Théma ARAIGNÉES

« L’araignée s’avançait vers lui parmi les taches d’ombre, tricotant furieusement de ses pattes immenses. Son corps ressemblait à un œuf noir, gigantesque et luisant. »
(Richard Matheson, “L’Homme qui Rétrécit“)

Avec ses huit pattes velues, ses mandibules articulées, ses huit yeux noirs, sa toile visqueuse et ses crochets venimeux, l’araignée répond à tous les critères d’un monstre de film d’horreur. Locataire de notre planète depuis trois millions d’années, cet arthropode cousin des tiques et des scorpions compte plus de cinq mille espèces distinctes réparties sur la totalité du globe. Outre la réaction répulsive que l’araignée provoque chez de nombreux êtres humains, les pièges qu’elle tend et la technique qu’elle adopte pour tuer ses proies suscitent généralement un dégoût certain. Car cette charmante prédatrice injecte généralement du venin mais aussi des sucs digestifs à l’intérieur du corps des victimes qui tombent dans sa toile, les liquéfiant peu à peu jusqu’à les muer en « soupe » gluante qu’elle n’a plus ensuite qu’à aspirer ! Fatal pour les insectes, le venin des araignées l’est rarement chez l’homme, à l’exception de celui d’une poignée d’espèces comme la fameuse veuve noire. Mais la morsure de certaines d’entre elles, notamment les mygales et les tarentules, peut s’avérer fort douloureuse. Répulsion et dégoût se doublent donc souvent d’une frayeur en partie fondée. 

 

Si les symbolistes et les théologiens voient volontiers l’araignée comme une divinité positive tisseuse de destins, les psychanalystes imaginatifs lui attribuent plutôt le rôle du Ça, autrement dit la bête qui sommeille en chacun de nous, la part animale et noire de notre personnalité. Et ce n’est pas un hasard si elle joue exactement ce rôle dans Dr Jekyll et Mr Hyde de John Robertson et Ça de Tommy Wallace, au cours de furtives mais marquantes apparitions. Les araignées ont eu droit à une filmographie qui leur est entièrement consacrée. Celle-ci se partage entre deux catégories : les araignées géantes, suivant la vogue des insectes gigantesques initiée par Des Monstres Attaquent la Ville de Jack Arnold, et les arachnides de taille normale mais à la férocité exacerbée, s’inscrivant dans les attaques animales diverses popularisées par Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock.

FILMS CHRONIQUÉS
1952: Lost Women de Herbert Trevos et Ron Ormond

1955: Tarantula de Jack Arnold

1957: L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold
1958: La Mouche noire de Kurt Neumann

1958: Queen of Outer Space d’Edward Bernds

1959: La Bête de la caverne hantée de Monte Hellman 

1959: Le Mort dans le filet de Fritz Boettger
1959: The Spider de Bert I. Gordon

1967: La Planète des monstres de Jun Fukuda

1968: Les Envahisseurs attaquent de Inoshiro Honda
1975: L’Invasion des araignées géantes de Bill Rebane
1977: L’Homme Araignée de B.W. Swackhamer
1977: L’Horrible invasion de John « Bud » Cardos   

1977: La Malédiction de la veuve noire de Dan Curtis

1977: Tarantulas, cargo de la mort de Stuart Hagmann
1978: La Riposte de l’Homme-Araignée de Ron Satlof
1979: Spider-Man défie le Dragon de Don McDougal
1981: L’Au-delà de Lucio Fulci

1982: Ator de Joe D’Amato

1986: Spookies de Eugenie Joseph, Thomas Doran et Brendan Faulkner
1990: Arachnophobie de Frank Marshall

1990: Ça de Tommy Lee Wallace

1995: Jumanji de Joe Johnston
2000: Spiders de Gary Jones

2001: Arachnid de Jack Sholder

2001: Earth vs. the Spider de Scott Ziehl

2001: Spiders 2 de Sam Firstenberg
2002: Arac Attack d’Ellory Elkayem  
2002: Harry Potter et la chambre des secrets de Chris Columbus
2002: Spider-Man de Sam Raimi

2003: Arachnia de Brett Piper
2003: Spider-Man 2 de Sam Raimi
2003: Le Seigneur des Anneaux: Le retour du roi de Peter Jackson

2003: Webs de David Wu
2004: Godzilla Final Wars de Ryuhei Kitamura
2005: King Kong de Peter Jackson
2007: Spider-Man 3 de Sam Raimi
2007: The Mist de Frank Darabont
2007: Ice Spiders de Tibor Takacs

