Théma FRANKENSTEIN

« Le sommeil de la raison engendre des monstres. »
(Francisco de Goya, « Les Caprices »)

Frankenstein… Ce nom inquiétant aux accents germanisants évoque une créature monstrueuse au comportement meurtrier, un savant maudit qui a bravé les tabous scientifiques les plus graves, des horreurs innommables… Et pourtant, Frankenstein est né de l’imagination d’une douce jeune fille de 18 ans, dans le cadre romantique des bords du lac Léman, un beau jour de l’été 1816. Cette jeune fille, Mary Shelley, répondit au pari de son ami Lord Byron et de son époux, le poète romantique Percy Shelley : inventer une histoire surnaturelle afin de tromper l’ennui de ces trois compagnons réfugiés tous les soirs au coin du feu pour s’abriter d’une pluie incessante. Une conversation sur les théories évolutives d’Erasmus Darwin (le grand-père du célèbre Charles) et un rêve inquiétant alimentent le récit de la jeune Mary, récit qui va devenir le célèbre « Frankenstein ». Le roman est publié en 1818, traduit en français trois ans plus tard, et connaît un succès spectaculaire. Il faut dire que le sujet est pour le moins intrigant : on y suit l’aventure de Victor Frankenstein, un jeune scientifique ben quête du secret de l’existence, qui fabrique de toutes pièces un être humain et lui donne la vie. La créature s’avère monstrueuse et le savant refuse d’en assumer la responsabilité, ce qui entraîne autour de lui de funestes conséquences.

 

Sous-titré « Le Prométhée Moderne », le roman fait ainsi une allusion directe à ce personnage mythologique qui fut châtié par les dieux pour leur avoir volé le feu. Ici, le feu céleste est devenu l’électricité, en plein essor à l’époque. Le monstre, lui, évoque les Furies vengeresses, tandis que la trame globale du récit semble s’inspirer du personnage cabbalistique du Golem, fabriqué par le Grand Rabbin de Prague à partir d’argile, puis révolté contre son créateur. Le thème central de l’œuvre concerne donc l’apprenti-sorcier qui, en voulant aller trop loin, accède à des concepts inconnus qui dépassent son contrôle et se retournent contre lui. L’autre thématique principale du roman est, plus prosaïquement, celle du père qui rejette son enfant et l’abandonne à son sort. Tous deux finissent par se détester, s’opposer, se poursuivre, mais s’avèrent indissociables. Et quand l’un des deux meurt, l’autre ne tarde pas à le rejoindre. Le monstre, auquel Mary Shelley ne donne pas de nom, devient si populaire que le public l’associe tout naturellement au titre du roman. C’est pourquoi, pour la plupart des gens, Frankenstein est le nom de la créature et non celui du créateur. Le succès du roman est tel qu’on l’adapte dès 1823 au théâtre, et que les pièces s’en inspirant abondent alors, jusqu’à ce que le cinéma se penche sur le sujet à son tour.

 

FILMS CHRONIQUÉS
1910: Frankenstein de J. Searle Dewley

1931: Frankenstein de James Whale
1935: La Fiancée de Frankenstein de James Whale
1939: Le Fils de Frankenstein de Rowland V. Lee

1942: Le Spectre de Frankenstein d’Erle C. Kenton

1943: Frankenstein rencontre le loup-garou de Roy William Neill

1944: La Maison de Frankenstein d’Erle C. Kenton

1945: La Maison de Dracula d’Erle C. Kenton
1948: Deux Nigauds contre Frankenstein de Charles T. Barton

1957: Frankenstein s’est échappé de Terence Fisher

1957: Teenage Frankenstein de Herbert L. Strock

1958: La Fille de Frankenstein de Richard E. Cunha

1958: Frankenstein 1970 d’Howard K. Hoch

1958: How to Make a Monster d’Herbert L. Strock
1958: La Revanche de Frankenstein de Terence Fisher

1963: L’Empreinte de Frankenstein de Freddie Francis

1965: Frankenstein conquiert le monde d’Inoshiro Honda

1966: La Guerre des monstres d’Inoshiro Honda

1967: Frankenstein créa la femme de Terence Fisher

1969: Dracula contre Frankenstein de Tulio Demichelli et Hugo Fregonese

1969: Le Retour de Frankenstein de Terence Fisher
1970: Les Horreurs de Frankenstein de Jimmy Sangster

1971: Dracula contre Frankenstein d’Al Adamson
1971: Lady Frankenstein de Mel Welles

1973: Blackenstein de William H. Levey
1973: Chair pour Frankenstein de Paul Morrissey 

1973: Le Château de l’horreur de Robert H. Oliver

1973: L’Esprit de la ruche de Victor Erice

1973: Les Expériences érotiques de Frankenstein de Jess Franco

1974: Frankenstein et le monstre de l’enfer de Terence Fisher
1974: Frankenstein Junior de Mel Brooks
1974: Frankenstein : la véritable histoire de Jack Smight

1975: Plus moche que Frankenstein, tu meurs ! d’Armando Crispino
1975: The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman

1980: Docteur Franken de Marvin J. Chomsky et Jeff Lieberman
1984: Frankenstein 90 de Alain Jessua
1985: La Promise de Franc Roddam

1987: Monster Squad de Fred Dekker

1990: Frankenhooker de Frank Henenlotter

1990: La Résurrection de Frankenstein de Roger Corman

1992: Waxwork II : perdus dans le temps d’Anthony Hickox

1994: Frankenstein de Kenneth Branagh

1997: L’Antre de Frankenstein de Peter Werner

1997: The Creeps de Charles Band

1998: Frankenstein Reborn ! de David DeCoteau

2004: Frankenstein de Kevin Connor

2004: Frankenstein de Marcus Nispel
2004: 
Van Helsing de Stephen Sommers 

2014: I, Frankenstein de Stuart Beattie

2015: Frankenstein vs. the Mummy de Damien Leone

2022: The Munsters de Rob Zombie

2024: Lisa Frankenstein de Zelda Williams

Théma ROBOTS ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

« Physiquement, et dans une certaine mesure, mentalement, un robot – tout robot – est supérieur aux êtres humains. » (Isaac Asimov, Les Robots)

Étymologiquement, le mot « robot » dérive du tchèque « robota » qui signifie littéralement « labeur pénible ». Il fut inventé en 1920 par l’auteur Karel Capek pour les besoins de la pièce de théâtre « R.U.R. » dans laquelle des ouvriers humanoïdes décident de se révolter contre les humains qui les ont fabriqués. Mais l’idée d’êtres artificiels construits par les humains remonte à bien plus loin, et on en trouve notamment des traces dans la mythologie greco-romaine. Au 18ème siècle, la vogue des automates (notamment quelques joueurs d’échecs anthropomorphes assez étonnants) attisa l’intérêt du public pour ces machines étranges. Si le cinéma nous offre très tôt quelques créations robotiques inoubliables (notamment Maria dans le Metropolis de Fritz Lang, qui semble faire écho via sa dimension sociale à la pièce de Capek), l’écrivain Isaac Asimov se passionne tant pour le thème que son œuvre demeure la référence absolue en la matière, d’autant qu’il énonce à partir de 1940 les fameuses lois de la robotique dont se serviront maints romans et films de science-fiction. Ces lois, formulée avec l’aide de John W. Campbell Jr, rédacteur en chef de la revue Astounding Stories, ont au nombre de trois : 1) Un robot ne peut blesser un être humain ou par son inaction permettre qu’un être humain soit blessé. 2) Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par des êtres humains, sauf quand de tels ordres s’opposent à la première loi. 3) Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu’une telle protection ne s’oppose pas à la première ou à la deuxième loi.

