GOTHAM (2014-2019)

Que se passait-il dans Gotham City avant que Bruce Wayne ne devienne Batman et que les super-vilains ne règnent sur la ville ?

GOTHAM

 

2014/2019 – USA

 

Créée par Bruno Heller

 

Avec Benjamin McKenzie, Donald Logue, David Mazouz, Morena Baccarin, Sean Pertwee, Robin Lord Taylor, Erin Richards, Camren Bicodonva, Cory Michael Smith

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA DC COMICS

Gotham City est une ville rongée par la criminalité, les politiciens et les policiers sont corrompus par les mafieux pour qu’ils détournent les yeux et leur laissent le contrôle des rues et des affaires. Mais une nuit, Thomas et Martha Wayne, un couple de milliardaires humanistes, sont tués dans une ruelle de Gotham sous les yeux de leur fils unique, Bruce. L’inspecteur James Gordon, l’un des rares policiers intègres de la ville et récemment muté, jure de retrouver le coupable. Il ignore que cet assassinat va déclencher une guerre entre les gangs de Carmine Falcone et Salvatore Maroni, un bain de sang dont comptent tirer profit Fish Mooney, lieutenant de longue date de Falcone qui rêve de prendre le contrôle de son empire, et Oswald Cobblepot, un homme de main de Mooney prêt à tout pour devenir le numéro 1. Gotham, c’est l’idée originale de faire une série Batman sans le personnage de Batman. En effet, l’histoire suit les débuts du jeune inspecteur Gordon (qui a ici les traits de Ben McKenzie (Newport Beach, Southland) dans la police de Gotham City où tous les flics sont plus pourris et corrompus les uns que les autres. Rare officier intègre, il va essayer de garder l’ordre dans cette ville gérée d’avantage par les criminels que par les politiciens et les forces de l’ordre…

De son côté, le jeune Bruce Wayne (David Mazouz, vu dans Touch), récemment orphelin, décide malgré les réticences de son majordome Alfred (Sean Pertwee, Elementary), de découvrir qui est responsable de la mort de ses parents. Un des intérêts majeurs de cette série est qu’elle permet de découvrir, en plus des débuts de Gordon, comment les criminels de l’Univers de Batman sont devenus de célèbres super-vilains. De la jeune Selina Kyle (Camren Bicondova, Battlefield America) qui deviendra un jour Catwoman, à l’avocat Harvey Dent (Nicholas d’Agosto, Heroes, Masters of sex) qui sera plus tard connu sous le nom de Double face, en passant par les futurs Pingouin, Épouvantail, Poison Ivy et Homme mystère, cette première saison est un festival de vilains en devenir au sein duquel la plus grande question reste : lequel grandira pour devenir le Joker ?

Qui sera le Joker ?

Au détour du casting, outre les noms déjà cités, on trouve plusieurs visages famliliers tels que Jada Pinkett Smith (Matrix), Morena Baccarin (Deadpool), David Zayas (Dexter) ou encore Donal Logue (Parents à tout prix, Life). La série aura également permis de découvrir les talentueux Cory Michael Smith (Carol) et Robin Lord Taylor (Quand tombe la nuit) qui excellent dans les rôles respectifs de Ed. Nygma (futur Sphinx) et d’Oswald Cobblepot (le Pingouin). Malgré une palette de personnage secondaire un peu trop fournie et pas toujours suffisamment développés, la première saison de Gotham ne manque pas de promesse pour les saisons à venir. Le succès sera au rendez-vous, puisque quatre autres saisons lui succèderont jusqu’en 2019, le show comptabilisant en tout 100 épisodes de 42 minutes chacun. Voilà une alternative passionnante – quoique pas toujours très subtile – aux aventures adultes du Dark Knight de Gotham City.

 

© Spade

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média


Partagez cet article

À découvrir dans le même genre…

 

Partagez cet article

OUTLANDER (2014-2023)

Une jeune femme des années quarante se retrouve soudain propulsée dans l’Ecosse du 18ème siècle secouée par la guerre…

OUTLANDER

 

2014/2023 – USA

 

Créée par Ronald D. Moore

 

Avec Caitriona Balfe, Sam Heughan, Laura Donnelly, Steven Cree, Duncan Lacroix, Nell Hudson, Richard Rankin, Sophie Skelton, David Berry, John Bell, Lauren Lyle

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS

À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Claire Randall, infirmière de guerre, part pour une seconde lune de miel avec son mari Franck sur les terres des ancêtres de ce dernier, au cœur de l’Ecosse. Lors d’une excursion sur le site mystérieux de Craigh-Na-Dun Stones, Claire touche la pierre centrale de la formation rocheuse et se retrouve transportée en 1743, au beau milieu des conflits qui opposent les Highlands révoltés et le royaume de Grande Bretagne… Une histoire follement romanesque sur fond de violences historiques : on a l’impression de connaître un peu la chanson. Et pourtant, Outlander réussit le mélange des genres à la perfection, y ajoutant une touche de fantastique qui rend son histoire particulièrement attrayante. Cette histoire, c’est celle de Claire, une jeune femme qui débarque deux cents ans avant son époque et qui doit survivre dans une Ecosse troublée par les hostilités et les prémices de la révolte Jacobite de 1745. C’est celle des Highlands et des guerriers écossais, campés sur leurs positions et leurs convictions. C’est celle de deux jeunes gens que tout oppose – même leurs époques- mais qui vont petit à petit faire leur chemin l’un vers l’autre. Alors oui, ça peut paraître déjà vu. Et pourtant, c’est bien plus que ça.