2012: ABC of Death par 26 réalisateurs
2012: The Amazing Spider-Man de Marc Webb

2013: Big Ass Spider ! de Mike Mendez
2013: Spiders 3D de Tibor Takacs
2013: 
Le Hobbit, la Désolation de Smaug de Peter Jackson
2014: The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros de Marc Webb

2015: Lavalantula de Mike Mendez

2017: Spider-Man Homecoming de John Watts

2018: Nightmare Cinema de Alejandro Brugués, Joe Dante, Mick Garris, Ryûhei Kitamura, David Slade

2019: Ça chapitre 2 de Andres Muschietti

2019: Spider-Man Far From Home de Jon Watts

2020: Monster Hunter de Paul W.S. Anderson

2021: Spider-Man No Way Home de Jon Watts

2023: Vermines de Sébastien Vaniček

2024: Madame Web de S.J. Clarkson

Théma CANNIBALES

« Un cannibale est un homme qui aime son prochain avec de la sauce. »

(Jean Rigaux)

Le mot « cannibale » fut probablement utilisé pour la première fois à la fin du 15ème siècle, puisqu’il désigne en espagnol une tribu d’Indiens des Caraïbes qui avaient la fâcheuse réputation de se nourrir de chair humaine et que rencontra l’équipage de Christophe Colomb. La pratique elle-même semble remonter à beaucoup plus loin, les paléontologues en ayant déniché les premières traces quelque cinq mille ans avant notre ère, en pleine période néolithique. Rite religieux chez diverses peuplades antiques ou acte barbare motivé par le déséquilibre mental d’une poignée de désaxés, l’anthropophagie est aussi, parfois le seul recours contre la mort. Comme purent en témoigner les rescapés de l’équipe de football d’Uruguay contrainte de se nourrir du cadavre de leurs compagnons après un crash aérien survenu en 1972, épisode tragique qui fut relaté dans l’extraordinaire Les Survivants de Frank Marshall.

 

Véritable défouloir pour les réalisateurs italiens des années 70/80, le cannibalisme a donné naissance à un sous-genre éphémère du cinéma d’horreur. Sous un prétexte vaguement ethnologique, une demi-douzaine de films exotiques douteux décrivent ainsi les pires atrocités et flattent les plus bas instincts, accumulant sans retenue les massacres humains (avec trucages) et animaux (sans trucages), le plus célèbre spécimen de cette génération spontanée étant le Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. Enfant illégitime du Délivrance de John Boorman, le « survival » s’efforce quant à lui, dans un registre encore différent, d’opposer citadins modernes et campagnards amateurs de chair humaine retournés à l’état bestial dans un environnement naturel, sauvage et hostile. Les œuvres les plus marquantes en la matière sont probablement Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper et La Colline a des yeux de Wes Craven. Le thriller policier mâtiné d’épouvante reprend lui aussi à son compte le cannibalisme, s’inspirant de faits divers abominables pour brosser le portrait de tueurs en série à l’appétit volontiers carnivore. Le plus fameux d’entre eux est Hannibal Lekter, imaginé par le romancier Thomas Harris.

FILMS CHRONIQUÉS
1972: Le Métro de la mort de Gary Sherman

1973: Cannibal Girls d’Ivan Reitman

1974: Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper

1977: Ilsa la tortionnaire de Jess Franco
1977: La Colline a des yeux de Wes Craven

1977: Emanuelle et les derniers cannibales de Joe d’Amato

1978: Le Dernier monde cannibale de Ruggero Deodato

1978: La Montagne du dieu cannibale de Sergio Martino
1979: La Terreur des zombies de Marino Girolami

1980: Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato
1980: Anthropophagous de Joe d’Amato

1980: La Nuit de la mort de Raphaël Delpard

1980: Nuits de cauchemar de Kevin Connor

1980: Pulsions cannibales d’Antonio Margheriti

1982: Cannibal Ferox d’Umberto Lenzi

1982: Humongous de Paul Lynch

1983: Adam et Eve contre les cannibales d’Enzo Doria et Luigi Russo

1985: La Colline a des yeux 2 de Wes Craven
1986: Massacre à la tronçonneuse 2 de Tobe Hooper
1986: Le Sixième sens de Michael Mann