 

Depuis, la robotique a largement dépassé le cadre de la science-fiction pour s’immiscer dans notre vie quotidienne. Les machines se sont progressivement substituées aux humains pour accomplir un certain nombre de tâches complexes : travail à la chaîne en usine, domotique, opérations chirurgicales, explorations spatiales, drones militaires… Cette incursion de machines de plus en plus performantes et de plus en plus intelligentes parmi nous a évidemment suscité grand nombre d’interrogations métaphysiques et d’angoisses existentielles, au cœur desquelles revient régulièrement le motif inquiétant de l’apprenti-sorcier. Le cinéma s’en est largement fait le témoin, à travers des œuvres aussi marquantes que Planète Interdite, Mondwest, Blade Runner, Terminator, Robocop, A.I. ou I, Robot. Car au-delà de l’aspect ludique inhérent à la mise en scène de robots plus ou moins spectaculaires, c’est l’éternelle question sur la définition de la nature humaine qui jaillit face aux intelligences artificielles…

 

© Gilles Penso

FILMS CHRONIQUÉS
1927: Metropolis de Fritz Lang

1951: Le Jour où la Terre s’Arrêta de Robert Wise

1956: Planète Interdite de Fred McLeod Wilcox
1956: Tobor le Grand de Lee Sholem

1957: Le Cerveau infernal de Herman Hoffmann

1958: Le Colosse de New York d’Eugène Lourié
1964: Le Père Noël contre les Martiens de Nicholas Webster 

1965: Docteur Who et les Daleks de Gordon Flemyng

1965: Dr. Goldfoot and the Bikini Machine de Norman Taurog

1965: Frankenstein contre le monstre de l’espace de Robert Gaffney

1966: L’Espion qui venait du surgelé de Mario Bava
1967: Superman contre les Robots de Sergio Grieco

1968: King Kong s’est échappé d’Inoshiro Honda

1968: Superargo contre les robots de Paolo Bianchi

1972: Silent Running de Douglas Trumbull
1973: Mondwest de Michael Crichton

1973: Woody et les robots de Woody Allen

1974: Godzilla contre Mecanik Monster de Jun Fukuda

1975: Les Femmes de Stepford de Bryan Forbes

1975: Les Monstres du continent perdu de Inoshiro Honda

1976: L’Âge de cristal de Michael Anderson
1977: La Guerre des Etoiles de George Lucas  

1978: Au temps de la Guerre des Etoiles de Steve Binder

1979: Alien de Ridley Scott

1979: Un Cosmonaute chez le roi Arthur de Russ Mayberry

1979: Star Crash de Luigi Cozzi
1979: Supersonic Man de Juan Piquer Simon
1979: Le Trou Noir de Gary Nelson
1980: L’Empire Contre-Attaque d’Irvin Kershner  
1980: Galaxina de William Sachs
1980: Saturn 3 de Stanley Donen

1982: Androïde d’Aaron Lipstadt
1982: Blade Runner de Ridley Scott

1983: Mad Mission 2 d’Eric Tsang
1983: Le Retour du Jedi de Richard Marquand

1984: Electric Dreams de Steve Barron

1984: Ice Pirates de Stewart Raffill
1984: Terminator de James Cameron
1984: Runaway l’évadé du futur de Michael Crichton
1985: Atomic Cyborg de Sergio Martino

1985: D.A.R.Y.L. de Simon Wincer

1986: L’Amie mortelle de Wes Craven

1986: Aliens le retour de James Cameron

1986: Eliminators de Peter Manoogian

1986: Shopping de Jim Wynorski

1986: Short Circuit de John Badham

1987: Miracle sur la huitième rue de Matthew Robbins

1987: Robot Holocaust de Tim Kincaid
1987: Robocop de Paul Verhoeven

1987: Robot Killer de Tim Kincaid

1987: Slave Girls – Esclaves du futur de Ken Dixon

1988: Roboforce de David Chung

1988: Robo Vampire de Godfrey Ho

1988: Robowar de Bruno Mattei 

1989: Moontrap de Robert Dyke

1989: Robot Jox de Stuart Gordon

1990: Class of 1999 de Mark L. Lester
1990: Edward aux Mains d’Argent de Tim Burton
1990: Hardware de Richard Stanley

1990: Robocop 2 d’Irvin Kershner

1990: Synthoid 2030 de Charles Band

1991: Les Folles aventures de Bill et Ted de Peter Hewitt
1991: Terminator 2 : le Jugement Dernier de James Cameron

1992: Action Mutante d’Alex de la Iglesia

1992: Alien 3 de David Fincher

1992: Bad Channels de Ted Nicolaou

1992: Nemesis d’Albert Pyun
1992: Universal Soldier de Roland Emmerich

1993: Godzilla contre Mechagodzilla de Takao Ogawara

1993: Mandroid de Jack Ersgard

1993: Invisible: les aventures de Benjamin Knight de Jack Ersgard

1993: Puppet Master IV de Jeff Burr

1993: Robocop 3 de Fred Dekker

1993: Robot Wars d’Albert Band 

1994: Death Machine de Stephen Norrington

1994: Godzilla contre Space Godzilla de Kensho Yamashita

1994: Puppet Master V de Jeff Burr 

1996: Le Guerrier d’acier de Norberto Barba
1996: Planète Hurlante de Christian Dugay 
1996: Star Trek Premier Contact de Jonathan Frakes 

1997: Alien : la Résurrection de Jean-Pierre Jeunet

1997: Flubber de Les Mayfield

1998: Nick Fury : Agent of S.H.I.E.L.D. de Rod Hardy

1999: Inspecteur Gadget de Ray Kellogg
1999: Star Wars épisode I : La Menace Fantôme de George Lucas  
1999: Matrix de Andy et Larry Wachowski  
1999: L’Homme Bicentenaire de Barry Levinson

1999: Medieval Park de Phil Comeau

1999: Veronica 2030 de Gary Graver

1999: Virus de John Bruno

2000: Planète rouge d’Antony Hoffman
2001: A.I. Intelligence Artificielle de Steven Spielberg

2001: Horrorvision de Danny Draven 

2002: Godzilla x Mechagodzilla de Massaki Tezuka

2002: Simone d’Andrew Niccol
2002: Star Wars épisode II : L’Attaque des Clones de George Lucas

2003: Capitaine Sky et le monde de demain de Kerry Conran

2003: Godzilla Tokyo S.O.S. de Masaaki Tezuka
2003: Matrix Reloaded de Andy et Larry Wachowski
2003: Terminator 3 : le Soulèvement des Machines de Jonathan Mostow  
2003: Matrix Revolutions de Andy et Larry Wachowski 

2003: Spy Kids 3 – Mission 3D de Robert Rodriguez
2004: I, Robot d’Alex Proyas

2005: H2G2 : Le Guide du voyageur galactique de Garth Jennings
2005: Star Wars épisode III : La Revanche des Sith de George Lucas

