficelées laissant la part belle aux tourments psychologiques. Westworld profite de son concept à cheval entre deux genres pour détourner à la fois les codes de la science-fiction et ceux du western et offrir aux téléspectateurs un spectacle original et captivant. L’autre « éminence grise » derrière le show est J.J. Abrams (qui vient alors de relancer avec succès les sagas Star Trek et Star Wars sur grand écran). HBO ne lésine pas sur les moyens : des décors sublimes, des costumes aux designs impeccables, une photographie extrêmement soignée et la convocation de plusieurs réalisateurs de poids comme Jonathan Nolan lui-même (pour l’épisode pilote) mais aussi Neil Marshall (The Descent) ou Vincenzo Natali (Cube).

Les mystères de l’Ouest

Dès l’épisode pilote, Westworld affirme sa singularité à travers un univers unique, sombre et froid, porté par une bande originale de Ramin Djawadi (Game of Thrones) qui mélange avec beaucoup d’élégance les instruments classiques et électroniques tout en concoctant des reprises pour piano désaccordé de standards de Radiohead, Cure, The Animals ou Amy Whinehouse qui créent un décalage déconcertant. Côté casting, une belle brochette de comédiens se partage la vedette, notamment Evan Rachel Wood (Thirteen), Thandie Newton (Les Chroniques de Riddick), Jeffrey Wright (La Jeune fille de l’eau), James Marsden (X-Men), Ingrid Bolsø Berdal (Cold Prey), Clifton Collins Jr. (Pacific Rim), Luke Hemsworth (Thor Ragnarok), Rodrigo Santoro (300), Ben Barnes (Le Septième fils) ou encore les immenses Ed Harris et Anthony Hopkins qui nous livrent, comme à leur habitude, des prestations remarquables. Conformément aux attentes de HBO, la série démarre très fort, accueillie sous les applaudissements par le public et la critique. Sans égaler le phénomène Game of Thrones, cette réinvention du Mondwest de Crichton est un événement télévisuel de taille. Mission donc accomplie pour HBO !

 

© Grégory

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MALÉDICTION DU LOUP-GAROU (LA) (1987-1988)

Un jeune étudiant est condamné à se transformer en monstre chaque nuit de pleine lune depuis qu’il a été mordu par un loup-garou…

WEREWOLF

 

1987/1988 – USA

 

Créée par Frank Lupo

 

Avec John J. York, Lance LeGault, Chuck Connors, Brian Thompson, Ethan Philips, Henry Beckman, Lee de Broux, James Morrison, Gwen Humble, Theresa Saldana

 

THEMA LOUPS-GAROUS

Mordu par un loup-garou, l’étudiant Eric Cord (John J. York) subit des transformations lors des nuits de pleine lune. Accusé de meurtre, il est obligé de prendre la fuite et part à la recherche du lycanthrope par lequel tout a commencé. C’est le seul moyen pour lui de stopper la malédiction. Mais un chasseur de prime (Lance LeGault) est lancé à ses trousses… Amoureux des lycanthropes de tous poils, La Malédiction du loup-garou est une production télévisuelle des années 80 faite pour vous ! Disposant seulement d’une seule saison, constituée d’un téléfilm pilote de 83 minutes et de 28 épisodes d’une vingtaine de minutes chacun, cette série américaine créée par Frank Lupo (co-créateur de la mythique série L’Agence tous risques dont le nom de famille semblait destiné aux créatures lupines) date de 1987 et met en scène un jeune lycanthrope fugitif condamné à parcourir tout le pays pour remonter aux origines du mal. À travers son périple, il rencontre d’autres loups-garous et joue aussi les justiciers pour aider les gens dans le besoin, s’inscrivant ainsi dans le schéma bienveillant de la grande majorité des héros télévisés de l’époque.

À l’annonce d’une telle série, rien n’empêchait les spectateurs d’être sceptiques. Comment ne pas craindre d’être déçu par des effets spéciaux pas assez performants et des créatures peu convaincantes ? De telles scories auraient forcément nui à la série et à son intérêt, surtout après les incroyables métamorphoses proposées par des films tels que Hurlements ou Le Loup-garou de Londres. Or dès les premières transformations et apparitions des créatures, l’amateur est agréablement surpris. Les effets spéciaux sont de très haute tenue, ce qui n’étonne guère lorsqu’on sait que l’auteur de leur design n’est autre que le grand Rick Baker (Le Loup-garou de Londres justement, mais aussi Greystoke et La Planète des singes) et que l’homme qui les a supervisés est le très talentueux Greg Cannom (Cocoon, Dracula, The Mask). Bref, les bêtes velues de la série sont entre de bonnes mains.