C’est à Sony Pictures Television, en partenariat avec la chaine câblée américaine Starz (concurrente de HBO et Showtime) que l’on doit cette série historique, romanesque et fantastique qui fait un carton aux États-Unis. Ronald D. Moore, producteur de Battlestar Galactica et de nombreux opus de la saga Star Trek, prend les commandes de cette adaptation des romans populaires de Diane Gabaldon et nous offre un voyage dans une Ecosse criante de vérité. Le recours minime aux effets spéciaux, les paysages magnifiques, les costumes somptueux et le dialecte gaélique quasi omniprésent jouent beaucoup en faveur de cette fresque atypique. Caitriona Balfe (nominée aux Golden Globes), ici dans son premier rôle principal à la télévision, joue à merveille cette héroïne aux multiples facettes, tour à tour romantique, fière, têtue, combattante, déterminée à s’imposer dans une époque hostile où la femme n’a que peu de place. A ses côtés, nous découvrons Sam Heughan (notamment connu sur les planches britanniques) dans le rôle d’un jeune et fougueux Highlander, James Fraser, qui va apprendre à communiquer sur bien des domaines avec la jeune femme venue d’un autre monde que le sien.

Le choc des époques

Le choc des époques et des cultures nous offre de nombreuses scènes et situations savoureuses. Face à ces deux personnages attachants, Tobias Menzies (Rome, Game of Thrones) se livre à une prestation délectable dans le double rôle du mari de Claire en 1945 et du Capitaine britannique Jack Randall, aussi horrible que fascinant. Quelques visages familiers ornent le casting, comme Gary Lewis (Billy Elliot, Gangs of New York) ou Graham McTavish (John Rambo, la trilogie Le Hobbit) et viennent soutenir les deux acteurs principaux. En plus des décors naturels splendides et d’une bande originale lyrique de Bear McCreary qui nous invite un peu plus au voyage, on peut saluer le rythme des épisodes qui ne s’essouffle pour ainsi dire jamais, nous maintenant captivés d’un bout à l’autre des sept saisons de cette série fleuve riche en rebondissements et en sauts temporels, récompensée un peu partout dans le monde.

 

© Catheolia

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média


Partagez cet article

JESSICA JONES (2015-2019)

Beaucoup moins connue que Daredevil, cette super-héroïne de l’écurie Marvel tente à son tour sa chance sur les petits écrans…

MARVEL’S JESSICA JONES

 

2015/2019 – USA

 

Créée par Melissa Rosenberg

 

Avec Krysten Ritter, Rachael Taylor, Eka Darville, Carrie-Anne Moss, David Tennant, Wil Traval, Mike Colter, Erin Moriarty, Kieran Mulcare, Colby Minifie

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Jessica Jones est une femme surpuissante qui a eu une brève carrière de super-héroïne jusqu’à un épisode traumatisant au cours duquel le super-vilain Kilgrave l’a amenée à tuer quelqu’un. Après cet accident, elle décide d’abandonner la carrière de justicière pour ouvrir une agence de détective privée. Lorsque Kilgrave refait surface, Jessica doit reprendre du service pour empêcher ses agissements. Ce personnage de l’univers Marvel, créé en 2001 par Brian Michael Bendis et Michael Gaydos et apparu d’abord dans la série de comics « Alias », prend ainsi corps dans les trois saisons d’une série TV destinée à la plateforme Netflix à partir du 20 novembre 2015. C’est l’actrice Krysten Ritter qui campe Jessica. Les téléspectateurs ont pu la découvrir dans d’autres séries telles que Veronika Mars ou Breaking Bad. Dans le quartier de Hell’s Kitchen, elle fera la connaissance d’un autre super-héros de l’univers Marvel, le fameux Luke Cage incarné par l’imposant Mike Colter. À vrai dire, cette super-héroïne est peu connue du grand public, Hell’s Kitchen ayant surtout tendance à évoquer le nom de Daredevil. Ce quartier de New York est pourtant un véritable vivier de méchants et de super-héros.

Après le succès mérité de la première saison de Daredevil, Netflix prend donc le risque de proposer les aventures d’une jeune femme beaucoup moins célèbre, un pari honorable qui s’avère un véritable succès, tant par sa qualité, que par sa propre identité. La série débute comme un drame, sur une intrigue policière captivante avant de dévoiler son rattachement à l’univers des super-héros. Jessica Jones tisse naturellement plusieurs liens avec la série Daredevil qui la précède. Elle se déroule dans le même quartier de New-York et le personnage de Claire Temple, incarné par Rosario Dawson, apparaît comme un fil conducteur des deux séries, conservant son rôle d’infirmière « ange gardien » qui prodigue secrètement des soins aux super-héros qui en ont besoin.