1989: Cannibal Women de J.F. Lawton

1989: Society de Brian Yuzna

1990: Le Silence des agneaux de Jonathan Demme
1990: Leatherface de Jeff Burr

1991: Delicatessen de Caro et Jeunet

1991: Le Sous-sol de la peur de Wes Craven 
1994: Texas Chainsaw de Kim Henkel

1996: Ebola Syndrome de Herman Yau

1999: Vorace d’Antonia Bird
2001: Hannibal de Ridley Scott

2001: La Planète des cannibales de Hans-Christoph Blumenberg

2001: Trouble Every Day de Claire Denis
2002: Détour mortel de Rob Schmidt 

2002: Dragon rouge de Brett Ratner 
2003: Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel
2006: The Descent de Neil Marshall
2006: La Colline a des yeux d’Alexandre Aja  

2006: Massacre à la tronçonneuse, le commencement de Jonathan Liebesman

2007: La Colline a des yeux 2 de Martin Weisz
2007: Hannibal Lecter : les origines du mal de Peter Webber

2007: Sweeney Todd de Tim Burton
2008: Frontière(s) de Xavier Gens
2008: Doomsday de Neil Marshall

2009: Offspring de Andrew van den Houten
2009: The Descent part 2 de Jon Harris

2010: Ne nous jugez pas de Jorge Michel Grau

2012: The Theatre Bizarre de Douglas Buck, Buddy Giovinazzo, David Gregory, Karim Hussain, Jeremy Kasten, Tom Savini et Richard Stanley

2013: The Green Inferno d’Eli Roth
2013: Texas Chainsaw 3D de John Luessenhop
2015: Bone Tomahawk  de S. Craig Zahler
2016: Grave de Julia Ducournau

2016: K-Shop de Dan Pringle

2017: Leatherface de Julien Maury et Alexandre Bustillo

2021: Barbaque de Fabrice Éboué

2022: Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia

Théma JOUETS

« J’en ai assez d’être une marionnette. Il serait temps que je redevienne un humain. »
(Carlo Collodi, Pinocchio)

A travers des films tels que Au Cœur de la Nuit d’Alberto Cavalcanti, Basil Dearden, Robert Hamer & Charles Crichton, Asylum de Roy Ward Baker, La Poupée de la Terreur de Dan Curtis ou Magic de Richard Attenborough, le motif de la poupée tueuse est très tôt devenu un classique du film d’horreur. Derrière l’aspect purement récréatif des visions surréalistes offertes par des jouets mués en machines de mort, ce thème récurent évoque la profonde rupture qui existe entre le monde cartésien des adultes et l’imaginaire fertile des enfants. Lorsque ces deux notions s’entrechoquent, le rêve bascule vers le cauchemar et le sourire des poupées inoffensives se mue en rictus effrayant… Cette récurrence est si prégnante que plusieurs séries de films, parfois très prolifiques, ont décliné à loisir la figure de la poupée assassine, les plus connues étant Chucky et Puppet Master. Mais le jouet n’est pas toujours meurtrier dans le cinéma fantastique. Il est parfois là pour éveiller la conscience du spectateur et l’interroger sur l’essence même de la vie. 

 

A ce titre, le personnage de Pinocchio, imaginé par Carlo Collodi et maintes fois décliné à l’écran, n’est pas très éloigné du mythe de Frankenstein. Lorsque l’homme crée un jouet à son image, ne joue-t-il pas à être Dieu ? Ne reproduit-il pas les abus de Prométhée en volant le feu céleste pour créer la vie ? La question de la paternité et de la relation filiale est clairement posée dans le célèbre conte toscan, comme en témoigne cette phrase lourde de sens : « Tous les pères sont les mêmes : vient toujours un moment où ils ne voudraient pas être regardés par leurs fils avec les yeux qu’ils leur ont faits ».  Et si les jouets étaient doués de conscience, comme les soldats et les monstres de Small Soldiers ? Cette fois, ce sont les questionnements métaphysiques d’Isaac Asimov sur l’intelligence artificielle qui affleurent, rapprochant le thème du jouet conscient de celui du robot penseur. Parfois même, le héros humain est réduit à la taille des jouets, en qui il trouve non seulement des confidents mais aussi son propre reflet. C’est ce qui arrive au minuscule protagoniste des Aventures de Tom Pouce de George Pal, inspiré du célèbre personnage folklorique des contes britanniques du 17ème siècle. Plus moderne mais tout autant universel, le cas de Ted est celui le d’un ours en peluche doté d’intelligence qui passe du statut de doudou à celui de compagnon de beuverie, reflétant sous sa bonhommie apparente le passage de l’adolescence à l’âge adulte, et la part d’enfance que chacun est capable – ou non – de conserver. 