2005: Zathura, une aventure spatiale de Jon Favreau

2006: Shockwave de Jim Wynorski
2007: Transformers de Michael Bay

2007: Transmorphers de Leigh Scott
2008: Le Jour où la Terre s’Arrêta de Scott Derrickson
2008: 20th Century Boys de Yukihiko Tsutsumi
2009: Terminator Renaissance de McG
2009: Transformers 2 : La revanche de Michael Bay

2009: Clones de Jonathan Mostow
2011: Sucker Punch de Zack Snyder
2011: Transformers 3 : la face cachée de la Lune de Michael Bay
2011: Real Steel de Shawn Levy

2012: ABC of Death par 26 réalisateurs

2012: Prometheus de Ridley Scott

2013: Her de Spike Jonze
2013: Pacific Rim de Guillermo del Toro

2013: Atlantic Rim de Jared Cohn
2014: Ex Machina d’Alex Garland

2014: Robocop de José Padilha

2014: Mega Shark Versus Mecha Shark de Emile Edwin Smith

2015: A la poursuite de demain de Brad Bird
2015: Avengers : l’ère d’Ultron de Joss Whedon
2015: Chappie de Neil Blomkamp

2015: Hardcore Henry d’Ilya Naishuller

2015: Mega Shark Versus Kolossus de Christopher Ray
2015: Star Wars épisode VII : le Réveil de la Force de J.J. Abrams
2015: Terminator Genisys d’Alan Taylor

2015: Turbo Kid de François Simard, Anouk Whissell, Yoann-Karl Whissell

2017: Kingsman, le cercle d’or de Matthew Vaughn

2017: Star Wars épisode VIII : Les Derniers Jedi de Ryan Johnson

2017: Alien Covenant de Ridley Scott
2017: Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve

2017: Ghost in the Shell de Rupert Sanders

2018: Bumblebee de Travis Knight

2018: Extinction de Ben Young

2019: Alita : Battle Angel de Robert Rodriguez

2019: Blood Machine de Seth Ickerman

2019: Child’s Play: la poupée du mal de Lars Klevberg

2019: Giantess Attack vs Mecha Fembot de Jeff Leroy

2019: Star Wars épisode IX : l’ascension de Skywalker de J.J. Abrams

2019: Terminator Dark Fate de Tim Miller

2020: Bill et Ted sauvent l’univers de Dean Parisot

2021: Finch de Miguel Sapochnik

2021: Free Guy de Shawn Levy

2021: Godzilla vs. Kong d’Adam Wingard

2021: I’M Your Man de Maria Schrader

2021: Oxygène d’Alexandre Aja

2022: Big Bug de Jean-Pierre Jeunet

2022: Fumer fait tousser de Quentin Dupieux

2022: The Munsters de Rob Zombie

2022: Christmas Bloody Christmas de Joe Begos

2022: Megan de Gerard Johnstone

2023: AIMEE : The Visitor de Charles Band

2023: Ape vs. Mecha Ape de Marc Gottlieb

2023: The Creator de Gareth Edwards

2023: Killbots de Jim Wynorski

2023: Maid Droid de Rich Mallery

2024: Atlas de Brad Peyton

2024: Subservience de S.K. Dale

2024: L’I.A. du mal de Chris Weitz

2024: Maid Droid Origins de Rich Mallery

2025: Companion de Drew Hancock

2025: The Electric State d’Anthony et Joe Russo

2025: Megan 2.0 de Gerard Johnstone

Théma DINOSAURES

« Dieu crée les dinosaures. Dieu tue les dinosaures. Dieu crée l’homme. L’homme tue Dieu. L’homme crée les dinosaures. » (Michael Crichton, « Jurassic Park »)

Il y a 150 ans, l’homme apprenait avec stupeur qu’il avait été précédé, dans la domination de la Terre, par d’innombrables et gigantesques variétés de reptiles qui assurèrent sur la planète une suprématie de 140 millions d’années. La découverte progressive de leurs restes fossilisés amena les paléontologues, au cours de laborieux exercices de déductions, à reconstituer l’incroyable morphologie de ces animaux. En 1841, l’anatomiste Richard Owen leur donna le nom imagé de « Terribles Lézards », qui se traduisait en grec par « Dinosaures ». Dès lors, l’imagination des artistes populaires s’enflamma ; dessinateurs, sculpteurs et écrivains trouvèrent là une intarissable source d’inspiration.

 

Il était inévitable que le cinéma reprenne lui aussi à son compte ces monstres qui avaient l’inestimable mérite d’avoir vraiment existé. Car la fascination que représentent les dinosaures depuis un siècle et demi s’explique probablement par le fait que ces reptiles aux proportions si souvent gigantesques et aux morphologies si surprenantes ne sont pas le fruit d’imaginations fertiles ni de mythologies fantasques, mais appartiennent à une réalité tangible, scientifiquement démontrée. Contempler une forêt ou une vallée de n’importe quel point de la planète et imaginer que de monstrueux sauriens s’y promenaient en toute liberté il y a quelques millions d’années a de quoi troubler les esprits les plus cartésiens. Dès l’aube du Septième Art, les dinosaures se sont donc mis à fleurir sur les écrans du monde entier, suivant invariablement trois figures de style distinctes : les continents oubliés peuplés de survivants miraculeux de l’ère secondaire (Le Monde PerduLa Vallée de GwangiLe Sixième Continent), les visions uchroniques d’époques préhistoriques fantasmées au cours desquelles des pin-up en peau de bête cohabitent avec des reptiles géants agressifs (Un Million d’Années Avant JCQuand les Dinosaures Dominaient le Monde, L’Homme des cavernes) ou les monstres antédiluviens confrontés à la civilisation moderne (Le Monstre des Temps Perdus, Godzilla, Jurassic Park).

FILMS CHRONIQUÉS
1925: Le Monde Perdu de Harry O’Hoyt
1933: King Kong d’Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper

1933: Le Fils de King Kong de Ernest B. Schoedsack

1940: Tumak, fils de la jungle de Hal Roach et Hal Roach Jr.
1951: Le Continent Perdu de Sam Newfield

1951: Le Monde perdu de Norman Dawn

1952: Untamed Women de W. Merle Connell
1953: Le Monstre des Temps Perdus d’Eugène Lourié
1954: Godzilla d’Inoshiro Honda

1954: Voyage dans la préhistoire de Karel Zeman
1955: Le Roi des dinosaures de Bert I. Gordon
1955: Le Retour de Godzilla de Motoyoshi Odo

1956: Le Monde des animaux d’Irwin Allen
1956: La Montagne mystérieuse d’Edward Nassour et Ismael Rodriguez

1956: Rodan d’Inoshiro Honda

1957: L’Oasis des tempêtes de Virgil Vogel

1958: Behemoth, le monstre des mers d’Eugène Lourié

1958: Teenage Caveman de Roger Corman

1958: Varan, le monstre géant d’Inoshiro Honda

1959: Voyage au centre de la terre d’Henry Levin

1960: Le Monde perdu d’Irwin Allen

1960: Les Monstres de l’île en feu d’Irwin S. Yeaworth Jr.