Drame, violence et fantastique

L’univers de Jessica Jones est assez original, dans la mesure où une intrigue noire et psychologique se construit avant toute chose, les séquences d’action n’entrant en scène que dans un second temps. La série joue donc sur plusieurs registres et toute une gamme d’émotions pas forcément attendues dans un show Marvel. L’actrice Krysten Ritter est une excellente trouvaille, offrant beaucoup de crédibilité à cette héroïne complexe, intelligente et courageuse bardée de failles qu’elle cache derrière une attitude faussement froide et détachée. La première saison aura su convaincre le public grâce à ce cocktail surprenant de drame, de violence et de fantastique. Moins « visible » que celle de Daredevil, la mise en scène joue la carte de la sobriété efficace et colle pas à pas aux tourments de cette Jessica Jones qui méritait sans conteste de faire ses débuts à l’écran comme ses confrères plus célèbres. Les 13 épisodes de la première saison ayant porté leurs fruits, Krysten Ritter rempilera avec ses compagnons de jeu pour deux autres saisons, l’une attachée au passé de sa mère, l’autre à sa lutte contre Gregory Sallinger. Jessica rejoindra ensuite Matt Murdock, Luke Cage et Danny Rand dans The Defenders.

 

© Ciné Vor

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média

À découvrir dans le même genre…

 

Partagez cet article

SCREAM (2015-2019)

Les slashers de Wes Creaven se déclinent sous forme d’une série TV qui change ouvertement de cadre et de personnages…

SCREAM

 

2015-2019 – USA

 

Créée par Jill Blotevogel, Dan Dworkin, Jay Beattie, Brett Matthews

 

Avec Willa Fitzgerald, Bex Taylor-Klaus, John Karna, Amadeus Serafini, Carlson Young, Tracy Middendorf, Connor Weil, Jason Wiles, Kiana Ledé, Santiago Segura

 

THEMA TUEURS I SAGA SCREAM

Dans la ville imaginaire de Lakewood, en Louisiane, un tueur masqué déguisé en fantôme sème la terreur autour de lui, faisant remonter à la surface les secrets d’un passé trouble. Sa première victime est l’étudiante Nina Patterson (Bella Thorne), égorgée chez elle alors qu’elle s’apprêtait à diffuser une vidéo montrant la relation homosexuelle de deux de ses camarades. Le petit-ami de la victime ne tarde pas à connaître un sort similaire. Le coupable aurait-il un lien avec le mythique tueur Brandon James, qui avait à l’époque laissé de nombreuses victimes sur son passage ? Cet assassin était alors obsédé par la jeune et belle Daisy Duval (Tracy Middendorf). Or la fille de celle-ci, Emma (Willa Fitzgerald), a aujourd’hui l’âge de sa mère au moment des drames. Et voilà qu’elle se met à recevoir des coups de téléphone du tueur de Lakewood qui s’amuse à la terrifier. Le cauchemar recommencerait-il ? Qui sera la prochaine cible du détraqué ? Voilà comment commence la série Scream

Fini Woodsboro donc, place à Lakewood. Changement de lieu, mais également de scénario pour la série adaptée de la saga de films d’horreur à succès Scream réalisée par Wes Craven. Plus de « Ghost face » ni de Sidney Prescott, Dewey ou encore Gale Weathers non plus. Le show change beaucoup d’éléments mais garde les mêmes bases : un tueur en série masqué (qui n’a plus le même look que celui des films), des lycéens superficiels, un peu de sexe, du sang, quelques trahisons, une héroïne dont le passé refait surface… Malgré ces nombreux points communs avec les Scream de Craven, la série a tout de même le mérite d’avoir trouvé sa propre identité, à la demande de la chaîne MTV qui en est à l’initiative et diffusera le pilote à partir de l’automne 2015. L’attente des fans de slashers aura donc été savamment entretenue, d’autant que ce Scream télévisé était annoncé dès l’été 2012. Il s’agissait de ne pas décevoir le public.

Changement de tueur

Reconnaissons aux scénaristes le mérite d’avoir voulu varier les plaisirs en se prêtant à un certain nombre d’innovations. Les appels téléphoniques de l’assassin existent toujours, mais ce dernier se sert également des nouvelles technologies. Il assassine au couteau mais pas seulement, et même si l’on retrouve énormément de clins d’œil à la saga de Wes Craven, d’autres références au cinéma d’horreur ponctuent les épisodes, notamment Vendredi 13 et Halloween. Ces références étant déjà celle du film original et de ses suites, on ne s’étonne pas outre-mesure de les retrouver ici. Pas inintéressantes, les intrigues de la première et de la deuxième saison n’ont pourtant convaincu qu’à moitié les téléspectateurs. Face à ces réactions mitigées, MTV décide de changer de cap pour la troisième saison en mettant en scène d’autres personnages et d’autres histoires. C’est donc un tueur différent, armé d’un crochet, qui sévit dans cette ultime saison, titrée « Resurrection », et cherche des noises à un jeune homme star de football dans son lycée. Malgré ces nouveautés, le public ne répond pas complètement présent et la série Scream s’interrompt après la diffusion du dernier épisode de la troisième saison en juillet 2019.