 

© Gilles Penso

FILMS CHRONIQUÉS
1934: La Marche des soldats de bois de Gus Meins et Charles Rogers

1945: Au Cœur de la Nuit de Cavalcanti, Dearden, Hamer et Crichton

1958: Les Aventures de Tom Pouce de George Pal
1972: Asylum de Roy Ward Baker

1972: Les Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini
1975: La Poupée de la Terreur de Dan Curtis
1978: Magic de Richard Attenborough
1982: Poltergeist de Tobe Hooper

1982: X-Tro de Harry Bromley Davenport

1983: En plein cauchemar de Joseph Sargent
1984: Le Singe du Diable de Kenneth J. Berton
1986: Dolls, les poupées de Stuart Gordon
1988: Jeu d’Enfant de Tom Holland
1989: Puppet Master de David Schmoeller
1990: Chucky la Poupée de Sang de John Laffia

1990: Puppet Master II de David Allen
1991: Chucky 3 de Jack Bender

1991: Douce nuit sanglante nuit : les jouets de la mort de Martin Kritosser
1991: Puppet Master III : la revanche de Toulon de David DeCoteau

1992: Demonic Toys de Peter Manoogian
1992: Toys de Barry Levinson

1993: Dollman vs. Demonic Toys de Charles Band

1993: Puppet Master IV de Jeff Burr

1994: Puppet Master V de Jeff Burr 

1995: Jumanji de Joe Johnston

1995: L’Indien du placard de Frank Oz

1996: Pinocchio de Steve Barron

1998: Le retour des Puppet Master de David DeCoteau 
1998: Small Soldiers de Joe Dante
1998: La Fiancée de Chucky de Ronny Yu

1999: Retro Puppet Master de David DeCoteau

2002: Pinocchio de Roberto Benigni

2003: Puppet Master : The Legacy de Charles Band 
2004: Le Fils de Chucky de Don Mancini

2004: Puppet Master vs Demonic Toys de Ted Nicolaou

2005: Zathura, une aventure spatiale de Jon Favreau

2007: Dead Silence de James Wan

2010: Demonic Toys 2 de William Butler

2010: Puppet Master : Axis of Evil de David DeCoteau

2012: Puppet Master X : Axis Rising de Charles Band

2012: Ted de Seth MacFarlane

2013: La Malédiction de Chucky de Don Mancini

2014: Annabelle de John R. Leonetti
2015: Ted 2 de Seth MacFarlane

2016: The Boy de William Brent Bell
2017: Le Retour de Chucky de Don Mancini

2017: Annabelle 2 : La Création du mal de David F. Sandberg

2017: Puppet Master : Axis Termination de Charles Band

2018: Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis

2018: Puppet Master : The Littlest Reich de Sonny Laguna et Tommy Wiklund

2019: Annabelle : La Maison du mal de Gary Dauberman

2019: Child’s Play: la poupée du mal de Lars Klevberg

2019: Jumanji – Next Level de Jake Kasdan

2019: Pinocchio de Matteo Garrone

2020: Blade the Iron Cross de John Lechago

2021: Baby Oopsie de William Butler

2022: Pinocchio de Robert Zemeckis

2022: Megan de Gerard Johnstone

2022: Puppet Master: Doktor Death de Dave Parker

2023: Barbie de Greta Gerwig

Théma DRACULA

« Le visage me déplaisait – dur, cruel, sensuel. Ses dents, surtout, me mettaient mal à l’aise : elles étaient pointues, comme celles d’un carnassier. »

(Bram Stoker, “Dracula”)