1961: Gorgo d’Eugène Lourié
1962: King Kong contre Godzilla d’Inoshiro Honda

1962: Maciste contre les monstres de Guido Malatesta

1962: Reptilicus, le monstre des mers de Sidney Pink et Ib Melchior

1964: Mothra contre Godzilla de Inoshiro Honda

1964: Ghidrah, le Monstre à trois têtes de Inoshiro Honda

1965: Aventure au centre de la Terre d’Alfredo B. Crevenna

1965: Frankenstein conquiert le monde d’Inoshiro Honda

1965: Invasion planète X de Inoshiro Honda
1966: Ebirah contre Godzilla de Jun Fukuda

1966: Un Million d’Années Avant JC de Don Chaffey

1967: Gamera contre Gyaos de Noriaki Yuasa

1967: Gappa, le descendant de Godzilla de Haruyasu Noguchi

1967: L’Île des dinosaures de Rafael Portillo

1967: La Planète des monstres de Jun Fukuda

1968: Les Envahisseurs attaquent de Inoshiro Honda
1968: La Vallée de Gwangi de Jim O’Connolly

1968: King Kong s’est échappé de Inoshiro Honda

1969: L’Arche de Monsieur Servadac de Karel Zeman

1969: Godzilla’s Revenge de Inoshiro Honda

1969: Mighty Gorga de David L. Hewitt

1970: Gamera contre Jiger de Noriaki Yuasa 

1970: Quand les dinosaures dominaient le monde de Val Guest

1971: Godzilla contre Hedora de Yoshimitsu Banno

1972: Objectif Terre, mission apocalypse de Jun Fukuda
1973: Godzilla 1980 de Jun Fukuda

1974: Godzilla contre Mecanik Monster de Jun Fukuda

1975: Les Monstres du continent perdu de Inoshiro Honda
1976: Le Sixième continent de Kevin Connor

1976: Centre terre : septième continent de Kevin Connor
1976: Queen Kong de Frabnk Agrama

1977: Le Continent fantastique de Juan Piquer Simon

1977: Le Continent oublié de Kevin Connor

1977: The Crater Lake Monster de William R. Stromberg
1977: Le Dernier dinosaure d’Alex Grashoff et Tom Kotani
1978: La Planète des dinosaures de James K. Shea

1981: La Folle histoire du monde de Mel Brooks
1981: L’Homme des Cavernes de Carl Gottlieb

1981: Le Mystère de l’île des monstres de Juan Piquer Simon
1982: Yor le Chasseur du Futur de Antonio Margheriti

1984: King Dong de Yancey Hendrieth
1984: Le Retour de Godzilla de Kohji Hashimoto

1985: Les Aventuriers de la quatrième dimension de Jonathan Betuel

1985: Baby, le secret de la légende oubliée de Bill W.L. Norton

1987: House 2, la deuxième histoire d’Ethan Wiley
1989: Godzilla contre Biollante de Kazuri Omori

1990: A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell de Brett Piper

1991: Dinosaures de Brett R. Thompson

1991: Godzilla contre King Ghidorah de Kazuri Omori

1992: Docteur Mordrid de Charles et Albert Band

1992: Godzilla contre Mothra : la bataille pour la Terre de Takao Ogawara
1993: Carnosaur d’Adam Simon

1993: Godzilla contre Mechagodzilla de Takao Ogawara 
1993: Jurassic Park de Steven Spielberg

1993: Prehysteria de Charles et Albert Band

1993: Super Mario Bros. de Rocky Morton et Annabel Jankel

1994: Dinosaur From the Deep de Norbert Moutier

1994: Dinosaur Island de Fred Olen Ray et Jim Wynorski

1994: The Flintstones – La Famille Pierrafeu de Brian Levant

1994: Godzilla contre Space Godzilla de Kensho Yamashita

1994: Prehysteria 2 : Le retour des dinosaures enchantés d’Albert Band

1994: Tammy and the T-Rex de Stewart Raffill

1995: Carnosaur 2 de Louis Morneau

1995: Cave Girl Island de David DeCoteau

1995: Godzilla contre Destroyah de Takao Okawara

1995: Josh Kirby : Time Warrior ! chapitre 1 – Planet of the Dino Knights d’Ernest Farino

1995: Josh Kirby : Time Warrior ! chapitre 2 – The Human Pets de Frank Arnold

1995: Prehysteria 3 : Les dinosaures enchantés au golf de David DeCoteau
1996: Carnosaur 3 de Jonathan Winfrey 

1997: Le Monde Perdu – Jurassic Park de Steven Spielberg
1998: Godzilla de Roland Emmerich
1998: Jurassic Trash de Richard J. Thomson

1998: Le Monde perdu de Bob Keen

1999: Godzilla 2000 de Takao Okawara 

1999: Yonggary de Hyung-rae Shim

2000: Godzilla x Megaguirus de Masaaki Tezuka

2001: Evolution d’Ivan Reitman
2001: Godzilla, Mothra et King Ghidorah de Shusuke Kaneko

2001: Jurassic Park 3 de Joe Johnston

2002: Godzilla x Mechagodzilla de Massaki Tezuka

2003: Godzilla Tokyo S.O.S. de Masaaki Tezuka
2004: Dinocroc de Kevin O’Neill
2004: Godzilla Final Wars de Ryuhei Kitamura

2005: Un Coup de tonnerre de Peter Hyams
2005: King Kong de Peter Jackson 
2005: Ptérodactyles de Mark Lester

2005: Le Seigneur du monde perdu de Leigh Slawner
2006: Kinky Kong de John Bacchus
2006: La Nuit au Musée de Shawn Levy
2008: Voyage au Centre de la Terre 3D de Eric Brevig

2008: Warbirds de Kevin Gendreau

2009: Le Monde (presque) perdu de Brad Siberling
2009: La Nuit au Musée 2 de Shawn Levy

2010: Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec de Luc Besson

2012: The Dinosaur Project de Sid Bennett
2014: Godzilla de Gareth Edwards 
2015: Jurassic World de Colin Trevorrow
2016: Godzilla Résurgence de Hideaki Anno et Shinji Higuchi

2017: The VelociPastor de Brendan Steere
2018: Jurassic Park : Fallen Kingdom de Juan Antonio Bayona

2018: Triassic World de Dylan Vox

2019: Godzilla II : Roi des monstres de Michael Dougherty

2020: Monster Hunter de Paul W.S. Anderson

2020: Notzilla de Mitch Teemley

2021: Cowgirls vs Pterodactyls de Joshua Kennedy

2021: Godzilla vs. Kong d’Adam Wingard

2022: Jurassic World : le monde d’après de Colin Trevorrow

2023: 65 : la terre d’avant de Scott Beck et Bryan Woods

2023: En eaux très troubles de Ben Wheatley

2023: Godzilla Minus One de Takashi Yamazaki

2024: Godzilla x Kong : le nouvel empire d’Adam Wingard

2025: Jurassic World : Renaissance de Gareth Edwards

2025: Primitive War de Luke Sparke

Théma CATASTROPHES

« Les hommes ont souvent moins de courage pour affronter les petits ennuis que les grandes catastrophes. » (Esope)

Eruptions volcaniques, tremblements de terre, raz de marée… L’histoire de notre planète est jalonnée de catastrophes, et depuis son arrivée à la surface du globe, l’homme a ajouté aux cataclysmes naturels son terrifiant savoir-faire en matière de destruction. Quel média pouvait mieux traduire de telles apocalypses que le Septième Art, à grand renfort de CinémaScope et de son Surround ? Fort de ses avancées en matière de trucages visuels et d’effets sonores, le cinéma se prit ainsi d’une passion pour les désastres en tout genres au début des années 70, une vogue également stimulée par la prise de conscience écologique qui gagna à l’époque la population. Les plus mémorables fleurons du genre s’épanouirent ainsi en ces seventies pré-disco, de L’aventure du Poséidon à La Tour infernale en passant par Tremblement de terreAirport et Le Pont de CassandraBâties toutes sur un principe scénaristique voisin, ces œuvres au fort potentiel spectaculaire doivent une grande partie de leur popularité à l’universalité du concept qu’elles défendent invariablement : face à l’adversité, n’importe quel être humain peut se transformer en héros, la catastrophe décrite dans chaque film symbolisant ainsi les épreuves de la vie. Pour s’assurer la complète adhésion du public et le remboursement des importantes sommes investies, les producteurs n’hésitèrent pas à réunir à l’occasion les castings les plus prestigieux possibles, des dizaines de stars se partageant souvent la même affiche. 