 

© Ciné Vor


Partagez cet article

DAREDEVIL (2015-2018)

Après le film mitigé mis en scène par Mark Steven Johnson en 2003, le justicier aveugle de Marvel crève enfin l’écran avec le panache qu’il mérite…

DAREDEVIL

 

2015/2018 – USA

 

Créée par Drew Goddard

 

Avec Charlie Cox, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Vincent D’Onofrio, Rosario Dawson, Stephen Rider, Ayelet Zurer, Toby Leonard Moore, Vondie Curtis-Hall

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Aveugle depuis l’âge de neuf ans à la suite d’un accident impliquant des produits chimiques, Matt Murdock développe des sens d’une acuité exceptionnelle, lui permettant de percevoir le monde avec une précision hors du commun. Avocat engagé le jour, il enfile la nuit le costume de Daredevil, justicier masqué chargé de faire régner l’ordre dans les rues de Hell’s Kitchen, un quartier gangrené par la criminalité depuis sa reconstruction après l’attaque des Chitauris, survenue dans le film AvengersConçue pour la plateforme Netflix, la série Daredevil propose une adaptation fidèle du comic book original créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett, tout en s’inscrivant dans le vaste univers du Marvel Cinematic Universe. Si les connexions directes avec les films restent limitées, plusieurs éléments — notamment des allusions aux événements de New York — confirment que la série partage le même monde narratif, ouvrant la voie à de possibles croisements futurs. Diffusée à partir du 10 avril 2015, la première saison, composée de 13 épisodes, rencontre un succès critique et public immédiat. Créée par Drew Goddard — scénariste de Seul sur Mars et Cloverfield, ainsi que réalisateur de La Cabane dans les bois —, Daredevil impose rapidement une tonalité plus sombre et réaliste, marquant une nouvelle étape dans l’exploration de l’univers Marvel à l’écran.

Une grande part du succès de Daredevil tient à l’excellence de son casting. Charlie Cox, héros du savoureux conte de fées Stardust, incarne avec justesse Matt Murdock, l’avocat aveugle aux sens surdéveloppés, tiraillé entre sa foi en la justice et son besoin viscéral de combattre le crime sous une identité secrète, quitte à mettre sa vie en péril à chaque intervention nocturne. Face à lui, Vincent D’Onofrio, inoubliable dans Full Metal Jacket et visage familier de la série New York : section criminelle, offre une performance saisissante dans le rôle de Wilson Fisk. Tout en colère contenue et en brutalité latente, son interprétation du Caïd impose une présence oppressante, à la fois humaine et monstrueuse. Le personnage, créé par Stan Lee et John Romita, trouve ici une incarnation d’une rare intensité. Autour de ce duo central, les seconds rôles brillent également. Deborah Ann Woll (True Blood) incarne une Karen Page fragile mais déterminée, tandis qu’Elden Henson (L’Effet papillon) apporte une légèreté bienvenue dans le rôle de Foggy Nelson, bien plus qu’un simple ressort comique. Rosario Dawson (Boulevard de la mort) complète ce tableau en infirmière compatissante, régulièrement chargée de soigner Daredevil entre deux confrontations sanglantes. Ensemble, ces interprètes donnent chair à un univers dense, où chaque personnage, principal ou secondaire, contribue à l’équilibre d’un récit sombre et tendu.

Le rouge et le noir

Ce casting de talent s’anime au sein d’une série à la mise en forme extrêmement soignée, qui séduit d’emblée par sa noirceur et son cadre urbain anxiogène dans lequel surgira bientôt un super-héros très réaliste. La photographie élégante, laissant la part belle aux teintes noires et rouges, évoque en permanence la violence qui suinte dans les rues de Hell’s Kitchen. La complexité des personnages (Murdock et Fisk ne se positionnent pas si facilement sur l’échiquier du bien et du mal) offre à la série une profondeur salutaire. Les qualités d’écriture de Daredevil s’assortissent d’une mise en scène élégante et sensible, jouant souvent sur les cadrages, la lumière et la profondeur de champ pour évoquer la cécité du personnage principal. Il faut aussi citer le remarquable travail effectué sur les chorégraphies des combats, tous plus crédibles et minutieux les uns que les autres (avec en prime quelques morceaux de bravoure mémorables, comme une longue lutte en plan-séquence au cours de laquelle notre héros semble sans cesse sur le point d’y passer). Cette adaptation adulte, sombre, violente et intelligente de l’univers Marvel est sans conteste l’une des meilleures relectures à l’écran des écrits de Stan Lee, tous supports confondus. Daredevil se déploiera sur trois saisons avant la série chorale The Defenders.

 

© Gilles Penso

À découvrir dans le même genre…

 

Partagez cet article

LUKE CAGE (2016-2018)

Le Power Man de Marvel prend corps sur les petits écrans grâce à la présence charismatique de l’impressionnant Mike Colter…

LUKE CAGE

 

2016/2018 – USA

 

Créée par Cheo Hodari Coker

 

Avec Mike Colter, Simone Missick, Theo Rossi, Alfre Woodward, Mustafa Shakir, Mahershala Ali, Erik LaRay Harvey, Gabrielle Dennis, Rosario Dawson