Merci d’être velus

Si l’histoire reste classique et si le concept de l’homme en fuite seul contre tous est directement hérité du Fugitif (mais aussi de L’Incroyable Hulk), chaque épisode parvient à réserver aux téléspectateurs son lot de rebondissements, de suspense et de personnages attachants. Le rôle principal est assuré par John J. York (La Nuit des sangsues). Parmi les comédiens qui lui donnent régulièrement la réplique, citons Chuck Connors (Soleil vert, Tourist Trap), Lance LeGault (Mortal Kombat : destruction finale) et Brian Thompson (l’un des punks de Terminator). On note aussi les apparitions de Linden Ashby (qui retrouvera les loups-garous dans la série Teen Wolf), d’Everett McGill (qui en côtoyait déjà lui-même dans Peur bleue) et de Tony Todd (le Candyman en personne !). Sans être aussi culte que d’autres séries fantastiques qui lui furent contemporaines, La Malédiction du loup-garou a tout de même marqué les mémoires, ne serait-ce que pour son approche originale de la lycanthropie (débarrassée de la plupart de ses attributs mystico-folkloriques habituels) et pour une profusion d’effets prosthétiques encore rares à la télévision, si l’on excepte quelques cas particuliers comme Manimal.

 

© Grégory

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CREEPSHOW (2019-2023)

Le film culte réalisé par George Romero et écrit par Stephen King se décline sous forme d’une série TV horrifique…

CREEPSHOW

 

2019/2023 – USA

 

Créée par Greg Nicotero

 

Avec Adrienne Barbeau, Giancarlo Esposito, Tobin Bell, David Arquette, Tricia Helfer, Dana Gould, Jeffrey Combs, Bruce Davison, DJ Qualls, Barbara Crampton

 

THEMA ZOMBIES I SAGA CREEPSHOW

Spécialiste du maquillage dans le domaine des effets spéciaux, Greg Nicotero est très connu dans la profession pour avoir entre autres confectionné les maquillages des films La Colline a des yeux, Splice, Piranha 3D, Texas Chainsaw 3D ou encore la série à succès The Walking Dead dont il est également producteur délégué et réalisateur. En 2019, il décide de se lancer dans la création d’une série télévisée, mais pas n’importe laquelle : une série dont il se sent proche et qu’il envisage comme un hommage à un film culte des années 80. En effet, Creepshow est à l’origine un long métrage réalisé en 1982 par George A. Romero et écrit par Stephen King, deux grands maîtres de l’horreur qui se livraient là à une anthologie d’histoires macabres et terrifiantes inspirées librement des bandes dessinées éditées par EC Comics. C’est à cette occasion que Greg Nicotero rencontra son mentor et ami Tom Savini et participa à son premier tournage… Bref, voilà une bonne occasion pour Mr Nicotero de faire renaître un projet qui lui tient particulièrement à cœur sous forme cette fois-ci d’une série télé diffusée exclusivement sur la plateforme Shudder.

Ce n’est pas la première fois que Creepshow se décline à l’écran, puisque Romero lui-même en produisit une suite en 1987, Creepshow 2, réalisée par l’un de ses fidèles collaborateurs Michael Gornick. Le père de La Nuit des morts vivants n’a en revanche rien à voir avec le très dispensable Creepshow 3 co-réalisé par Ana Clavell et James Glenn Dudelson. La série de Nicotero se veut une sorte de prolongement direct du premier film, proche en esprit d’autres shows télévisés tels qu’Histoires de l’autre monde ou Les Contes de la crypte. Dans les trois premières saisons de Creepshow, composées de seulement six épisodes chacune, les scénaristes ont gardé l’esprit originel des comics et des longs-métrages, soit un récit tronçonné en plusieurs petites histoires d’une vingtaine de minutes indépendantes les unes des autres. Ainsi, les amateurs de frissons et de visions cauchemardesques prendront un grand plaisir à découvrir dans chaque saison douze histoires originales mais inégales qui ne manqueront pas de les captiver dès les premières minutes.