 

Le film catastrophe perdra de son impact au milieu des années 80, lorsque les cataclysmes, capables jusqu’alors de servir de sujets à des films entiers, deviendront peu à peu de simples péripéties au sein de films d’action puisant leur force dans la surenchère. Témoins l’explosion d’une nouvelle tour infernale dans Piège de Cristal, l’holocauste nucléaire de Terminator 2 ou les accidents routiers de SpeedEt puis, selon une universelle loi cyclique, les années 90 marquèrent un retour en force du cataclysme cinématographique, motivé par le développement des effets spéciaux numériques et par la remise au goût du jour des préoccupations de l’opinion publique liées à la préservation de l’environnement. Et si le film catastrophe est souvent considéré comme un sous-genre du cinéma fantastique, malgré la véracité de certains des désastres qu’il décrit, c’est que l’emphase de ses séquences spectaculaires et la démesure de ses effets spéciaux dépassent largement le cadre du réalisme et de l’authenticité.

FILMS CHRONIQUÉS

1924: La Cité foudroyée de Luitz-Morat

1951: Le Choc des mondes de Rudolph Maté

1957: La Cité pétrifiée de John F. Sherwood

1958: Le Danger vient de l’espace de Paolo Heusch

1959: Le Monde, la chair et le diable de Ranald MacDougall

1961: Le Sous-marin de l’apocalypse d’Irwin Allen

1964: Dogora d’Inoshiro Honda

1965: Quand la terre s’entrouvrira d’Andrew Marton

1970: Airport de George Seaton

1971: Le Mystère Andromède de Robert Wise

1971: Sur un arbre perché de Serge Korber

1972: L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame
1974: La Tour infernale de John Guillermin

1974: Tremblement de terre de Mark Robson

1975: L’Odyssée du Hindenburg de Robert Wise

1975: 747 en péril de Jack Smight

1975: Super Express 109 de Junya Satô

1976: Le Bus en folie de James Frawley

1976: Le Pont de Cassandra de George Pan Cosmatos

1977: La Dernière vague de Peter Weir

1977: Les Naufragés du 747 de Jerry Jameson

1978: Avalanche de Corey Allen

1978: La Grande menace de Jack Gold

1979: Airport 80 Concorde de David Lowell Rich

1979: L’Express ne répond plus de Richard C. Sarafian
1979: Meteor de Ronald Neame

1979: S.O.S. Concorde de Ruggero Deodato

1980: Le Jour de la fin du monde de James Goldstone
1980: Malevil de Christian de Chalonge
1980: Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? de Jim Abrahams, David et Jerry Zucker

1982: Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? de Ken Finkleman

1983: Le Dernier testament de Lynne Littmann
1983: Le Jour d’après de Nicholas Meyer

1985: Le Dernier survivant de Geoff Murphy

1988: Appel d’urgence de Steve de Jarnatt
1995: Alerte ! de Wolfgang Petersen

1996: Daylight de Rob Cohen

1996: Ebola Syndrome de Herman Yau

1996: Twister de Jan de Bont

1997: Le Pic de Dante de Roger Donaldson

1997: Volcano de Mick Jackson

1998: Armageddon de Michael Bay

1998: Deep Impact de Mimi Leder
1998: Titanic de James Cameron

2000: Destination finale de James Wong

2002: Fusion – The Core de Jon Amiel

2003: Destination finale 2 de David Richard Ellis

2003: Le Jour d’après de Roland Emmerich

2006: Destination finale 3 de James Wong

2006: Poséidon de Wolfgang Petersen 

2008: Phénomènes de M. Night Shyamalan
2008: 20th Century Boys de Yukihiko Tsutsumi

2009: 2012 de Roland Emmerich
2009: Prédictions d’Alex Proyas 

2010: Titanic 2 de Shane Van Dyke

2011: The Divide de Xavier Gens

2011: Perfect Sense de David Mackenzie

2011: Take Shelter de Jeff Nichols

2013: C’est la fin d’Evan Goldberg et Seth Rogen

2013: Gravity d’Alfonso Cuaron

2013: Sharknado de Anthony C. Ferrante

2014: Sharknado 2 d’Anthony C. Ferrante

2015: Lavalantula de Mike Mendez

2015: San Andreas de Brad Peyton

2015: Sharknado 3 d’Anthony C. Ferrante

2016: Sharknado 4 d’Anthony C. Ferrante

2016: 10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg

2017: Pris au piège d’Alex de la Iglesia

2017: Sharknado 5 d’Anthony C. Ferrante
2018: Dans la Brume de Daniel Roby

2018: Exit de Rasmus Kloster Bro

2018: Sharknado 6 d’Anthony C. Ferrante
2018: Skyscraper de Rawson Marshall Thurber

2020: Underwater de William Eubank

2021: Don’t Look Up : déni cosmique d’Adam McKay

2022: Moonfall de Roland Emmerich

2023: Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan

2023: Le Monde après nous de Sam Esmail

2023: Acide de Just Philippot

2024: Twisters de Lee Isaac Chung

2024: Life of Chuck de Mike Flanagan

2025: Destination finale : Bloodlines de Zach Lipvosky et Adam B. Stein

Théma ARAIGNÉES

« L’araignée s’avançait vers lui parmi les taches d’ombre, tricotant furieusement de ses pattes immenses. Son corps ressemblait à un œuf noir, gigantesque et luisant. »
(Richard Matheson, « L’Homme qui Rétrécit« )

Avec ses huit pattes velues, ses mandibules articulées, ses huit yeux noirs, sa toile visqueuse et ses crochets venimeux, l’araignée répond à tous les critères d’un monstre de film d’horreur. Locataire de notre planète depuis trois millions d’années, cet arthropode cousin des tiques et des scorpions compte plus de cinq mille espèces distinctes réparties sur la totalité du globe. Outre la réaction répulsive que l’araignée provoque chez de nombreux êtres humains, les pièges qu’elle tend et la technique qu’elle adopte pour tuer ses proies suscitent généralement un dégoût certain. Car cette charmante prédatrice injecte généralement du venin mais aussi des sucs digestifs à l’intérieur du corps des victimes qui tombent dans sa toile, les liquéfiant peu à peu jusqu’à les muer en « soupe » gluante qu’elle n’a plus ensuite qu’à aspirer ! Fatal pour les insectes, le venin des araignées l’est rarement chez l’homme, à l’exception de celui d’une poignée d’espèces comme la fameuse veuve noire. Mais la morsure de certaines d’entre elles, notamment les mygales et les tarentules, peut s’avérer fort douloureuse. Répulsion et dégoût se doublent donc souvent d’une frayeur en partie fondée. 