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Transformé en colosse surpuissant à la peau impénétrable après avoir été le cobaye d’une expérience sabotée, Luke Cage (Mike Colter) s’enfuit et tente de recommencer à zéro dans le Harlem d’aujourd’hui, à New York. Bientôt tiré de l’ombre, il va devoir se battre pour le cœur de sa ville dans un combat qui l’oblige à affronter un passé qu’il espérait avoir enterré… Troisième série issue de la collaboration Marvel / Netflix, Luke Cage succède à Daredevil et Jessica Jones. Petit rappel : Luke Cage est un personnage de comics créé dans les années 70 par Archie Goodwin et John Romita Sr. Il est surtout connu pour avoir fait entrer Marvel dans le genre de la blaxploitation. Bien moins spectaculaire que Daredevil, Luke Cage se rattrape par une identité forte, liée au quartier dans lequel la série se situe : Harlem. Dès le premier épisode, on navigue des lieux de l’ancien au nouvel Harlem, dotant la série de son ambiance singulière. Ambiance appuyée par une musique prédominante dans beaucoup de séquences. De plus, en ancrant son personnage dans la réalité d’un quartier précis, la série le rend plus accessible. Les spectateurs peuvent alors s’identifier plus facilement à lui. Notamment grâce à l’aspect politique du show et son affiliation au mouvement « Black Lives Matter ».

Cependant, la série déçoit sur certains points. La première déception concerne les adversaires du « Power Man ». Les scénaristes ont voulu surprendre en divisant la saison entre deux ennemis : Cottonmouth (Mahershala Ali) et Willy Stryker (Eric LaRay Harvey). Seul problème : face à Luke Cage, aucun des deux n’est assez charismatique. Pire, la storyline de Stryker semble bâclée et ne présente aucun enjeu réel. Cottonmouth s’en sort un peu mieux grâce à son acteur, mais son personnage reste inexploité. Quant à Mariah Dillard (Alfre Woodard), elle n’est guère plus passionnante. La série peine à se rattraper du côté des « bons ». Misty Knight (Simone Missick) se révèle être un énième flic idéaliste en colère affublé d’un partenaire corrompu. La présence de Claire Temple (Rosario Dawson), véritable fil conducteur de l’univers Marvel / Netflix, rehausse le manque d’originalité de ses partenaires. Et pour finir, la série souffre d’un vrai problème de rythme. Sur les treize épisodes de la première saison, par exemple, quatre sont assez laborieux. Et alors que le grand final approche, aucune intensité n’en ressort, les péripéties étant trop diluées pour provoquer la moindre excitation.

« Je ne suis pas un héros ! »

Heureusement, la série se rattrape grâce au portrait réussi de Luke Cage interprété avec poigne par Mike Colter. Alors que les fans s’attendaient à le voir ouvrir sa boite de « Héros à louer » comme dans le comic book duquel il est tiré, la série se concentre surtout sur l’acceptation du personnage de son statut de héros. Car au moment où l’on retrouve Cage, le leitmotiv de Spider-Man (« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ») ne semble pas avoir beaucoup d’écho chez lui… Au contraire, un peu comme Jessica Jones, l’ex-prisonnier ne souhaite qu’une chose : qu’on le laisse tranquille ! L’évolution du personnage est un des aspects les plus passionnants de la saison. Avec Luke Cage, Netflix continue donc de développer sa version réaliste de l’univers Marvel. Mais là, où Daredevil et Jessica Jones débordaient d’ingéniosité, Luke Cage pèche par un manque d’émotions et de cohérence, peinant à convaincre sur la longueur. Reste le personnage lui-même, indiscutablement charismatique. Power Man ressurgira ensuite dans l’ultime série Marvel / Netflix, The Defenders, aux côtés de Daredevil, Jessica Jones et Iron Fist.

 

© Floriane

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média

À découvrir dans le même genre…

 

Partagez cet article

IRON FIST (2017-2018)

Le « Poing de fer » de l’univers Marvel, conçu dans les années 70 pour surfer sur la mode des films de kung-fu, surgit sur les petits écrans…

MARVEL’S IRON FIST

 

2017/2018 – USA

 

Créée par Scott Buck

 

Avec Finn Jones, Jessica Henwick, Jessica Stroup, Tom Pelphrey, Sacha Dhawan, Ramon Rodriguez, David Wenham, Alice Eve, Barrett Doss, Henry Yuk, Olek Krupa

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Après avoir disparu quelques années, Danny Rand revient à New York pour combattre les criminels qui en ont fait une ville corrompue, grâce à ses connaissances en kung-fu et à la puissance destructrice de son poing. Après Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage, voici donc Iron Fist, le quatrième show Marvel diffusé sur Netflix. Adaptée du personnage de comics éponyme crée en 1974 par le scénariste Roy Thomas et le dessinateur Gil Kane, la série s’est retrouvée victime de critiques assassines dès sa sortie. Méritait-elle un tel traitement ? Certes, cette série est loin d’être parfaite. Sa réalisation est très maladroite, frôlant même dangereusement le ridicule. Son montage est confus et parfois incohérent. Les scènes de combats laissent parfois à désirer, surtout si on les compare à celles de Daredevil. Des clichés encombrent les scénarios et l’intrigue s’étale trop sur les premiers épisodes, préférant les dialogues interminables aux rebondissements dignes de ce nom. Le bilan est donc à priori très négatif.