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le vampire romanesque le plus célèbre de tous les temps trouve ses origines dans un épisode bien réel de l’histoire du quinzième siècle. Monté sur le trône de la Valachie, ancienne principauté danubienne limitrophe des Carpathes, le prince Vlad II combattait sous la bannière de l’Ordre du Dragon créé par le roi de Hongrie, d’où son surnom de Dracul (synonyme de dragon mais aussi de diable). Détrôné en 1442, il fut bientôt relayé par son fils Vlad III, qui hérita en toute logique du sobriquet de Dracula, autrement dit « petit diable ». Sa lutte féroce et sans concession contre les Ottomans et sa prédilection pour le supplice du pal lui forgèrent bientôt la réputation d’un meneur de troupes à la cruauté incomparable. Fasciné par ce personnage hors norme, l’écrivain irlandais Abraham Stoker s’en inspira très librement, non pour se lancer dans un récit historique romancé, mais pour bâtir de toutes pièces la légende du vampire Dracula, à l’occasion d’un roman publié en 1897. Certes, vampirisme et littérature avaient déjà connu quelques mariages heureux, notamment avec « Carmilla » de Sherdidan le Fanu, mais Stoker greffa à son récit toute la mythologie qui, depuis, est indissociable des histoires de suceurs de sang. Notamment le château transylvanien, le cercueil mué en refuge diurne du monstre, l’ail pour le faire fuir et le pieu pour le détruire.

 

Afin de mieux toucher le lecteur de cette fin de siècle, le romancier ne confine pas le vampire dans son folklorique fief roumain mais l’envoie perpétrer ses méfaits dans le Londres contemporain, tandis que le roman reprend pour sa part un procédé narratif fort prisé depuis le 18ème siècle : le mélodrame épistolaire, à la façon des « Liaisons Dangereuses » de Pierre Choderlos de Laclos. Echanges de courriers, extraits de journaux intimes, télégrammes, comptes rendus médicaux et articles de journaux constituent ainsi le cœur de l’ouvrage, chaque portion du récit se complétant pour former un gigantesque puzzle. Très vite, l’œuvre de Stoker passa à la postérité et fut aussitôt adaptée au théâtre puis au cinéma. De nombreux interprètes prêtèrent leur visage au monstre, mais deux resteront à tout jamais liés au rôle, se muant en références incontournable et en pôle permanent de comparaison : Bela Lugosi, héros de la première adaptation officielle du roman en 1931, et Christopher Lee, figure récurrente d’une dizaine de variantes concoctées par le studio britannique Hammer à partir de 1958. D’autres comédiens de renom endosseront cependant la cape noire du vampire, notamment Lon Chaney Jr, John Carradine, David Niven, Klaus Kinski, Jack Palance et Gary Oldman.

FILMS CHRONIQUÉS
1922: Nosferatu de F.W. Murnau
1931: Dracula de Tod Browning
1936: La Fille de Dracula de Lambert Hillyer

1943: Le Fils de Dracula de Robert Siodmak

1944: La Maison de Frankenstein d’Erle C. Kenton

1944: La Maison de Dracula d’Erle C. Kenton
1958: Le Cauchemar de Dracula de Terence Fisher
1966: Dracula, Prince des Ténèbres de Terence Fisher
1966: Billy the Kid vs. Dracula de William Beaudine
1968: Dracula et les Femmes de Freddie Francis

1969: Dracula ce vieux cochon de William Edwards
1969: Dracula contre Frankenstein de Tulio Demichelli et Hugo Fregonese
1969: Une Messe pour Dracula de Peter Sasdy
1970: Les Nuits de Dracula de Jess Franco
1970: Les Cicatrices de Dracula de Roy William Neill 
1972: Dracula 73 d’Alan Gibson
1972: Blacula de William Crain

1972: La Fille de Dracula de Jess Franco

1973: Dracula vit toujours à Londres d’Alan Gibson

1974: Du Sang pour Dracula de Paul Morrissey
1974: Dracula et ses femmes vampires de Dan Curtis

1974: La Légende des 7 vampires d’or de Roy Ward Baker 
1976: Dracula père et fils d’Edouard Molinaro 
1977: Zoltan le chien sanglant de Dracula d’Albert Band
1979: Dracula de John Badham

1979: Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog
1980: Les Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat
1987: Monster Squad de Fred Dekker
1988: Waxwork d’Anthony Hickox
1992: Dracula de Francis Ford Coppola

1995: Dracula, mort et heureux de l’être de Mel Brooks

2000: Dracula 2001 de Patrick Lussier

2000: L’Ombre du vampire de E. Elias Merhige

2002: La Fiancée de Dracula de Jean Rollin
2004: Van Helsing de Stephen Sommers

2006: Dracula de Bill Eagles
2012: Dracula 3D de Dario Argento

2014: Dracula Untold de Gary Shore

2023: Renfield de Chris McKay

2023: Le Dernier voyage du Demeter d’André Øvredal