 

Si les symbolistes et les théologiens voient volontiers l’araignée comme une divinité positive tisseuse de destins, les psychanalystes imaginatifs lui attribuent plutôt le rôle du Ça, autrement dit la bête qui sommeille en chacun de nous, la part animale et noire de notre personnalité. Et ce n’est pas un hasard si elle joue exactement ce rôle dans Dr Jekyll et Mr Hyde de John Robertson et Ça de Tommy Wallace, au cours de furtives mais marquantes apparitions. Les araignées ont eu droit à une filmographie qui leur est entièrement consacrée. Celle-ci se partage entre deux catégories : les araignées géantes, suivant la vogue des insectes gigantesques initiée par Des Monstres Attaquent la Ville de Jack Arnold, et les arachnides de taille normale mais à la férocité exacerbée, s’inscrivant dans les attaques animales diverses popularisées par Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock.

FILMS CHRONIQUÉS
1924: Le Voleur de Bagdad de Raoul Walsh

1952: Lost Women de Herbert Trevos et Ron Ormond

1955: Tarantula de Jack Arnold

1957: L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold
1958: La Mouche noire de Kurt Neumann

1958: Queen of Outer Space d’Edward Bernds

1959: La Bête de la caverne hantée de Monte Hellman 

1958: The Spider de Bert I. Gordon

1959: Le Mort dans le filet de Fritz Boettger

1966: Les Monstres de l’apocalypse de Tetsuya Yamauchi

1967: La Planète des monstres de Jun Fukuda

1968: Les Envahisseurs attaquent de Inoshiro Honda

1975: Le Baiser de la tarentule de Chris Munger
1975: L’Invasion des araignées géantes de Bill Rebane
1977: L’Homme Araignée de B.W. Swackhamer
1977: L’Horrible invasion de John « Bud » Cardos   

1977: La Malédiction de la veuve noire de Dan Curtis

1977: Tarantulas, cargo de la mort de Stuart Hagmann
1978: La Riposte de l’Homme-Araignée de Ron Satlof
1979: Spider-Man défie le Dragon de Don McDougal
1981: L’Au-delà de Lucio Fulci

1982: Ator de Joe D’Amato

1986: Spookies de Eugenie Joseph, Thomas Doran et Brendan Faulkner
1990: Arachnophobie de Frank Marshall

1990: Ça de Tommy Lee Wallace

1995: Jumanji de Joe Johnston
2000: Spiders de Gary Jones

2001: Arachnid de Jack Sholder

2001: Earth vs. the Spider de Scott Ziehl

2001: Spiders 2 de Sam Firstenberg
2002: Arac Attack d’Ellory Elkayem  
2002: Harry Potter et la chambre des secrets de Chris Columbus
2002: Spider-Man de Sam Raimi

2003: Arachnia de Brett Piper
2003: Spider-Man 2 de Sam Raimi
2003: Le Seigneur des Anneaux: Le retour du roi de Peter Jackson

2003: Webs de David Wu
2004: Godzilla Final Wars de Ryuhei Kitamura
2005: King Kong de Peter Jackson

2005: Le Seigneur du monde perdu de Leigh Slawner
2007: Spider-Man 3 de Sam Raimi
2007: The Mist de Frank Darabont
2007: Ice Spiders de Tibor Takacs

2012: ABC of Death par 26 réalisateurs
2012: The Amazing Spider-Man de Marc Webb

2013: Big Ass Spider ! de Mike Mendez
2013: Spiders 3D de Tibor Takacs
2013: 
Le Hobbit, la Désolation de Smaug de Peter Jackson
2014: The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros de Marc Webb

2015: Lavalantula de Mike Mendez

2017: Spider-Man Homecoming de John Watts

2018: Nightmare Cinema de Alejandro Brugués, Joe Dante, Mick Garris, Ryûhei Kitamura, David Slade

2019: Ça chapitre 2 de Andres Muschietti

2019: Spider-Man Far From Home de Jon Watts

2020: Monster Hunter de Paul W.S. Anderson

2021: Spider-Man No Way Home de Jon Watts

2023: Vermines de Sébastien Vaniček

2024: Madame Web de S.J. Clarkson

2024: Sting de Kiah Roache-Turner

2024: Hellboy : The Crooked Man de Brian Taylor

Théma CANNIBALES

« Un cannibale est un homme qui aime son prochain avec de la sauce. »

(Jean Rigaux)

Le mot « cannibale » fut probablement utilisé pour la première fois à la fin du 15ème siècle, puisqu’il désigne en espagnol une tribu d’Indiens des Caraïbes qui avaient la fâcheuse réputation de se nourrir de chair humaine et que rencontra l’équipage de Christophe Colomb. La pratique elle-même semble remonter à beaucoup plus loin, les paléontologues en ayant déniché les premières traces quelque cinq mille ans avant notre ère, en pleine période néolithique. Rite religieux chez diverses peuplades antiques ou acte barbare motivé par le déséquilibre mental d’une poignée de désaxés, l’anthropophagie est aussi, parfois le seul recours contre la mort. Comme purent en témoigner les rescapés de l’équipe de football d’Uruguay contrainte de se nourrir du cadavre de leurs compagnons après un crash aérien survenu en 1972, épisode tragique qui fut relaté dans l’extraordinaire Les Survivants de Frank Marshall.

 

Véritable défouloir pour les réalisateurs italiens des années 70/80, le cannibalisme a donné naissance à un sous-genre éphémère du cinéma d’horreur. Sous un prétexte vaguement ethnologique, une demi-douzaine de films exotiques douteux décrivent ainsi les pires atrocités et flattent les plus bas instincts, accumulant sans retenue les massacres humains (avec trucages) et animaux (sans trucages), le plus célèbre spécimen de cette génération spontanée étant le Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. Enfant illégitime du Délivrance de John Boorman, le « survival » s’efforce quant à lui, dans un registre encore différent, d’opposer citadins modernes et campagnards amateurs de chair humaine retournés à l’état bestial dans un environnement naturel, sauvage et hostile. Les œuvres les plus marquantes en la matière sont probablement Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper et La Colline a des yeux de Wes Craven. Le thriller policier mâtiné d’épouvante reprend lui aussi à son compte le cannibalisme, s’inspirant de faits divers abominables pour brosser le portrait de tueurs en série à l’appétit volontiers carnivore. Le plus fameux d’entre eux est Hannibal Lekter, imaginé par le romancier Thomas Harris.