Mais pour cerner l’intérêt d’Iron Fist il faut chercher ailleurs. Contrairement à Luke Cage qui peinait dans l’écriture de ses personnages, Iron Fist creuse les siens dès le pilote. Le blondinet Danny Rand (Finn Jones) est un mélange de candeur et de mystère qui attise notre intérêt sur les raisons de son retour et sur ses motivations. L’ambiguïté de Ward (formidable Tom Pelphrey) nous tient en haleine pendant longtemps et Colleen Wing (Jessica Henwick), jeune senseï complexe et charismatique, vole littéralement la vedette au golden boy tant elle fascine du premier au dernier épisode. Du côté des vilains aussi le show intéresse. Il y a tout d’abord Harold Meachum (David Wenham), véritable psychopathe qui n’est pas sans évoquer le Patrick Bateman d’American Psycho et dont on ne parvient jamais à se débarrasser. La série voit aussi le retour de Madame Gao (Wai Ching Ho), déjà aperçue dans Daredevil. On en apprend plus sur les origines de cette femme mystérieuse et sans pitié et sur l’organisation à laquelle elle appartient, « La Main ».

Main basse sur la ville

Car la vraie menace d’Iron Fist est cet ordre qui a infiltré la ville de New York pour atteindre un but encore inconnu. Elle était déjà l’ennemi du diable de Hell’s Kitchen dans sa saison 2 de Daredevil. Elle est cette fois-ci complexifiée avec l’introduction de différentes factions et de nouvelles croyances, ce qui permet d’approfondir le « Marvel/Netflix universe » et de bâtir une véritable mythologie. Et bien sûr, Iron Fist n’échappe pas aux « easter eggs », c’est-à-dire les références à l’univers Marvel et les apparitions de personnages déjà connus des fans. Ainsi entend-on parler d’une détective alcoolique, d’un homme à la peau impénétrable et d’une certaine Karen Page. On s’amuse à retrouver l’avocate sans pitié Jerry Hogarth (Carrie-Anne Moss) et surtout l’infirmière Claire Temple (Rosario Dawson), pierre angulaire des quatre séries et dont le rôle s’étoffe à chaque apparition. Bien que moins impressionnante et aboutie que Daredevil et Jessica Jones, Iron Fist ne manque pas d’attrait et se prolonge à l’occasion d’une seconde saison avant que le personnage n’intègre l’équipe mise en scène dans le show The Defenders.

 

© Floriane

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média


Partagez cet article

NOIRES SONT LES GALAXIES (1981)

Cette mini-série française en quatre épisodes raconte l’invasion insidieuse et très oppressante de notre planète par une race extra-terrestre…

NOIRES SONT LES GALAXIES

 

1981 – FRANCE

 

Créée par Jacques Armand et Daniel Moosmann

 

Avec Richard Fontana, Catherine Leprince, François Perrot, Jacques Bouanich, Catriona MacColl, Stéphane Bouy, Greg Germain, Luc Florian, Jacques Giraud

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Diffusée une unique fois entre mai et juin 1981 sur Antenne 2, Noires sont les galaxies est une des rares séries télévisées françaises à prendre pied dans l’univers de la science-fiction. Écrite par Jacques Armand (Belphégor) et réalisée par Daniel Moosmann (Histoires peu ordinaires), cette mini-série en quatre épisodes détonne par son ton résolument sombre et pessimiste et par une irruption du fantastique dans un quotidien très réaliste. Le personnage principal est Patrick (Richard Fontana), jeune interne en médecine qui fait la connaissance d’une danseuse de boite de nuit, Coretta (Catherine Leprince), lors d’une violente altercation dans un terrain vague. La bagarre tourne au drame et le patron de la danseuse est tué. Patrick se retrouve malgré lui mêlé à un trafic de cadavres. Lorsqu’il découvre que ces corps reviennent à la vie, il se retrouve plongé dans une enquête aux frontières de la folie. Notre espèce est en effet en danger d’éradication par une race d’extraterrestres malveillants. Patrick et Coretta découvrent ainsi que la Terre est au centre d’une guerre entre deux races aliens : les Exis et les Ninx.

Loin de la science-fiction à la Star Trek, l’atmosphère de la série repose sur un quotidien on ne peut plus terre à terre, ce qui permet à cette histoire d’invasion par des êtres d’une autre planète de prendre une tournure beaucoup plus oppressante. Noires sont les galaxies rappelle la version de Philip Kaufman de L’Invasion des profanateurs, notamment par la manière dont les envahisseurs utilisent le corps des humains, mais aussi Invasion Los Angeles de John Carpenter pour son côté « ils sont parmi nous ». La nature de l’invasion par le remplacement des humains, qui ne sont plus que des coquilles vides hébergeant l’esprit des extra-terrestres, fait naitre un sentiment de paranoïa accentué par une ambiance angoissante et stressante (portée par un bande son free-jazz qui ajoute au caractère étrange de la série). Au-delà de son esprit désespéré, l’autre point fort de Noires sont les galaxies est un scénario qui ose pousser ses idées jusqu’au bout et propose des scènes alors très osées pour une diffusion sur une chaîne publique à une heure de grande écoute. Car les plantes qui explosent à l’intérieur du corps des Exis pour les faire périr sont franchement violentes pour le paysage audiovisuel français de l’époque.