Le retour du « Creep »

On peut reprocher un manque manifeste de moyens et surtout une absence de chutes dignes de ce nom à la fin de chaque épisode. Les coups de théâtre finaux faisaient pourtant le sel des sketches de Creepshow premier du nom. Or ici, l’idée principale de chaque récit – souvent très originale – n’aboutit pas forcément à un dénouement suffisamment abouti ou surprenant. Pour autant, la mise en scène, les effets spéciaux et la direction d’acteurs restent de haute tenue. Devant la caméra, on notera les présences de quelques visages connus comme Adrienne Barbeau (qui jouait déjà dans Creepshow), Bruce Davison (Willard, X-Men), Chad Michael Collins (Sniper : Rogue Mission), Giancarlo Esposito (Breaking Bad, The Mandalorian), Tobin Bell (la saga Saw) ou encore David Arquette (Scream et ses suites). Quant au « Creep », le fameux spectre qui introduit et conclut chaque histoire, il s’agit d’une marionnette animatronique grimaçante qui existe aussi dans une version en dessin animé, conformément aux techniques utilisées dans le premier Creepshow.

 

© Grégory

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ÎLE FANTASTIQUE (L’) (1977-1984)

Sur une île exotique aux décors dignes du jardin d’Éden, les visiteurs ont la chance de voir leurs souhaits se réaliser…

FANTASY ISLAND

 

1977/1984 – USA

 

Créée par Gene Levitt

 

Avec Ricardo Montalban, Hervé Villechaize, Wandy Schaal, Christopher Hewett, Bill Bixby, Victoria Principal, Adrienne Barbeau, Horst Buchholz, Gerorge Chakiris

 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Perdue quelque part au milieu de l’océan Pacifique se trouve une île paradisiaque où les rêves les plus fous deviennent réalité. Moyennant finance, les invités qui séjournent dans cet endroit féerique sont accueillis par le mystérieux Roarke (Ricardo Montalban) et son assistant le nain Tattoo (Hervé Villechaize) et voient tous leurs vœux s’exaucer… Qui n’aurait pas rêvé de débarquer dans ce lieu magique pour y vivre de folles aventures au cœur de paysages magnifiques ? C’est ce qu’espéraient des milliers de téléspectateurs quand ils découvrirent la série L’Île fantastique créée en 1977 par Gene Levitt (réalisateur et scénariste du film L’Énigmatique Monsieur D. avec Robert Mitchum). Grâce à ses épisodes rivalisant d’originalité, ses personnages truculents, ses intrigues variées et ses décors somptueux, L’Île fantastique s’est taillée rapidement un statut de série culte, séduisant de plus en plus de fans au fil de ses sept saisons. Elle eut même droit à un remake sombre aux allures de film d’horreur baptisé Nightmare Island et réalisé en 2020 par Jeff Wadlow.

La première saison de L’Île fantastique, constituée de seize épisodes, est la plus courte de la série, les saisons suivantes en comptant au minimum une vingtaine (25 pour la saison 2). Les deux premiers épisodes, de 90 minutes chacun, offrent une belle introduction. Devant la caméra, on mettra surtout en évidence les interprétations magistrales de Ricardo Montalban (l’inoubliable Kahn de Star Trek 2) et Hervé Villechaize (Knick-Knack dans L’Homme au pistolet d’or) tous deux excellents dans leurs rôles respectifs. Pour le reste du casting, on remarquera les présences de Lynda Day George (Mission impossible), James MacArthur (Hawaï Police d’état), Leslie Nielsen (notre clown préféré depuis Y a-t-il un pilote dans l’avion ?), Yvonne De Carlo (Les Dix commandements), Nita Talbot (Papa Schultz), Nehemiah Persoff (Certains l’aiment chaud), Cornel Wilde (Sous le plus grand chapiteau du monde) ou encore Michelle Pfeiffer (la Catwoman de Batman le défi, bien sûr). Bref, du beau monde !

Le défilé des stars

Suivant une mécanique quasiment immuable, chaque épisode est scindé en deux intrigues distinctes et indépendantes montées en parallèle, sous l’œil omniprésent de Roarke et Tattoo. On pourrait craindre que la monotonie s’installe à force de reproduire inlassablement la même structure, mais les scénaristes parviennent à se renouveler, mixant les personnages attachants (à travers un impressionnant défilé de stars digne de La Croisière s’amuse), les intrigues surprenantes et les nombreux rebondissements. L’Île fantastique ne cache pas sa volonté de déployer les bons sentiments et d’achever chaque épisode sur une morale, mais c’est un jeu dans lequel il faut accepter d’entrer pour apprécier pleinement le spectacle. Le plaisir intact de revisiter semaine après semaine les paysages exotiques de cette île enchanteresse, dominée par le charisme envoûtant de Ricardo Montalban et Hervé Villechaize, aura permis d’assurer au show de Gene Levitt une belle longévité (154 épisodes en tout), le dernier épisode ayant été diffusé sur les petits écrans américains le 19 mai 1984.

 

© Grégory

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