FILMS CHRONIQUÉS
1972: Le Métro de la mort de Gary Sherman

1973: Cannibal Girls d’Ivan Reitman

1974: Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper

1977: Ilsa la tortionnaire de Jess Franco
1977: La Colline a des yeux de Wes Craven

1977: Emanuelle et les derniers cannibales de Joe d’Amato

1978: Le Dernier monde cannibale de Ruggero Deodato

1978: La Montagne du dieu cannibale de Sergio Martino
1979: La Terreur des zombies de Marino Girolami

1980: Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato
1980: Anthropophagous de Joe d’Amato

1980: Mondo Cannibale de Jess Franco

1980: La Nuit de la mort de Raphaël Delpard

1980: Nuits de cauchemar de Kevin Connor

1980: Pulsions cannibales d’Antonio Margheriti

1982: Cannibal Ferox d’Umberto Lenzi

1982: Humongous de Paul Lynch

1983: Adam et Eve contre les cannibales d’Enzo Doria et Luigi Russo

1985: La Colline a des yeux 2 de Wes Craven
1986: Massacre à la tronçonneuse 2 de Tobe Hooper
1986: Le Sixième sens de Michael Mann

1989: Cannibal Women de J.F. Lawton

1989: Society de Brian Yuzna

1990: Le Silence des agneaux de Jonathan Demme
1990: Leatherface de Jeff Burr

1991: Delicatessen de Caro et Jeunet

1991: Le Sous-sol de la peur de Wes Craven 
1994: Texas Chainsaw de Kim Henkel

1996: Ebola Syndrome de Herman Yau

1999: Vorace d’Antonia Bird
2001: Hannibal de Ridley Scott

2001: La Planète des cannibales de Hans-Christoph Blumenberg

2001: Trouble Every Day de Claire Denis
2002: Détour mortel de Rob Schmidt 

2002: Dragon rouge de Brett Ratner 
2003: Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel
2006: The Descent de Neil Marshall
2006: La Colline a des yeux d’Alexandre Aja  

2006: Massacre à la tronçonneuse, le commencement de Jonathan Liebesman

2007: La Colline a des yeux 2 de Martin Weisz
2007: Hannibal Lecter : les origines du mal de Peter Webber

2007: Sweeney Todd de Tim Burton
2008: Frontière(s) de Xavier Gens
2008: Doomsday de Neil Marshall

2009: Offspring de Andrew van den Houten
2009: The Descent part 2 de Jon Harris

2010: Ne nous jugez pas de Jorge Michel Grau

2012: The Theatre Bizarre de Douglas Buck, Buddy Giovinazzo, David Gregory, Karim Hussain, Jeremy Kasten, Tom Savini et Richard Stanley

2013: The Green Inferno d’Eli Roth
2013: Texas Chainsaw 3D de John Luessenhop
2015: Bone Tomahawk  de S. Craig Zahler

2015: Ludo : le jeu maudit de Qaushiq Mukherjee et Nikon
2016: Grave de Julia Ducournau

2016: K-Shop de Dan Pringle

2016: The Neon Demon de Nicolas Winding Refn

2017: Leatherface de Julien Maury et Alexandre Bustillo

2021: Barbaque de Fabrice Éboué

2022: Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia

Théma JOUETS

« J’en ai assez d’être une marionnette. Il serait temps que je redevienne un humain. »
(Carlo Collodi, Pinocchio)

A travers des films tels que Au Cœur de la Nuit d’Alberto Cavalcanti, Basil Dearden, Robert Hamer & Charles Crichton, Asylum de Roy Ward Baker, La Poupée de la Terreur de Dan Curtis ou Magic de Richard Attenborough, le motif de la poupée tueuse est très tôt devenu un classique du film d’horreur. Derrière l’aspect purement récréatif des visions surréalistes offertes par des jouets mués en machines de mort, ce thème récurent évoque la profonde rupture qui existe entre le monde cartésien des adultes et l’imaginaire fertile des enfants. Lorsque ces deux notions s’entrechoquent, le rêve bascule vers le cauchemar et le sourire des poupées inoffensives se mue en rictus effrayant… Cette récurrence est si prégnante que plusieurs séries de films, parfois très prolifiques, ont décliné à loisir la figure de la poupée assassine, les plus connues étant Chucky et Puppet Master. Mais le jouet n’est pas toujours meurtrier dans le cinéma fantastique. Il est parfois là pour éveiller la conscience du spectateur et l’interroger sur l’essence même de la vie. 

 

A ce titre, le personnage de Pinocchio, imaginé par Carlo Collodi et maintes fois décliné à l’écran, n’est pas très éloigné du mythe de Frankenstein. Lorsque l’homme crée un jouet à son image, ne joue-t-il pas à être Dieu ? Ne reproduit-il pas les abus de Prométhée en volant le feu céleste pour créer la vie ? La question de la paternité et de la relation filiale est clairement posée dans le célèbre conte toscan, comme en témoigne cette phrase lourde de sens : « Tous les pères sont les mêmes : vient toujours un moment où ils ne voudraient pas être regardés par leurs fils avec les yeux qu’ils leur ont faits ».  Et si les jouets étaient doués de conscience, comme les soldats et les monstres de Small Soldiers ? Cette fois, ce sont les questionnements métaphysiques d’Isaac Asimov sur l’intelligence artificielle qui affleurent, rapprochant le thème du jouet conscient de celui du robot penseur. Parfois même, le héros humain est réduit à la taille des jouets, en qui il trouve non seulement des confidents mais aussi son propre reflet. C’est ce qui arrive au minuscule protagoniste des Aventures de Tom Pouce de George Pal, inspiré du célèbre personnage folklorique des contes britanniques du 17ème siècle. Plus moderne mais tout autant universel, le cas de Ted est celui le d’un ours en peluche doté d’intelligence qui passe du statut de doudou à celui de compagnon de beuverie, reflétant sous sa bonhommie apparente le passage de l’adolescence à l’âge adulte, et la part d’enfance que chacun est capable – ou non – de conserver. 

 

© Gilles Penso

FILMS CHRONIQUÉS
1934: La Marche des soldats de bois de Gus Meins et Charles Rogers

1945: Au Cœur de la Nuit de Cavalcanti, Dearden, Hamer et Crichton

1958: Les Aventures de Tom Pouce de George Pal
1972: Asylum de Roy Ward Baker

1972: Les Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini
1975: La Poupée de la Terreur de Dan Curtis
1978: Magic de Richard Attenborough

1981: Soudain dans la nuit de Young Nam Ko
1982: Poltergeist de Tobe Hooper

1982: X-Tro de Harry Bromley Davenport

1983: En plein cauchemar de Joseph Sargent
1984: Le Singe du Diable de Kenneth J. Berton
1986: Dolls, les poupées de Stuart Gordon
1988: Jeu d’Enfant de Tom Holland
1989: Puppet Master de David Schmoeller
1990: Chucky la Poupée de Sang de John Laffia

1990: Puppet Master II de David Allen
1991: Chucky 3 de Jack Bender

1991: Douce nuit sanglante nuit : les jouets de la mort de Martin Kritosser
1991: Puppet Master III : la revanche de Toulon de David DeCoteau

1992: Demonic Toys de Peter Manoogian
1992: Toys de Barry Levinson

1993: Dollman vs. Demonic Toys de Charles Band

1993: Puppet Master IV de Jeff Burr

1994: Puppet Master V de Jeff Burr 

1995: Jumanji de Joe Johnston

1995: L’Indien du placard de Frank Oz

1996: Josh Kirby… Time Warrior! chapitre 3: Trapped on Toyworld de Frank Arnold

1996: Pinocchio de Steve Barron

1998: Le retour des Puppet Master de David DeCoteau 
1998: Small Soldiers de Joe Dante
1998: La Fiancée de Chucky de Ronny Yu

1999: Blood Dolls de Charles Band

1999: Ragdoll : magie noire de Ted Nicolaou

1999: Retro Puppet Master de David DeCoteau

2002: Pinocchio de Roberto Benigni

2003: Puppet Master : The Legacy de Charles Band 
2004: Le Fils de Chucky de Don Mancini