Un OVNI dans le paysage audiovisuel français

Côté casting, on retrouve quelques visages familiers, notamment Catriona MacColl, très connue des fans de films d’horreur transalpins grâce à sa collaboration régulière avec Lucio Fulci (Frayeurs, L’Au-delà, La Maison près du cimetière), vue également dans le très sympathique Horsehead de Romain Basset. On apprécie aussi la présence de François Perrot (Les Morfalous) qui, par son jeu, apporte une vraie humanité à son personnage d’exilé de la galaxie. Du côté des acteurs principaux, Patrick Fontana fera ensuite essentiellement carrière au théâtre et Catherine Leprince sera surtout mémorable pour son rôle dans Vive les femmes de Claude Confortès en 1983. Noires sont les galaxies, par son sujet et son traitement, reste un moment assez unique parmi les séries françaises. Même si le rythme assez lent et des effets spéciaux désormais datés peuvent rebuter certains spectateurs, cette œuvre de science-fiction atypique mérite d’être (re)découverte, le moindre de ses mérites n’étant pas d’intégrer en filigrane de son récit des composantes sociaux-politiques toujours d’actualité liées en particulier à la pollution et aux flux migratoires.

 

© Fred

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média


Partagez cet article

DEFENDERS (THE) (2017)

Daredevil, Luke Cage, Iron Fist et Jessica Jones joignent leurs forces pour une série chorale orchestrée par Marvel et Netflix…

MARVEL’S THE DEFENDERS

 

2017 – USA

 

Créée par Douglas Petrie et Marco Ramirez

 

Avec Charlie Cox, Krysten Ritter, Mike Colter, Finn Jones, Sigourney Weaver, babs Olusanmokun, Yutaka Takeuchi, Elodie Yung, Rosario Dawson, Eden Henson

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Un ninja aveugle, une détective impertinente, un ancien détenu résistant aux balles, un milliardaire amateur de kung-fu… Marvel’s the Defenders suit les aventures de quatre super-héros solitaires contraints de mettre leurs problèmes personnels de côté pour combattre ensemble un groupe de criminels menaçant de détruire la ville de New York. Alors que Avengers : Infinity War se préparait à sortir sur les grands écrans après une attente savamment entretenue, Netflix dévoilait au public une autre équipe de super héros constituée de « challengers ». Après nous avoir présenté ces personnages dans des séries solo (Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage, Iron Fist) avec plus ou moins de succès, le show créé par Douglas Petrie et Marco Ramirez a la lourde tâche d’orchestrer la réunion de ces quatre personnalités bien différentes. Tâche que cette saison unique de huit épisodes ne parvient à remplir qu’à moitié. Ce qui saute aux yeux dès le premier épisode est l’absence d’un traitement esthétique digne de ce nom. Les productions Marvel/Netflix nous avaient pourtant habitués à des partis pris artistiques bien marqués : ambiance violente et crasseuse pour Daredevil, atmosphère film noir jazzy pour Jessica Jones ou encore esprit R’N’B/Hip Hop pour Luke Cage. Mais The Defenders a du mal à concilier le style et l’univers de chaque personnage. Résultat ? Une série hybride dans sa mise en scène qui se révèle souvent maladroite.

Le traitement de la Main, cette organisation criminelle qui donne du fil à retordre à Daredevil depuis sa saison 1, nous déçoit tout autant par son traitement scénaristique paresseux. On se désintéresse très vite des vilains qui la dirigent tant ils nous semblent mal exploités. C’est notamment le cas de la vile Alexandra Reid campée pourtant par Sigourney Weaver, un personnage relativement fade affublé d’une garde-robe plus que douteuse… Mais le point faible majeur de la série est sans doute Danny Rand AKA Iron Fist. Si dans sa série propre série il faisait montre d’une candeur rafraîchissante, il nous agace ici et finit par sombrer dans le ridicule. Son personnage ne dépasse jamais le statut de jeune milliardaire privilégié aux décisions infantiles. Seule sa « bromance » avec Luke Cage challenge le blondinet et le rend touchant. Malgré ses défauts, The Defenders n’est pas pour autant le ratage annoncé par beaucoup. La réunion de ces personnages iconiques permet à la mythologie Marvel de se développer sur les petits écrans. On en apprend plus sur les origines d’Iron Fist, sur la Main et sur la fameuse guerre évoquée par Stick (Scott Glenn), l’ancien mentor de Matt Murdock.

Crossovers

Les scénaristes n’en oublient pas l’évolution des personnages principaux, du moins celle de de Daredevil (Charlie Cox) et de Jessica Jones (Krysten Ritter). Les scènes avec le diable de Hell’s Kitchen restent les mieux dialoguées et ses combats les mieux chorégraphiés. Son histoire avec Elektra (Elodie Yung) se révèle aussi tragique que dans les comics, même si nous n’aurions pas été contre un développement moins frustrant. Retrouver la détective Miss Jones est tout autant réjouissant. Personnage toujours aussi intéressant qui parvient à conserver son mordant au milieu de cette testostérone. Son plongeon au milieu d’un combat qui la dépasse l’aidera à prendre conscience de son potentiel héroïque et à sortir de sa période post Killegrave (David Tennant). Quant à Luke Cage, bien que le charisme de son interprète (Mike Colter) fasse toujours son petit effet, on regrettera que son personnage soit laissé un peu de côté. Mais surtout, pour tout fan de Marvel, c’est assez jouissif de voir ces personnages interagir dans une même série. Car en plus de la team principale, on peut croiser Karen Page (Deborah Ann Woll), Foggy (Elden Henson), Hogart (Carrie-Anne Moss), Misty Knight (Simone Missick), Trish Walker (Rachel Taylor), Colleen Wing (Jessica Henwick) et bien sûr l’infirmière Claire Temple (Rosario Dawson). La rencontre de ces personnages renforce l’idée d’ancrer l’univers Marvel/Netflix dans un quartier précis de la ville, les rendant plus proches de nous, conformément aux intentions premières de Stan Lee dans les années 1960.

© Grégory

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média


Partagez cet article

WESTWORLD (2016-2022)

Le western de science-fiction concocté en 1973 par Michael Crichton se décline sous forme d’une série explorant les méandres de l’intelligence artificielle…

WESTWORLD

 

2016/2022 – USA

 

Créé par Jonathan Nolan et Lisa Joy

 

Avec Evan Rachel Wood, Thandiwe Newton, Jeffrey Wright, Ed Harris, Tessa Thompson, James Mardsen, Anthony Hopkins, Luke Hemsworth

 

THEMA ROBOTS I FUTUR

À l’origine, Westword (Mondwest en VF) est un film écrit et réalisé en 1973 par Michael Crichton (auteur du roman qui donna naissance à Jurassic Park) dans lequel un parc d’attractions futuriste proposait à ses visiteurs de revivre, grâce à des robots imitant les humains, trois époques différentes : le western, le moyen-âge et la Rome antique. Plus de quarante ans plus tard, le film se mue en série télévisée estampillée HBO, la chaîne s’étant mis en quête d’un digne successeur de Game of Thrones. Cette adaptation fait le choix de se concentrer uniquement sur l’époque du western, avec un univers beaucoup plus étendu à tous les niveaux. Westworld est donc un parc d’attractions dernier cri dans lequel les visiteurs paient des fortunes pour revivre le frisson de la conquête de l’Ouest. Dolores, Teddy et bien d’autres sont des androïdes à apparence humaine créés pour entretenir l’illusion et offrir du dépaysement aux clients. Pour ces derniers, Westworld est l’occasion de laisser libre-cours à leurs fantasmes. Cet univers bien huilé est mis en péril lorsqu’à la suite d’une mise à jour, quelques robots comment à adopter des comportements imprévisibles, voire erratiques. En coulisses, l’équipe qui tire les ficelles de ce monde alternatif s’inquiète de ces incidents de plus en plus nombreux. Les enjeux du programme Westworld étant énormes, la direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait fuir ses clients. Que se passe-t-il réellement avec les androïdes ré-encodés ?

Derrière ce show télé voulu événementiel, nous retrouvons Lisa Joy (auteur de plusieurs épisodes de Pushing Daisies, future scénariste et réalisatrice de Réminiscence) et Jonathan Nolan, frère et fidèle collaborateur de Christopher Nolan avec qui il écrivit Memento, Le Prestige, The Dark Knight, The Dark Knight Rises et Interstellar. Joy et Nolan sont donc habitués aux univers fantastiques et aux intrigues solidement ficelées laissant la part belle aux tourments psychologiques. Westworld profite de son concept à cheval entre deux genres pour détourner à la fois les codes de la science-fiction et ceux du western et offrir aux téléspectateurs un spectacle original et captivant. L’autre « éminence grise » derrière le show est J.J. Abrams (qui vient alors de relancer avec succès les sagas Star Trek et Star Wars sur grand écran). HBO ne lésine pas sur les moyens : des décors sublimes, des costumes aux designs impeccables, une photographie extrêmement soignée et la convocation de plusieurs réalisateurs de poids comme Jonathan Nolan lui-même (pour l’épisode pilote) mais aussi Neil Marshall (The Descent) ou Vincenzo Natali (Cube).

Les mystères de l’Ouest

Dès l’épisode pilote, Westworld affirme sa singularité à travers un univers unique, sombre et froid, porté par une bande originale de Ramin Djawadi (Game of Thrones) qui mélange avec beaucoup d’élégance les instruments classiques et électroniques tout en concoctant des reprises pour piano désaccordé de standards de Radiohead, Cure, The Animals ou Amy Whinehouse qui créent un décalage déconcertant. Côté casting, une belle brochette de comédiens se partage la vedette, notamment Evan Rachel Wood (Thirteen), Thandie Newton (Les Chroniques de Riddick), Jeffrey Wright (La Jeune fille de l’eau), James Marsden (X-Men), Ingrid Bolsø Berdal (Cold Prey), Clifton Collins Jr. (Pacific Rim), Luke Hemsworth (Thor Ragnarok), Rodrigo Santoro (300), Ben Barnes (Le Septième fils) ou encore les immenses Ed Harris et Anthony Hopkins qui nous livrent, comme à leur habitude, des prestations remarquables. Conformément aux attentes de HBO, la série démarre très fort, accueillie sous les applaudissements par le public et la critique. Sans égaler le phénomène Game of Thrones, cette réinvention du Mondwest de Crichton est un événement télévisuel de taille. Mission donc accomplie pour HBO !

 

© Grégory

Retrouvez ici toutes les chroniques de Ciné-Média


Partagez cet article