2004: Puppet Master vs Demonic Toys de Ted Nicolaou

2005: Doll Graveyard de Charles Band

2005: Zathura, une aventure spatiale de Jon Favreau

2007: Dead Silence de James Wan

2008: Les Geôles du diable de Charles Band

2010: Demonic Toys 2 de William Butler

2010: Puppet Master : Axis of Evil de David DeCoteau

2012: Puppet Master X : Axis Rising de Charles Band

2012: Ted de Seth MacFarlane

2013: La Malédiction de Chucky de Don Mancini

2013: Ooga Booga de Charles Band

2014: Annabelle de John R. Leonetti
2015: Ted 2 de Seth MacFarlane

2016: The Boy de William Brent Bell
2017: Le Retour de Chucky de Don Mancini

2017: Annabelle 2 : La Création du mal de David F. Sandberg

2017: Puppet Master : Axis Termination de Charles Band

2018: Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis

2018: Puppet Master : The Littlest Reich de Sonny Laguna et Tommy Wiklund

2019: Annabelle : La Maison du mal de Gary Dauberman

2019: Child’s Play: la poupée du mal de Lars Klevberg

2019: Jumanji – Next Level de Jake Kasdan

2019: Pinocchio de Matteo Garrone

2020: Blade the Iron Cross de John Lechago

2021: Baby Oopsie de William Butler

2021: Baby Oopsie 2: Murder Dolls de William Butler

2022: Baby Oopsie 3: Burn Baby Burn de William Butler

2022: Pinocchio de Robert Zemeckis

2022: Megan de Gerard Johnstone

2022: Puppet Master: Doktor Death de Dave Parker

2023: Barbie de Greta Gerwig

2023: Demonic Toys : Jack-Attack de WIlliam Butler

2024: Imaginary de Jeff Wadlow

2024: Longlegs d’Osgood Perkins

2025: The Monkey de Osgood Perkins

2025: Megan 2.0 de Gerard Johnstone

Théma DRACULA

« Le visage me déplaisait – dur, cruel, sensuel. Ses dents, surtout, me mettaient mal à l’aise : elles étaient pointues, comme celles d’un carnassier. »

(Bram Stoker, « Dracula »)

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le vampire romanesque le plus célèbre de tous les temps trouve ses origines dans un épisode bien réel de l’histoire du quinzième siècle. Monté sur le trône de la Valachie, ancienne principauté danubienne limitrophe des Carpathes, le prince Vlad II combattait sous la bannière de l’Ordre du Dragon créé par le roi de Hongrie, d’où son surnom de Dracul (synonyme de dragon mais aussi de diable). Détrôné en 1442, il fut bientôt relayé par son fils Vlad III, qui hérita en toute logique du sobriquet de Dracula, autrement dit « petit diable ». Sa lutte féroce et sans concession contre les Ottomans et sa prédilection pour le supplice du pal lui forgèrent bientôt la réputation d’un meneur de troupes à la cruauté incomparable. Fasciné par ce personnage hors norme, l’écrivain irlandais Abraham Stoker s’en inspira très librement, non pour se lancer dans un récit historique romancé, mais pour bâtir de toutes pièces la légende du vampire Dracula, à l’occasion d’un roman publié en 1897. Certes, vampirisme et littérature avaient déjà connu quelques mariages heureux, notamment avec « Carmilla » de Sherdidan le Fanu, mais Stoker greffa à son récit toute la mythologie qui, depuis, est indissociable des histoires de suceurs de sang. Notamment le château transylvanien, le cercueil mué en refuge diurne du monstre, l’ail pour le faire fuir et le pieu pour le détruire.

 

Afin de mieux toucher le lecteur de cette fin de siècle, le romancier ne confine pas le vampire dans son folklorique fief roumain mais l’envoie perpétrer ses méfaits dans le Londres contemporain, tandis que le roman reprend pour sa part un procédé narratif fort prisé depuis le 18ème siècle : le mélodrame épistolaire, à la façon des « Liaisons Dangereuses » de Pierre Choderlos de Laclos. Echanges de courriers, extraits de journaux intimes, télégrammes, comptes rendus médicaux et articles de journaux constituent ainsi le cœur de l’ouvrage, chaque portion du récit se complétant pour former un gigantesque puzzle. Très vite, l’œuvre de Stoker passa à la postérité et fut aussitôt adaptée au théâtre puis au cinéma. De nombreux interprètes prêtèrent leur visage au monstre, mais deux resteront à tout jamais liés au rôle, se muant en références incontournable et en pôle permanent de comparaison : Bela Lugosi, héros de la première adaptation officielle du roman en 1931, et Christopher Lee, figure récurrente d’une dizaine de variantes concoctées par le studio britannique Hammer à partir de 1958. D’autres comédiens de renom endosseront cependant la cape noire du vampire, notamment Lon Chaney Jr, John Carradine, David Niven, Klaus Kinski, Jack Palance et Gary Oldman.

FILMS CHRONIQUÉS
1922: Nosferatu de F.W. Murnau
1931: Dracula de Tod Browning
1936: La Fille de Dracula de Lambert Hillyer

1943: Le Fils de Dracula de Robert Siodmak

1944: La Maison de Frankenstein d’Erle C. Kenton

1944: La Maison de Dracula d’Erle C. Kenton
1958: Le Cauchemar de Dracula de Terence Fisher
1966: Dracula, Prince des Ténèbres de Terence Fisher
1966: Billy the Kid vs. Dracula de William Beaudine
1968: Dracula et les Femmes de Freddie Francis

1969: Dracula ce vieux cochon de William Edwards
1969: Dracula contre Frankenstein de Tulio Demichelli et Hugo Fregonese
1969: Une Messe pour Dracula de Peter Sasdy
1970: Les Nuits de Dracula de Jess Franco
1970: Les Cicatrices de Dracula de Roy William Neill 
1971: Dracula contre Frankenstein d’Al Adamson

1972: Dracula 73 d’Alan Gibson
1972: Blacula de William Crain

1972: La Fille de Dracula de Jess Franco

1973: Dracula vit toujours à Londres d’Alan Gibson

1974: Du Sang pour Dracula de Paul Morrissey
1974: Dracula et ses femmes vampires de Dan Curtis

1974: La Légende des 7 vampires d’or de Roy Ward Baker 
1976: Dracula père et fils d’Edouard Molinaro 
1977: Zoltan le chien sanglant de Dracula d’Albert Band
1979: Dracula de John Badham

1979: Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog

1979: Le Vampire de ces dames de Stan Dragoti
1980: Les Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat
1987: Monster Squad de Fred Dekker
1988: Waxwork d’Anthony Hickox
1992: Dracula de Francis Ford Coppola

1995: Dracula, mort et heureux de l’être de Mel Brooks

1997: The Creeps de Charles Band

2000: Dracula 2001 de Patrick Lussier

2000: L’Ombre du vampire de E. Elias Merhige

2002: La Fiancée de Dracula de Jean Rollin
2004: Van Helsing de Stephen Sommers

2006: Dracula de Bill Eagles
2012: Dracula 3D de Dario Argento

2014: Dracula Untold de Gary Shore

2023: Renfield de Chris McKay

2023: Le Dernier voyage du Demeter d’André Øvredal

2024: Nosferatu de Robert Eggers

2025: Dracula de Luc Besson

 

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